La mairie de Paris lance une campagne d'information sur les dangers de la dépigmentation. Environ 20% des femmes d'origine afro-antillaise habitant dans la capitale auraient recours à des produits éclaircissants, dont les effets sont souvent très nocifs pour la santé. Une campagne sur les panneaux de la société JCDecaux, un guide pédagogique de 28 pages, une bande dessinée (voir deux planches ici), une soirée-débat à l’Hôtel de Ville (ce soir) et une fête en mairie du 18e (le 7 novembre) sont au programme.
Aya Cissoko, du Boxing Club 20e, double championne du monde de boxe française, est marraine de l'opération (ici en février 2008 en mairie du 20e)
—————
Le film documentaire « Blanchir : une affaire pas très claire » (52min., voir un extrait ici) projeté à l’auditorium de l’Hôtel de Ville, ce mardi 3 novembre à 18h, suivi d’une table ronde proposée par Ian Brossat. Une réunion d'information et de présentation n'avait lieu que ce midi au centre musical Barbara, dans le 18e. Et ce n’est qu’à cette occasion, à 12h15, qu’un point presse était fait avec notamment Jean-Marie Le Guen et Daniel Vaillant, auquel l’AFP participait. Ce mardi 3 le portail de la Ville de Paris a été mis à jour sur ce sujet…
Jean-Marie Le Guen, adjoint chargé de la santé publique et des relations avec
l’AP-HP, en collaboration avec URACA (association d’information et de prévention sanitaire et sociale en
direction des populations africaines), lance donc, à partir du 4 novembre, une
campagne d’information et de sensibilisation sur les dangers de l’utilisation
de produits éclaircissants dans les quartiers principalement touchés, qui se
trouvent dans les 18e, 10e et 19e arrondissements.
Selon la mairie de Paris, environ 20% des femmes
d'origine africaine habitant à Paris utiliseraient des produits éclaircissants
à base d'hydroquinone et de dermocorticoïdes aux effets délétères: outre les
risques de brûlure, ces produits, souvent vendus sur internet ou détournés de
leur usage médical, peuvent provoquer acné, taches, hirsutisme, vergetures,
diabète etc.
Samedi 7, en mairie du 18e, sur le thème « Beauté ébène, une journée citoyenne sur les dangers de l’éclaircissement de la
peau », une fête sera organisée en présence de la marraine et du parrain de la
campagne, Aya Cissoko et Enoch Effah, respectivement double championne du monde
de boxe française et triple champion du monde de boxe française, reconverti à France3 coach sportif (à partir de 14h, entrée libre). Aya
Cissoko (photo), aujourd’hui âgée de trente ans, avait décroché sa dernière médaille le
23 novembre 2006 à New Dehli, le jour de son anniversaire. Un combat durant
lequel elle avait été gravement blessée. Par la suite, cette sportive s’entraînant dans la salle du
Boxing Club Paris 20, du 114 rue de Ménilmontant, avait eu les honneurs de la
mairie du 20e, en février 2008. La médaille de l’arrondissement lui avait été
remise par Nathalie Kaufmann, qui avait en charge les Sports et la Culture et
se savait sur le départ (elle est toujours au conseil régional), dans un discours-bilan en forme d’au revoir
(provisoire ?) à l’arrondissement.
Sur un problème de santé publique, on ne peut que
regretter que la Ville n’ait pas communiqué plus tôt !
F. A., photo archives DR
Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
L. Sédar Senghor - Chants d'Ombre - 1945
Rédigé par : raannemari | 04/11/2009 à 10h04
un beau texte de Senghor que beaucoup de personnes ont oublié... pour leur plus grand danger...ces produits se vendent plus que bien
Rédigé par : Flo | 10/11/2009 à 23h04