«En réponse à la fatigue professionnelle exprimée par le personnel des urgences, la direction et le CHSCT vont engager dès le 22 novembre un audit avec l’Agence Nationale pour l’Amélioration des conditions de travail (ANACT). A partir de l’écoute de l’équipe, du diagnostic des conditions et de l’organisation du travail, un plan d’améliorations sera élaboré en lien avec le CHSCT», indique l’Assistance Publique–Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué daté du 9 novembre concernant l’hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement de Paris, en crise depuis plusieurs mois et en grève depuis le 27 septembre.
L’AP-HP indique que «l’hôpital connaît des difficultés à pourvoir les postes vacants» et annonce que « suite au danger grave et imminent déposé vendredi 5 novembre par les organisations syndicales, une séance extraordinaire du CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) s’est tenue ce jour [9 novembre, note du ouaibemaître]».
Une fois de plus, les urgences n’avaient pas été assurées les 6 et 7 novembre, les patients étant dirigés par les pompiers, la Croix-Rouge et le Samu vers les hôpitaux voisins, notamment Saint-Antoine, dans le 12e arrondissement, et Saint-Louis, dans le 10e, comme l’indiquait Le Parisien du 7 novembre. Cette fermeture faisait suite à celle survenue un mois plus tôt, les 2 et 3 octobre.
La pénurie d'infirmières ne touche pas que les urgences. C’est en effet sur l’ensemble de l'hôpital Tenon que 58 postes d’infirmières sont vacants (soit quelque 10% des effectifs globaux) selon les syndicats.
Au-delà du service des urgences, le n°2206 de l'hebdomadaire de Lutte Ouvrière à paraître demain (déjà disponible ici) signale que «Dans le service de cancérologie, une réunion s'est tenue le 8 novembre avec la direction. Le personnel avait chiffré les besoins nécessaires en personnel, toutes catégories confondues, car les effectifs alloués par la direction restent toujours en deçà des besoins pour travailler correctement. Cette réunion a également fait apparaître de graves manques de personnel dans le secteur des électro-radiologues médicaux qui prennent en charge les malades dans les traitements par radiothérapie. Les médecins dénoncent l'obligation de baisser l'activité faute de personnel et l'impossibilité de mettre en place de nouveaux protocoles.»
La direction de l’AP-HP ne fait, elle, mention que du service des urgences, où elle dit attendre «la prise de fonction de jeunes professionnels diplômés au mois de janvier 2011». La direction de l’AP-HP rappelle «aux équipes des urgences et aux membres du CHSCT l’obligation du service public de s’organiser solidairement pour assurer l’accueil et la prise en charge des patients».
La grève à l’hôpital Tenon a commencé le 27 septembre. Evoquant un recours à l’intérim, la direction de l’AP-HP avait affirmé voici un mois par le biais d’une dépêche AFP que tout était redevenu normal. Les patients étaient priés d'y croire. Ils sont désormais priés… de patienter.
F. A.
A lire : Hôpital Saint-Antoine : Médecin Kleenex (Lutte Ouvrière n°2206, 12 nov. 2010)
...et pendant ce temps les cliniques privées prospéraient...
Rédigé par : Valérie | 11/11/2010 à 21h11
Pourquoi un audit de gens qui disent clairement ce qu'ils ont à dire et qui est très simple...? Pour gagner du temps ?
Rédigé par : scriba | 12/11/2010 à 14h40
Ou pour laisser d'autres prendre des parts de marché.
Rédigé par : Ménilmuche | 12/11/2010 à 14h42