L’humoriste et acteur suisse Bernard Haller, est décédé ce vendredi dans sa soixante-seizième année à Genève, a annoncé La Tribune de Genève. Il s’est éteint des suites d'un problème pulmonaire, a précisé à l'AFP son agent Sylvie Dupuis. Il avait au compteur cinquante ans d'une carrière alternant spectacles solos, théâtre, cinéma et télévision.
Installé à Paris en 1958,
délaissant ses études, il connut plusieurs années de vaches maigres à tourner
dans les cabarets… jusqu’au fameux «Et alors». L'an dernier, il
avait sorti un DVD au nom de Haller hilare, regroupant 26 sketches ainsi que des interviews et des extraits
de films. C’était son premier DVD. De son vivant, ce sera le dernier…
Avant d'embrasser la
carrière d'acteur que l’on connaît, Bernard Haller avait entamé des études de droit,
de vétérinaire et de gemmologie : sa mère ne voulait pas qu'il devienne
comédien. Il a débuté à Paris comme humoriste, notamment à l’Ecluse (la même année que Jean-Pierre Darras et Philippe Noiret), qui
fermera définitivement ses portes en 1975, pour laisser place à un bar à
vins éponyme. Il avait participé à diverses tournées avec des compagnies et
joué pour la télévision dans La
Main passe, de Feydeau. Dans les années 1960, commence une petite carrière au
cinéma, et s’essaie à la télévision, où il se fait connaître dans divers pays
non francophones (République fédérale d’Allemande, Portugaise,
Espagnole…) ; les tournées le mènent tant en Afrique du Sud qu’aux
Etats-Unis.
En 1971, avec le spectacle
«Et alors», à l’affiche du Théâtre de la Michodière pendant treize
mois, il obtient le Prix du brigadier, récompensant l'événement le plus
marquant de la saison théâtrale (voir le sketch ici, durée 9 minutes, enregistré en 1972, archives de la
télévision suisse romande). Au cinéma, il joue dans «Je sais rien, mais
je dirai tout» et au théâtre dans «Un certain rire
incertain». Il continue de travailler pour le petit écran en participant
en 1985 au téléfilm «Le Prix d'un homme» pour France 3. Il a aussi
fait partie de la formidable distribution de Signé Furax, de Marc Simenon, d’après le feuilleton radiophonique de Pierre Dac et Francis Blanche.
Bernard Haller enchaîne
alors les tournages, de «Max, mon amour», en 1986, aux côtés de
Charlotte Rampling à «La Soif de l'or» (Gérard Oury), «Coup
de jeune» (Xavier Gélin), «Les Charlots en folie» ou
«Le Roi des cons». Plus récemment, il était dans «Sa Majesté
Minor» (Jean-Jacques Annaud).
A la télévision française,
il restera dans les mémoires comme étant la voix de Pollux dans «Le Manège enchanté».
La France l’avait élevé au
rang de Commandeur des Arts et des lettres.
« Pour que dans notre beau pays la liberté soit à tout le monde, il ne faut pas que n'importe qui s'en empare. », avait il écrit dans Dits et inédits (Stock, 1981).
F. A.
è L’humour, c’est la politesse du pauvre (une interview de Bernard Haller, à lire dans Le
Journal de Genève du 12 novembre 1971)
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