Le Di-Antalvic (ainsi que ses génériques) sera être retiré de
la vente dans l’ensemble de l’Union européenne. En France, cela se fera
définitivement d’ici un an environ. Cette décision de retrait d’un opiacé
antidouleur qui a largement fait ses preuves (il est disponible en France
depuis 1964) fait suite à une décision prise ce jeudi à Londres par l'Agence européenne des médicaments (EMEA). L’Agence française du médicament (Afssaps) a publié un communiqué ce jour. Il convient néanmoins de ne pas
stopper les traitements au long cours, et de voir avec le médecin traitant ou le
spécialiste –dans le délai maximum d’un an- quelle alternative adopter.
Sous surveillance médicale régulière depuis 1969, et
sous traitement permanent depuis cette date, j’ai «consommé» sans
aucun problème ce médicament pendant près de trois ans, au début des années
2000, car on avait estimé que j’en avais besoin. Puis, depuis novembre 2006,
mon médecin généraliste m’en prescrit de nouveau, et je prends quotidiennement l’un de ses
génériques que je trouve chez mon pharmacien habituel. Avec des effets
excellents. A plusieurs reprises, mon médecin m’a exprimé sa crainte de le voir
disparaître en France : il a été supprimé dans quelques pays de l’Union et
en Suisse, suite à des décès liés à des surdosages, dont la plupart étaient
volontaires. Lors de ma « visite de routine » de février au centre
antidouleurs où je suis suivi depuis plus de cinq ans, le spécialiste,
lui, osait penser que ce retrait n’interviendrait pas, ou pas de sitôt, et me disait que, dans
mon cas, le Di-Antalvic était le médicament le plus approprié. Sans conviction,
il m’en indiquait un autre, le Topalgic, qui revient plus de deux fois plus
cher, me précisant que, si j’étais amené à le prendre, je ne serais sans doute
pas satisfait.
Ce sujet pourra paraître pour certains dénué
d’objectivité, mais il revêt l’intérêt de parler (tant techniquement qu’en
pratique) d’un sujet bien connu. Je fais partie des 66 000 personnes en
moyenne traitées en permanence, puisque les ventes en France de la trentaine
de médicaments de type Di-Antalvic (ainsi dénommés par la suite par commodité)
ont atteint en 2008 soixante-dix millions de boîtes (1), soit 240 millions de
journées de traitement. Une personne sur mille seulement est concernée (en
moyenne), et tout le monde n’est pas traité «au long cours», comme
c’est mon cas depuis l’établissement d’un protocole de soins en juin 2007,
incluant ce médicament, entre mon médecin traitant et ma caisse primaire
d’assurance maladie. Et ce médicament, peu cher et ancien, n’est donc pas
(plus) rentable pour l’industrie pharmaceutique. La France, qui fait partie
des cinq pays qui s’étaient opposés au retrait, est le plus gros consommateur
européen de ce médicament : 95 % de la consommation européenne, dit-on à
l’Afssaps.
Peu de décès en France, des dosages différents
Mais en France, les centres antipoison, sur une enquête
menée de 1995 à 2003, n’ont dénombré en moyenne que sept décès par an. Beaucoup
moins que les trois-cents décès de l’Angleterre et du Pays de Galles (60
millions d’habitants, population numériquement comparable à la France), ou les
deux-cents de la Suède (9 millions d’habitants seulement). L'Afssaps a indiqué en 2005
que le dosage en paracétamol (l’un des deux composants du Di-Antalvic) se
limitait à 8 grammes maximum par boîte de 20 gélules, une limite inférieure à
celle retenue dans les pays concernés. Et les médecins (sérieux, j’entends,
soit la plupart… car les caisses de sécurité sociale veillent) refusent de
prescrire plus que six gélules par jour (2,4g de paracétamol et 180mg de
dextropropoxyphène). Or, c’est l’association des deux molécules, et en surdosage,
qui est en cause (lire ici, en bas de page, la mise à jour de mars 2005, du professeur
Montastruc, chef de service de pharmacologie clinique à Toulouse). Contacté par mes soins,
le service du professeur Montastruc m’a indiqué cet après-midi qu’aucune autre
publication «grand public» n’avait eu lieu depuis, mais que
d’autres sujets allant dans le même sens avaient été publiés dans des lettres
spécialisées.
