Une stèle en mémoire des victimes de l’Organisation armée secrète (OAS) sera prochainement érigée au cimetière du Père-Lachaise. Le Conseil de Paris l’a décidé hier, après la cérémonie de commémoration des événements du métro Charonne.
Au cours de son discours de commémoration du 8 février 1962 (à lire ici dans son intégralité), le conseiller (PCF) de Paris Ian Brossat a annoncé que le maire de Paris, Bertrand Delanoë, et son adjointe en charge de la Mémoire, Catherine Vieu-Charrier, avaient «décidé de l’érection d’une stèle, au Père-Lachaise, en hommage à toutes les victimes de l’OAS». Une décision qualifiée par le président du Groupe communiste et élus du Parti de Gauche au Conseil de Paris comme un «geste fort» qui se situe «dans la continuité de celui que le Maire fit, il y a quatre ans, jour pour jour, en décidant de rebaptiser ce carrefour Parisien: “place du 8 février 1962”».
L’année 2012 marquera le cinquantenaire de février 1962, et Ian Brossat n’a pas manqué de rappeler que «ce 8 février 1962, le Préfet de Police est le même qu’en octobre 1961, c’est Maurice Papon».
La délibération votée le 8 février 2011 en Conseil de Paris (à lire ici) prévoit comme inscription sur la stèle, en lettres capitales: «1961-1962 En hommage à toutes les victimes de l’OAS en Algérie et en France, civils, militaires, magistrats, fonctionnaires, élus, défenseurs des institutions et des valeurs de la République».
Le montant prévisionnel de la stèle est de 13472€. Elle sera dans la 88e division (celle où repose Léon Jouhaux), à l'angle de l'avenue circulaire et de l'avenue Aguado.
747 Parisiens sont «morts pour la France en Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc)», selon la Ville de Paris.
Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, les nostalgiques de l’Algérie Française se montrent jusque sur la tombe du Soldat inconnu. En décembre 2009, le gouvernement français a annoncé son intention d’honorer des «civils français» au Quai Branly. Selon le secrétariat d’Etat aux Anciens combattants, ces «civils français» ne doivent pas être des activistes ni du FLN ni de l’OAS (réponse à la question écrite n°13687 de M. Michel Teston, à lire ici).
L’association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS, l’ANPROMEVO, veille. Elle n’a pas de site Internet, mais Henri Pouillot, un ingénieur à la retraite, tient un blogue sur Mediapart et un site Internet pour le Souvenir. Pendant la Guerre d’Algérie, il était appelé en Algérie, et a —depuis— témoigné de scènes de torture, notamment à la Villa Sesini.
F. A.
Signalé sur la revue de web de Mediapart le 10 février
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