Le constructeur suédois Volvo a indiqué qu’il n’acceptera pas une aide de 500 M€ de la France pour sa filiale Renault Trucks. « Les conditions fixées par le gouvernement français pour l'industrie automobile française (...) sont telles que nous ne les accepterons pas », a déclaré à l'AFP Maarten Wikforss, porte-parole de Volvo Group. Le pacte passé hier entre les constructeurs automobiles et le gouvernement a un ennemi : l’Europe. Au sein de l'Union européenne, divers pays le considèrent protectionniste et d'autres ont appelé à un examen détaillé des mesures prévues.
« La Commission a quelques préoccupations, notamment sur l'idée que les constructeurs qui reçoivent l'aide doivent s'engager à maintenir leurs unités de production en France », a déclaré Jonathan Todd, le porte-parole de la commissaire à la concurrence, Neelie Kroes. Les contacts ont pourtant été multipliés ces derniers jours entre ses services et ceux de Luc Chatel, le secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie.
Evoquant l’obligation de maintenir le centre de production en France, Jonathan Todd a ajouté : « S'il y a une condition supplémentaire telle qu'une obligation de garder une unité de production en France, cela rendrait ces aides illégales »… « La Commission n'autorisera pas des aides qui auraient tendance à miner le marché unique, le marché unique est source de prospérité et d'emplois en Europe », a-t-il insisté. « S'il y a des mesures qui mettent en cause le marché unique, le risque serait que la récession empire et devienne une dépression comme on a vu dans les années 30 », a conclu M. Todd.
« Ce que j'ai lu sur ce plan m'a fait tiquer », a pour sa part déclaré le vice-Premier ministre des Pays-Bas (également ministre des finances), le travailliste Wouter Bos, lors d'une réunion avec ses homologues européens. Peer Steinbruck, le ministre des Finances de l’Allemagne, a dit comprendre le point du vue des contribuables français sur la protection de l'emploi dans leur pays, mais a insisté sur le risque de déclencher une spirale protectionniste en Europe. Pour lui et Nicolas Sarkozy, cela devient une habitude. En novembre 2008, le président français en avait ajouté.
Voilà donc les promesses de Nicolas Sarkozy de mettre sur la table montant global de 7,8 milliards d'euros, dont deux prêts de trois milliards chacun aux constructeurs PSA (Peugeot Citroën) et Renault, à condition qu'ils maintiennent leurs usines en France, mis à mal. La « faute à Bruxelles », comme on dit lorsque l’on veut faire oublier qu’on en vient d’en assumer la présidence pendant six mois.
L'automobile représente environ dix pour cent de l'emploi en France. Les constructeurs européens, qui prévoient un recul de 15 % des ventes en 2009, demandent l'aide publique pour un secteur qui emploie directement 2,2 millions de personnes et indirectement dix millions d'autres dans l'Union européenne.
Fabien Abitbol, avec AFP, Reuters et AP
⇒ Le plan d’aide sur le site ministériel
⇒ Le pacte automobile sur le site de l’Elysée
Tiens, là Sarkozy n'est plus en phase avec l'Europe, tout ce qui est écrit dans l'article, pour ceux qui en doutaient encore, montre bien que c'est l'Europe du fric qui est route depuis longtemps, seul compte un grand marché unique, l'Europe sociale on s'en fout, tout nos droits sont nivelés sur le plus bas coéfficient européen, l'Europe telle quelle est actuellement est une régression.
Rédigé par : raannemari | 11/02/2009 à 09h46
« tout ce qui est écrit dans l'article »…
J'ai fait exprès de mettre des liens vérifiables pour les trois agences de presse à partir desquelles j'ai rédigé ce sujet, car je craignais qu'il ne soit mal traité, maltraité, mal compris ou passé à la trappe.
Ce matin, Christine Lagarde (la ministre française de l'Economie et de l'Emploi) était sur Canal +. Aux questions de savoir s'il fallait préserver des emplois en France et s'il fallait consommer français, elle a osé répondre que non.
Peut-être que tous les Français n'ont pas les moyens de rouler en Jaguar, Rolls ou autres BMW ? Ni de s'habiller en Cardin ou en Dior… Dans ce cas, je conçois que l'on n'aie pas d'obligation de consommer français…
C'est résumé ici par Reuters :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Automobile-Lagarde-contre-un-protectionnisme-pour-une-action-europeenne_39382-822636_actu.Htm
avec des mots plus… diplomatiques
Rédigé par : Fabien | 11/02/2009 à 11h54