Après avoir parlé de Jean Sarkozy, il était poursuivi pour « incitation à la haine raciale »
Pour avoir ironisé sur une éventuelle conversion de Jean Sarkozy au judaïsme, Siné avait été licencié l’été dernier de Charlie-Hebdo. Puis la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) avait décidé de le poursuivre, devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour deux tribunes, sur le motif d’« incitation à la haine raciale ». Pas moins. Ce mardi, Siné a été relaxé, le juge ayant suivi les réquisitions du parquet (l’audience avait eu lieu fin janvier).
« Le tribunal considère que (Siné) s'est autorisé à railler sur le mode satirique l'opportunisme et l'arrivisme d'un homme jeune, engagé sur la scène politique et médiatique », a déclaré le président du tribunal, Fernand Schir, au rendu du délibéré. « Il ne creuse pas le préjugé antisémite », a-t-il ajouté. Ce n’est qu’un (très court) résumé des 73 pages des attendus du jugement rendu ce mardi après-midi par la sixième chambre du tribunal de Grande instance de Lyon.
Maurice Sinet, alias Siné, 80 ans depuis le 31 décembre, présent à Lyon, s'est dit « soulagé ».
Lors de l’audience, le 27 janvier, il s’était défendu d'être antisémite, expliquant qu'il critiquait « l'arrivisme » du fils du président de la République. La citation de la Licra visait une autre de ses chroniques (celle du 11 juin, critiquant des pratiquants chrétiens et juifs, et des femmes musulmanes voilées). « La lecture de ces chroniques, on ne peut pas la faire en faisant abstraction de l'hebdomadaire dans lequel elles ont été publiées. Charlie Hebdo est un journal satirique, on est sur le terrain de la provocation », avait estimé au deuxième jour de l’audience le procureur Bernard Reynaud dans son réquisitoire, à l'issue duquel il avait demandé la relaxe.
Siné, quant à lui, étant pris d’un malaise, avait dû quitter l’audience et rentrer à Paris rapidement.
Depuis son licenciement de Charlie, le dessinateur a lancé Siné Hebdo et, malgré un cambriolage, a peu a peu progressé, puis déménagé. Son n°25 sera en kiosques demain, avec notamment au sommaire une enquête de Nicolas Beau et Eric Laffitte sur Olivier Pelat, le P-Dg de Euroéquipements récemment décoré de la Légion d’honneur. L’enquête de Siné Hebdo se penche sur les informations dont ce « fils de » bénéficierait sur les chantiers immobiliers de la capitale.
Julie Le Bolzer publie pour sa part un sujet sur Numéricable et la suite du conflit déjà évoqué ici, qui a continué en un dramatique fait divers.
Ce soir, alors que le journal de demain est bien entendu déjà bouclé, la rédaction de Siné Hebdo a prévu de fêter le jugement au cours d’un comité de rédaction exceptionnel.
F. A.
Heureux pour lui.
J'espère qu'il a porté plainte (pour licenciement abusif) contre Charlie Hebdo.
Philippe Val me déçoit de plus en plus (surtout depuis qu'il se pavane sur C+).
Rédigé par : Bernard | 24/02/2009 à 16h21
Il reste encore ceci :
http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2009/01/sin-la-barre-un.html
pour lequel Val ne s’est pas présenté à l’audience :
http://menilmontant.numeriblog.fr/mon_weblog/2009/01/profondment-ble.html
Le jugement est attendu pour le 3 mars.
Rédigé par : Fabien | 24/02/2009 à 19h18
Le plus honteux dans tout çà, outre l'accusation lancée contre Siné, est le fait que dans les situations d'antisémitisme bien réelles (et qui sont loin d'avoir disparu) : les victimes savent pouvoir ne compter sur aucun soutien, de la sordide mouvance Crif-Licra. La vérité si j'mens.
Rédigé par : Luc Nemeth | 27/02/2009 à 10h26
de toutes façons il y a longtemps que le mot "juif" n'est plus utilisé, dans le cadre du débat public, que dans une perspective purement instrumentale (que ce soit, à propos du Moyen-Orient, ou de la France-de-chez-français). Et pour commencer : l'ancienne déportée Simone Veil trouva les ex-nazillons Longuet-Madelin très fréquentables (sans guillemets, hélas...), sitôt qu'ils firent partie de ses amis politiques.
Rédigé par : L. Nemeth (suite) | 08/03/2009 à 17h54