« Les antidouleurs de type Di-Antalvic ne
présentent pas de risque en France », titrait Le Monde en juillet 2005, remettant ce sujet en
ligne ce soir. Et l’Afssaps rappelle que la dose quotidienne moyenne d'un
médicament associant le dextropropoxyphène (qui appartient à la famille des
opiacés) et le paracétamol est de «quatre gélules» et qu'elle
«ne doit jamais dépasser six gélules par jour» (lire les petits
calculs ci-dessous). Un intervalle d'au moins quatre heures entre deux prises
doit être respecté. «Il faut faire attention à ne pas mélanger les deux
produits», indique l'Afssaps, en parlant du paracétamol et du
detropropoxyphène, les deux principes actifs du Di-Antalvic. Le premier est
délivré désormais sans ordonnance, le Di-Antalvic est strictement encadré,
notamment lors de la première ordonnance, qui en principe ne peut excédere un
mois, sauf mention de renouvellement, de par le fait qu’il contient un opiacé…
Dans une mise à jour de son
site aujourd’hui, l’Afssaps a publié un communiqué de six pages (un résumé d’une
page, une annexe de médicaments, et quatre pages). On peut y lire :
« En France et dans des conditions normales d’utilisation, ce médicament
n’a fait l’objet d’aucun signal particulier de pharmacovigilance qui aurait
justifié la réévaluation de son rapport bénéfice/risque. Son profil de sécurité
d’emploi est bien connu et satisfaisant. En surdosage, lors d’intoxications
volontaires, le nombre de décès liés à ce médicament est estimé à 65 par an en
France ». Pour le lire dans son intégralité, cliquer ici.
Même si, d’une moyenne
annuelle de sept décès jusqu’en 2003 à 65 décès en 2008, le nombre de morts a
augmenté en France, comparé à celui des autres pays et -surtout- ramené à la
forte consommation française du Di-Antalvic, on peut penser que la position française n’était pas dénuée de
bon sens. Dans son numéro daté de juillet, la revue Prescrire regrette
qu'il ait fallu «plus de 500 jours pour la réévaluation de l'association
dextropropoxyphène+paracétamol alors que les risques mortels sont connus depuis
plusieurs années». Et va jusqu’à parler sur son site d’une absence d’intérêt thérapeutique par rapport au paracétamol seul. Au 1er avril 2007, Prescrire recommandait d’associer paracétamol et codéïne.
Lors des discussions européennes, l’Afssaps a exposé des arguments en faveur du maintien des médicament de type Di-Antalvic, a expliqué une responsable de la pharmacovigilance de l’Agence, jointe ce soir par téléphone. Et cinq pays de « l’Europe du médicament » (dont la France) se sont montrés contre le retrait de ce médicament. Elle avait notamment argué sur le bénéfice/risque avantageux, à condition, bien entendu, que ce médicament soit utilisé dans des conditions normales. D’autant que, dans les autres pays, les conditions de délivrance et les modes de conditionnement étaient différents de ceux de la France.
Un sevrage progressif
Néanmoins, les décisions européennes étant ce qu’elles sont, une harmonisation est nécessaire. Et le Di-Antalvic et ses génériques devront être retirés. Alors que le retrait d’un médicament se pratique en temps normal dans le délai d’un mois, celui «de l’ordre» d’une année a été négocié par les autorités françaises du médicament «afin de préparer le passage aux alternatives thérapeutiques». Ainsi, les médecins pourront trouver la solution la plus daptée à chaque patient, au cas par cas.
Car, en tout état de cause, il est trop dangereux de stopper un traitement au detropropoxyphène-paracétamol du jour au lendemain. Il s’agit d’un médicament de Liste I (uniquement sur ordonnance) et de «niveau 2» dans les classements de vigilance applicables à la conduite de véhicules depuis le passage de Xavier Bertrand au ministère de la Santé. A l’occasion d’une prochaine visite chez le médecin pour un renouvellement, il conviendra d’en discuter, en vue d’un sevrage progressif et que le médecin prescripteur cherche la solution la plus adaptée au malade. «Dans la mesure où le retrait de ces médicaments sera progressif, les patients sont invités à contacter leur médecin, sans urgence», précise l’Afssaps. Ce pour les «cas simples».
Pour les cas plus complexes (maladies intercurrentes ou interactions médicamenteuses avec d’autres traitements au long cours), la consultation du spécialiste de l’autre pathologie pour lequel le patient est soigné, ou du centre antidouleurs s’il y est déjà suivi, s’avèrera utile (voire nécessaire) pour une meilleure prescription.
