Situé au sein de l’hôpital, dans le 12e arrondissement, l’Institut de la vision a été victime hier d’un grave incendie, deux mois seulement après son inauguration.
De l'extérieur, les dégâts sont à peine visibles. Mais l’incendie qui s’est déclaré hier en fin de matinée à l’hôpital des Quinze-Vingts (12e) a peut-être détruit plusieurs années de recherche scientifique. Le feu, d’origine inconnue, a pris vers 11h30 au cinquième étage de l’Institut de la vision, un bâtiment inauguré en décembre dernier au sein du centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts.
En quelques minutes, les flammes ont endommagé une bonne partie de cet étage technique et provoqué d’importantes émanations toxiques sans pour autant atteindre les patients de l’hôpital.
« Une fumée noire, très noire, s’est propagée. Nous sommes sortis en urgence mais dans le calme », raconte Thierry Leveillard, chercheur en biologie moléculaire. En tout, 200 personnes ont été évacuées du bâtiment. Les importants effectifs de pompiers dépêchés sur place ont rapidement circonscrit le sinistre, qui a été définitivement éteint à 13h10.
« Seul un technicien a été blessé », a constaté Jean-François Segovia, le directeur des Quinze-Vingts. La victime a été légèrement brûlée à la main et intoxiqué par les fumées en voulant éteindre l’incendie. Après avoir été ventilé par les pompiers dans un hôtel tout proche, l’homme a été transporté à l’hôpital Saint-Antoine (12e), d’où il est sorti en début d’après-midi.
Du matériel de pointe détruit
Côté matériel, en revanche, le bilan est nettement plus lourd. Le cinquième étage est sérieusement endommagé et le quatrième a subi d’importants dégâts. Des appareils dernier cri de recherche génétique et génomique ont été touchés par la chaleur, la suie et les infiltrations d’eau, ce qui pourrait les rendre inutilisables. « Du matériel biologique important a disparu », estime Anne Gally, chercheuse pour la société Fovea Pharma. « C’est six ans de travail perdus », se lamente une autre chercheuse. « C’est en effet une de nos craintes », déplore M. Segovia. « Nous devons faire le bilan, mais l’incendie va paralyser l’Institut de la vision pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. » Une enquête a été diligentée pour déterminer les causes exactes du sinistre.
Julien Solonel, pour Le Parisien (édition Paris)
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