Agé de 68 ans, le général d’armée Raymond Germanos a été renvoyé le 8 octobre devant le tribunal de grande instance de Paris par la juge Géraldine Rigollot pour détention d’images pédopornographiques. Il saura le 10 novembre si son contrôle judiciaire peut être élargi, indique une dépêche relayée par le site Internet du Télégramme.
Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires, rappelle sur le blogue Secret Défense que «Nonos», comme on appelle dans l’armée ce général 5 étoiles, s’était fait connaître du grand public lors de la Guerre du Golfe (lire ici): il était alors le chef du SIRPA. Il relève également que, « au cours de ses auditions par la juge, il a reconnu les faits et s'est dit prêt à s'engager dans une démarche thérapeutique ».
L’histoire a commencé en 2006, lorsque des policiers français ont été alertés via Interpol par leurs homologues autrichiens. Ces derniers avaient identifié l'adresse Internet de l’ancien chef de cabinet militaire de Charles Million et Alain Richard, sur laquelle avaient été importées des vidéos à caractère pédophile, depuis un site autrichien. A son domicile, les policiers avaient mis la main sur environ trois mille photos mettant en scène des enfants âgés de six mois à douze ans.
Mis en examen depuis juin 2008, le général Germanos ne peut pas quitter l’Ile-de-France. C’est l’élargissement de ce contrôle judiciaire qu’il demandait ce mardi 3 novembre à Paris. L'examen de cette requête a été mis en délibéré au 10 novembre.
L’édition
suisse romande de 20Minutes indique un peu naïvement en surtitre «Scandale en France». Sauf que l’information a
été suffisamment bien verrouillée, tant en 2006 au début de l’affaire (Mme
Alliot-Marie était à la Défense) qu’en juin 2008 lors de la mise en examen (Mme
Dati était Place Vendôme). La Grande muette porte encore bien son nom, et le secret de
l’instruction sait parfois être préservé. Au moins tant qu'il existe des juges d'instruction et que des affaires peuvent déranger…
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