Petits calculs…
On ne le répètera jamais assez : la santé n’a
pas de prix, mais elle a un coût. Et le Di-Antalvic, peu dispendieux, devra
être remplacé. Dans les cas les plus courants, la prescription médicale devrait
être orientée vers le Topalgic… qui coûte plus de deux fois plus cher !
Le Di-Antalvic (hors génériques) coûte 2,36€ les 20 gélules. La dose maximale pour un adulte est de neuf boîtes
par mois, soit 21,24€. La plupart des génériques coûtent moins de 2,10€ la boîte.
Le Propofan, du même type que le Di-Antalvic et qui
devra aussi faire l’objet d’un retrait (ce qui est peu signalé par les médias)
contient pratiquement le même dosage, la caféïne en plus, et coûte le même prix sensiblement.
Le Topalgic (hors génériques toujours), appelé à
substituer dans les cas les plus fréquents Di-Antalvic ou du Propofan, coûte 13,40€ les 30 gélules pour le plus faible dosage, et 22,29€ pour les
gélules doublement dosées. Ce médicament, à libération prolongée, ne doit pas
être administré à plus de 400 mg par jour chez un adulte. Ce qui fait, pour
trente jours, quatre boîtes à 13,40€ (53,60€) ou deux boîtes à 22,29€ (44,58€).
Et on osera reparler du « trou de la
sécu »…
Sauf à rester dans la même zone de prix et à prendre du paracétamol codéïné, qui possède
l’inconvénient d’être effervescent (finies, donc, les prises sans être chez soi
ou sans entrer dans un bar), et qui reviendra, dans son dosage maximum
classique pour adulte (sans insuffisance rénale), à raison de six par jour et
16 par boîte, à 12 boîtes boîtes à 2,30€, soit 27,60€ par mois. Une
augmentation de «seulement» 30 % par mois pour les patients à
qui ce médicament sera prescrit, et de trois vignettes à 50 centimes… C'est déjà ça. Ce qui va dans le sens de ce que préconisait en 2007 la revue Prescrire et de ce que m'indiquait cet après-midi le service du professeur Montastruc, à Toulouse, car je ne voulais par principe pas demander aux médecins habitués à s'occuper de moi. Pas pour rédiger ce sujet généraliste…
Dans les cas les plus complexes de traitements associés,
la substitution d’un médicament par un autre risque de ne pas suffire. Le coût,
pour la collectivité comme pour le malade (qui doit supporter la charge de la
vignette) n’en sera que plus élevé. Et les malades chroniques, comme souvent,
mis à l’index.
Fabien Abitbol
(1) Créé il y a environ 45 ans, le Di-Antalvic commercialisé par Sanofi-Aventis, était en 2007, selon l'Assurance maladie, le 28e médicament le plus remboursé avec 7,4 millions de boîtes prescrites, sur les 70 millions de boîtes en comptant les génériques. En gros, donc, une boîte sur neuf ou dix vendue en France, seulement. L’action de la société Sanofi-Aventis a chuté, jeudi, de 4,57%, passant à 44,45€. Pour suivre le cours de l’action, cliquer ici.
Pour les montants, avec ces anti-douleurs, on est loin de traitements comme celui de ma femme, qui a eu autrefois du propofan, puis du topalgic : sous forme de patches, ce qu'elle a maintenant coûte environ 12 euros tous les trois jours, avec un produit générique 20 pour cent moins cher que celui d'origine. C'est associé à du liorésal, à 100 gouttes environ de rivotril par jour, et à de la morphine en gélules à action rapide pour les pointes de douleurs. Sans compter le paracétamol (4g/jour). Cela paraît beaucoup, mais c'est adapté.
Rédigé par : Gotch | 25/06/2009 à 23h16
J'ai volontairement pris ce qu'il y a en ce moment de moins cher sur le marché, et qui ne représente bien entendu par le cas de chacun, mais qui sera sans doute ce qui sera préconisé dans les trois quarts des cas environ.
Pour les autres, un suivi spécifique est prévu, et c'est aussi pour cela que les autorités françaises ont obtenu un si long délai (un an environ au lieu d'un mois).
Rédigé par : Fabien | 25/06/2009 à 23h52
ERRATUM
Pour les patches, j'ai écrit 12 euros tous les trois jours, il s'agit de cent euros tous les trois jours....
