Dans un entretien au Journal du Dimanche, Luc Chatel, le ministre en charge de l’Education, explique vouloir mettre fin à ce qu’il appelle «l’innumérisme», en instaurant un quart d’heure de calcul mental par jour en classe. Une mesure lancée dans le 20e arrondissement à l’occasion de la Journée des Femmes en 2007 par Gilles de Robien et inscrite au BOEN.
«Il faut s'assurer que tous les automatismes sont bien en place par un entraînement quotidien aux calculs élémentaires: récitation des tables de calcul et pratique quotidienne du calcul mental en classe», estime Luc Chatel. «Je préconise quinze à vingt minutes de calcul mental par jour».
Seulement voilà: sous le gouvernement Villepin, Gilles de Robien, alors à l’Education, s’était rendu au Lycée Hélène-Boucher, dans le 20e arrondissement de Paris, à la rencontre de membres de l’association Femmes et mathématiques, le 7 mars 2007, veille de la Journée des Femmes. A la suite de quoi, le 8 mars, ce texte avait été publié au Bulletin officiel de l’Education nationale, comme l’indique la copie d’écran du site internet du ministère dont Luc Chatel a la charge. Au paragraphe 3, on pouvait notamment lire:
Le calcul mental doit faire l’objet d’une pratique quotidienne d’au moins 15 minutes
L’entraînement au calcul mental doit être quotidien dès le CP et se prolonger tout au long de l’école élémentaire. Il s’appuie sur la connaissance parfaite de la table d’addition puis de la table de multiplication. Les maîtres alternent les moments d’entraînement et ceux qui permettent de concevoir des méthodes et de comparer leur efficacité. Les premiers permettent aux maîtres et aux élèves eux-mêmes de contrôler les acquisitions et de renforcer les acquis. Ils sont brefs et peuvent se pratiquer selon le procédé La Martinière. Les seconds sont plus longs : le maître prend le temps de comparer avec les élèves diverses méthodes, de voir lesquelles sont les plus efficaces et de les analyser en vue de leur systématisation. Le calcul mental est l’occasion d’utiliser des propriétés sur les opérations : pour calculer 4 x 26, on peut choisir d’effectuer 4 x 25 + 4 x 1, ou aussi 26 x 2 x 2, ou encore 4 x 20 + 4 x 6.
Trois objectifs dans l’enseignement du calcul mental, prolongés au collège, sont ainsi mis en évidence : l’automatisation des calculs simples, la mise en place de méthodes pour les calculs plus complexes d’une part et pour le calcul approché d’autre part.
Cet enseignement prend appui sur l’intérêt et le plaisir des élèves à apprendre et à constater leurs progrès.
Il est urgent de faire des effets d’annonce, avant 2012…
F. A., ill.: la circulaire du 2 mars 2007 sur l'enseignement du calcul a été publiée le 8 mars 2007
La visite de Gilles de Robien au lycée Hélène-Boucher et la signatire de la circulaire sur le calcul sur le site du lycée
Luc Chatel ne se fera pas avoir comme Xavier Darcos,
le calcul mental doit commencer par être enseigné au ministre de l'éducation nationale :
http://minilien.fr/a0ln5g
Rédigé par : totolezheros | 30/01/2011 à 15h42