Il y a soixante-cinq ans,
le monde découvrait les films tournés par les Alliés dans les camps de
concentration et d’extermination nazis. Une exposition sur cette époque — où la télévision balbutiante et les “JT” étaient particulièrement orientés et réservés à une élite — se déroule à Paris, au
Mémorial de la Shoah. Commencée en mars, elle s'achève le 31 août, quelques jours après l'anniversaire de la Libération de Paris.
« Si l’exposition se
limite aux deux camps de Dachau et de Falkenau (satellite de Flossenbürg), elle
est néanmoins de nature à faire comprendre au public les conditions dans
lesquelles les opérateurs américains ont travaillé. Les équipes mises en place
par John Ford et George Stevens étaient composées d’opérateurs professionnels,
reconnus et expérimentés, ou formés spécialement à cette occasion »,
prévient Christian Delage, commissaire de l’exposition, dans son avant-propos.
L’occasion de voir, pour
la première fois, des images du camp de Dachau présentées dans l’ordre
chronologique dans lequel elles ont été tournées. De ces images, on ne connaît
que peu (ou pas) les auteurs, et encore moins les conditions de leur
réalisation. Mais le Mémorial a choisi de suivre le parcours de trois des
producteurs de ces images : des cinéastes venus de Hollywood (John Ford,
Samuel Fuller et George Stevens).
En 1945, les images de
Dachau prises par l’équipe de Stevens sont insérées dans un documentaire montré
d’abord aux États-Unis avant d’être projeté, à titre de preuve des crimes
nazis, devant le Tribunal Militaire International de Nuremberg. Cette
expérience, inédite, a été préparée par John Ford, qui dirigeait lui-même une
unité spéciale, la Field Photographic Branch, chargée de réaliser entre autres ce film (Les
Camps de concentration nazis) et de mettre en place le tournage du procès.
Avec la Special coverage
unit (SPECOU) George Stevens disposait pour sa part d’une équipe de 45
personnes et d’un cahier des charges très précis (lire ici). Pour sa part, Samuel Fuller oscillait entre fiction et réalité.
Commencée en mars,
l’exposition s’achève le 31 août. Comme l’an dernier, le conseil des ministres
de rentrée est annoncé cette année pour le 25 août, jour anniversaire de la Libération de Paris et de l’université d’été du NPA. En 2009, cette journée avait donné lieu, de la part
du président Sarkozy, à un discours sécuritaire teinté d’un fâcheux contresens historique.
« Les mots ne
ramèneront pas les morts à la vie et ne redresseront pas les torts infligés ces
dix dernières années », avait déclaré à Dachau le rabbin David Max
Eichhorn, aumônier militaire du XVe corps de l'armée américaine, alors qu’il
célébrait la première cérémonie juive. « L'heure n'est pas aux mots, mais
à des actes de justice, des actes d'amour… Justice sera rendue. »
F. A.
Pratique : Mémorial de la Shoah,
17,
rue Geoffroy-l'Asnier
(75004 Paris -
Tél : 01 42 77 44 72), facilités d'accès
pour le public handicapé, jusqu’au 31 août, tous les jours, sauf le samedi, de
10h à 18h, et le jeudi jusqu'à 22h.
Fermeture le samedi et certains jours
fériés nationaux. Entrée libre. Visite guidée le jeudi 26 août à 19 h 30 (sans
réservation), visites de groupes sur demande à
[email protected]
Bus 96, 69, 76, 67,
Balabus
- Métro Ligne 1 : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville
Ligne 7 : Pont-Marie
è Ils filmèrent les camps (Le Patriote résistant, n°841, avril 2010)
è
Filming the Camps (english, from Memorial)
"L'heure n'est pas aux mots, mais à des actes de justice, des actes d'amour".
Comme ceux-là sans doute :
http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article14266
Rédigé par : raannemari | 26/07/2010 à 10h14
auschwitz a servi aux russes apres 45 ON OUBLIE TROP SOUIVENT DS LE DIRE !
Rédigé par : thf | 29/07/2010 à 21h19
@thf,
je ne comprends absolument pas où vous cherchez à aller avec ce genre de commentaires. ni ce que cela signifie.
Rédigé par : Fabien | 29/07/2010 à 22h58