Rédigé par : Gotch | 26/06/2009 à 01h51
C'est couillon, mais la seule fois où j'ai pris du Di-antalvic (2 cachets, suite à une amydalectomie à 18 ans, vous saurez tout), ben j'ai failli me retrouver à l'hosto. Voui... Pas supporté, trop puissant, j'ai cru que j'allais crever. Enfin bon, je suis un cas particulier.
En plus, j'ai vu ma grand mère complètement accro à la chose pendant plus de 15 ans. Effet totalement psychologique. Tsss... Si on n'avait pas planqué ses médocs, elle y serait passée plus tôt, surdosage accidentel, comme pour les junkies. Tout le monde n'a pas la force de se sevrer volontairement.
Bref, c'est peut-être efficace, mais pour une fois que l'on met en avant les dangers d'un tel médicament, cela mérite d'être souligné.
A part ça, d'accord avec ton analyse sur le trou de la sécu...
Rédigé par : Titam | 28/06/2009 à 06h41
c'est hallucinant.
J'ai pris du propofan pour des lombalgies, ça fait pas grand chose, un peu moins mal.
En revanche le topalgic, c'est très efficace mais les effets secondaires sont loin d'être anodins : somnolence accrue, constipation importante, ralentissement de la respiration...desfois on a l'impression d'oublier de respirer.
a mon avis il y aura davantage d'accidents et de dépendance avec le topalgic...
pour ce qui est du coût pour la sécu, je pense que les autorités imaginent que beaucoup seront orientés vers le paracétamol seul et seront tentés de s'approvisionner de manière autonome sans renouveler leur ordonnance,ce qui est tout bénef pour la sécu mais pas anodin en terme d'interactions médicamenteuses.
Rédigé par : jfh | 28/06/2009 à 19h55
le paracétamol n'est pas non plus excellent pour le foie...un surdosage, accidentel ou pas est plutôt méchant !
Rédigé par : miss P | 28/06/2009 à 22h32
Le retrait du Di-Antalvic n'est pas encore avalisé par la Commission européenne et l'Afssaps réfléchit à un moyen pour maintenir sous condition. Tout va être une question de mobilisation des patients...
La pétition pour le maintien du Di-Antalvic:
http://www.mesopinions.com/Pour-le-maintien-du-di-antalvic-petition-petitions-164b22779c06e8c1f957abd7b5b17a35.html
Rédigé par : ALL | 13/08/2009 à 14h01
On vous empêchera de boire, de fumer,de prendre des anti-douleurs, de conduire trop vite... Vous mangerez en bougeant et cinq fruits et légumes par jour. Et vous serez en bonne santé, espèce de s..., sinon gare à vous. Scrongneugneu, l'Etat veille. Big Brother est partout et jusque bientôt dans vos draps pour vous dire ce que vous devez ou ne devez pas faire. Le totalitarisme soft... On y est !
Rédigé par : poppers | 01/08/2010 à 15h01
Quelles raisons peu avouables sont-elles cachées derrière la suppression du DEXTROPROPOXYPHENE [le seul qui me soulage] alors qu'il n'a pas son équivalent dans la pharmacopée et que le TRAMADOL [IXPRIM] -réellement dangereux- est distribué sans problème ?
A quand le retrait de la Commission Européenne, vraiment néfaste ?
Rédigé par : MARTIN | 27/02/2011 à 18h43
Comme je l'avais expliqué à l'époque, c'est du fait du taux anormalement élevé de décès dans certains pays. Mais ces morts sont essentiellement des suicides, par surdosage, et les pays en question ne pratiquaient pas la même politique que la France, ni pour la prescription et la délivrance, ni pour le conditionnement. La France a été obligée de se plier à l'Europe du médicament.
Ce que je regrette aussi. Pour les finances publiques comme pour moi…
Je passerai de nouveau à l'Ixprim dans un mois, qui reviendra plus cher à la collectivité, trois à quatre fois plus cher par mois (je suis à 100% pour cela), et qui me sera moins bénéfique, car beaucoup moins souple d'utilisation, et réveillant d'autres douleurs. Sans compter les insomnies qu'il me provoque et les petits vertiges. Et encore, par rapport à d'autres patients,je n'ai pas eu, en trois mois d'essai voici un an, trop d'effets secondaires indésirables à court terme.
Le di-antalvic générique me convenait parfaitement, même sur une longue durée. j'en avais pris trois ans durant, et j'en reprenais à la dose maximale autorisée depuis fin 2006.
Rédigé par : Ménilmuche | 27/02/2011 à 19h22
je suis allée voir mon médecin mardi soir. Loin d'avoir préparé la transition, il m'a annoncé "je ne peux plus vous prescrire de di-antalvic - j'en prends couramment 2 matin, 2 le soir, pour pouvoir me mouvoir et travailler ; éventuellement 2 de plus le midi si gros bobo. Ca n'enlève pas la douleur mais me permet de bouger sans crier - que peut-on vous prescrire ?
Lamaline. Ca existe depuis des lustres, m'a-t-il dit.
Certes.
Di-antalvic = 2,36 euros les 20 gélules, 2,10 en générique (j'utilise les génériques).
Lamaline = 2,06 euros les 16 gélules.
Déjà, il y a "comme un défaut".
Ensuite, c'est remboursé 30 centimes en tout et pour tout, mutuelle comprise.
Là, cherchez l'erreur.
Enfin, ça comprend 300mg de paracétamol (soit 100 de moins que le di-antalvic), 30mg de poudre d'opium (tiens, c'était pas ça qui était nocif ?) et 30mg de caféine. Pour une hypertendue, avec arythmie cardiaque, rythme de croisière épuisant à 120 battements/minute et insomniaque de surcroît, souffrant de fatigue chronique en plus du reste, ça fait beaucoup de points d'interrogation, non?
MA question, la seule, la vraie: qui y gagne? et quoi?
Pas le malade en tous cas.
Alors, quels profiteurs?
Rédigé par : Blasée 95 | 10/03/2011 à 16h35
@Blasée95,
Lorsque j'avais rédigé ce sujet en juin 2009, j'étais, comme je l'indiquais, de nouveau sous Di-Antalvic (générique) depuis la Toussaint 2006. Je suis présentement sur mes dernières boîtes. A raison d'une moyenne de 6/jour, la dose maximale. A 2,06€/boîte (9 boîtes).
Durant trois mois, au premier semestre 2010, j'ai testé le seul médicament qui pouvait (selon mon généraliste, qui s'alignait presque sur mon neurochirurgien) me soulager: l'Ixprim. Même dosage, en maximum cette fois, mais à 5,94€ la boîte (neuf boîtes par mois donc…).
Trois différences majeures:
1/la liste des mises en garde et contre-indications de l'Ixprim fait peur, même si -chez moi- elle ne provoque que peu d'effets à court terme (je ne sais pas ce qu'il en adviendra à long terme, car je n'aurai plus le choix au prochain renouvellement);
2/je ne peux plus moduler en fonction de mon état, le principe actif n'étant pas le même. Je vais donc me voir obligé de prendre 3x1 cp/jour même si je ne ressens rien, et de ne moduler que sur le reste, ce qui laisse une marge de manœuvre TRES réduite, d'autant que le délai d'action est plus lent (de l'ordre de deux heures, et non pas de 20/30 minutes, pour ce qui me concerne);
3/cela réveille chez moi diverses douleurs génialement endormies par le Di-Antalvic, et -occasionnellement- des migraines qui, bien entendu, ne me prenaient jamais (ou pour très peu de temps) avec le Di-Antalvic.
Bilan: la collectivité (je suis à 100%) dépense trois fois plus, et je suis en moins bon état.
Voilà pour le quotidien.
Quant au long terme, je ne connais pas les effets sur moi, n'ayant “testé” que sur trois mois.
Rédigé par : Ménilmuche | 10/03/2011 à 17h39
Réponse perso à Ménilmuche : je suis nouvelle. Je suis une victime de la suppression du di-antalvic. Et quand j'ai vu la différence de coût pour le positif hypothétique du nouveau médicament, j'ai cherché sur internet. Je suis tombée sur votre blog par hasard. Mais je vais revenir !
En réponse à votre coimmentaire, on devra donc attendre pour savoir à quoi correspondent, exactement, les effets collatéraux de cette louable intention que les français déprimés, à l'instar des outre-manchots suicidaires, n'avalent pas leurs boîtes de gélules à la chaîne...
Il y a plus simple, quand même, pour se flinguer, que de se faire prescrire du di-antalvic et de manger ça comme des bonbons !
En attendant, je cherche un autre antalgique, sauf ixprim, sauf lamaline, sauf similaires (ça se complique) pour continuer à fonctionner sans trop souffrir.
Sinon, l'état (qui m'emploie, au passage) devra s'attendre à voir augmenter mes frais d'anti-dépresseurs, voire à payer des arrêts de maladie à répétition, une mise en longue maladie éventuelle, peut-être une invalidité à court ou moyen terme. Et j'en oublie.
Rappelez-moi combien coûtait le di-antalvic à la sécu pendant qu'il me permettait d'aller travailler ?... (et que les outre-manchots déprimés les plus dénués d'imagination en avalaient trop, c'est un fait mais pas de nature à compenser les bienfaits de ce truc, tout de même).
Le problème qui devient de plus en plus récurrent, et qui ne doit rien au di-antalvic, est qu'à tout problème qui pointe son nez, le gouvernement, l'union européenne (dont quelqu'un la déclarait nocive et demandait quand elle serait supprimée ; proposition à étudier très sérieusement), on interdit. On arrête. On met en place le "principe de précaution". Et on se recouche, tranquilles. A-t-on le moins du monde étudié la colonne avantages par rapport à celle baptisée inconvénients ? non. A-t-on mis en rapport les bienfaits et les méfaits (auto administrés délibérément, semble-t-il en ce qui concerne les suicidés) ? encore moins. A-t-on esquissé le calcul des pertes et profits ? M'enfin, qu'est-ce qu'elle dit, alors qu'on lui sauve la peau ? Si : on le dit ; alors, c'est vrai.
Les suicidaires français vont donc devoir renoncer à avaler quantité de di-antalvic pour se supprimer, gloire en soit rendue au ministère de la santé et à la commission européenne réunis.
Les français qui souffrent nuit et jour et essaient quand même de rester des citoyens actifs se démerderont. On finit par en avoir l'habitude.
Si on peut bien reconnaître une innocuité au di-antalvic, c'est de n'avoir pas trop fatigué les neurones des "penseurs"...
Rédigé par : Blasée 95 | 10/03/2011 à 18h52
@Blasée95,
A 2,06€ la boîte en générique (je crois, de mémoire, dans les 2,30 en original), et à la dose maximum, cela faisait dans le pire des cas [prise en charge à 100% pour ALD, comme dans mon cas] une dépense mensuelle de 20€ (-4,50€ de franchises-vignettes). Et un contrôle sanguin tous les deux ans de l'ordre de trente euros. Pour une utilisation souple et un confort correct.
Quant aux effets secondaires, il y en a (avait) comme bien entendu dans tous les médicaments. Connus depuis plus de quarante ans. Variables d'un pays à l'autre, en fonction du mode de prescription et du mode de délivrance.
En France, le paracétamol simple n'est pas contrôlé —contrairement au Di-Antalvic—. Il est donc possible (bien que pas très malin) de s'en procurer en nombre et d'en consommer «comme des bonbons», provoquant, volontairement ou accidentellement, une hépatite fulminante voire un décès, comme cela a été noté il ya cinq ans déjà aux USA et en Grande-Bretagne:
http://www.bmj.com/content/332/7542/628.2.extract
C'est précisément à cette période que la France a commencé à mettre le paracétamol à disposition des patients dans les rayons des pharmacies.
Chacun appréciera…
Sinon, puisque vous êtes nouvelle ici, pensez à regarder en haut à droite "MES BLOGUES" et à zapper sur les deux petits nouveaux, l'un purement parisien, l'autre davantage militant mais informatif tout de même… Les trois ne sont pas mis à jour chaque jour, je fais ce que je peux!
Rédigé par : Ménilmuche | 10/03/2011 à 19h25
Le Propofan/Di-Antalvic était le seul médicament qui soulageait mes douleurs chroniques. Il me suffisait d'en prendre deux ponctuellement pour supprimer la douleur.
Deux ans après je n'en ai plus. Je ne tolère AUCUN autre médicament, j'ai tout essayé avec mon médecin traitant et mon rhumatologue qui va m'envoyer dans un CHU pour faire des infiltrations sous anesthésie et IRM et en salle d'opération. Bonjour le coût pour la SS !
Il y a des jours où j'ai tellement mal ( céphalées ) que j'en finirais bien avec la vie ou alors, je vais me mettre à la morphine ou à l'opium...Joli résultat ! L'EMEA et l'Afssaps auront ma mort sur la conscience mais je pense qu'ils s'en foutent complétement.
En attendant, je voudrais savoir s'il y a des pays dans le monde qui vendent encore du Dextropropoxyphène dans leurs pharmacies et si vous connaissez le nom des médicaments dans ces pays.
Je suis prête à prendre l'avion demain pour aller en chercher.
Merci de votre aide.
Rédigé par : DESESPEREE | 10/05/2013 à 00h05