Le criminel de guerre nazi Aribert Heim, considéré encore l’été dernier comme toujours en vie, serait mort au Caire (Egypte) à l’issue des Jeux Olympiques d’été de Barcelone, le 10 août 1992, après s'être converti à l'islam, explique le site de la ZDF. La télévision publique allemande doit diffuser ce jeudi à 21h un documentaire sur le criminel autrichien qui se faisait appeler Tarek Farid Hussein.
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Le documentaire réalisé par la ZDF en partenariat avec le New York Times sera diffusé ce jeudi à 21h00 sur la chaîne allemande
photo : ZDF
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La ZDF a enquêté avec le New York Times. Elle explique sur son site avoir découvert que Heim, le « docteur la mort », avait passé près de trente ans au Caire et qu’il s’était converti à l’islam dans les années 1980, sous le nom de Tarek Farid Hussein.
Accusé d'avoir tué des centaines de prisonniers du camp de Mauthausen (Autriche) en leur injectant des toxines dans le cœur, Aribert Heim était introuvable depuis sa disparition d'Allemagne de l'Ouest en 1962, alors qu'il devait être poursuivi en justice. Il avait notamment pratiqué la vivisection sur des victimes et conservé le crâne d'un homme qu'il avait décapité.
S’appuyant sur le témoignage de son fils Rüdiger Heim, qui explique s’être occupé de lui au Caire après une intervention chirurgicale en 1990, la ZDF déclare qu'il est mort d'un cancer le 10 août 1992, à l'âge de 78 ans. L'enquête a permis la découverte de plusieurs centaines de documents conservés par Heim dans sa chambre d'hôtel du Caire. Il vivait de sommes d'argent transférées à intervalles irréguliers par sa sœur, précise la télévision, argent provenant d'une propriété berlinoise en location et lui appartenant. Car Heim possédait un immeuble d'habitation à Berlin, dont il tirait toujours des revenus au moins à la fin des années 70, collectés par Herta (sa sœur), qui s’occupait de le faire vivre. Récemment, en 2007, il percevait encore sa retraite, sur le compte d’une filiale de la caisse d’épargne de Berlin (Berliner Sparkasse, compte numéro 0063282107, doté pendant un temps de plus d’un million de dollars). Personne ne l’avait déclaré mort.
Les détails de l'enquête doivent être publiés dans l'édition de jeudi du New York Times et dans un documentaire diffusé à 21h par la ZDF.
Ancien membre de la Waffen SS, Aribert Heim avait longtemps été en deuxième position sur la liste des criminels nazis les plus recherchés au monde, après Aloïs Brunner, comme l'un des principaux artisans de la « solution finale ». Une fois Brunner présumé mort à Damas (Syrie), voici une dizaine d'années, il prit la place de numéro 1… alors qu’il était peut-être déjà décédé. Il était recherché par l'Allemagne, l'Autriche et l'Espagne, et une prime totale de 315 000 € était promise pour des informations conduisant à son arrestation.
A. L.
⇒ L’avis de recherche de Aloïs Brunner et Aribert Heim diffusé en 2007 par la justice autrichienne, bien que Aloïs Brunner, né en Hongrie en 1912 et condamné par la France en 2001 à la réclusion perpétuelle, soit vraisemblablement décédé à la fin des années 90.
Questions au centre Simon WiesenthalLe chasseur de nazis Efraim Zuroff, directeur du centre Simon Wiesenthal, a dit ne pas avoir encore vu les documents cités par la ZDF. Même s'il semble qu'il y ait « tout à fait une forte possibilité » qu'ils indiquent qu'Aribert Heim soit mort au Caire il y a 16 ans, ils doivent encore être examinés par des experts, a-t-il prévenu.
Si l'information devait être confirmée, « la police allemande aura une très importante enquête sur les bras pour poursuivre les personnes qui ont aidé Aribert Heim à échapper à la justice », a-t-il ajouté.
Restant prudent, Efraim Zuroff a noté que le fils du Dr Heim avait auparavant assuré que le seul contact qu'il ait eu après la fuite de son père en 1962 était deux messages apparus dans la boîte aux lettres familiale et qu'il ignorait absolument s'il était mort ou vivant. « Soit il ment maintenant, soit il a menti avant, et il a beaucoup d'intérêt dans tout ça donc tout ce qu'il dit doit être pris avec un certaine dose de scepticisme et de suspicion », a-t-il déclaré dans un entretien à l'Associated Press depuis Jérusalem. « Et le plus important manque : le cadavre. Il n'y a pas de tombe, il n'y a pas de corps, il n'y a pas de tests ADN », a-t-il souligné.
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Mise à jour du 5 février à midi
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⇒ La cellule spéciale d’enquête de la police allemande va rechercher les restes du cadavre. Aribert Heim ne peut pas être déclaré officiellement mort. Si la police a refusé de confirmer ce décès, elle a indiqué que le reportage de la ZDF « recoupait les informations les plus récentes des autorités » allemandes.
78 ans en 92… Même sans cancer il doit être mort maintenant non ? parce que ça lui ferait 95 ans.
Bon d'accord, c'est encore possible ; dans ce cas-là, y'a pas d'Bon Dieu ! Islam ou pas !
Rédigé par : eelisa | 05/02/2009 à 06h40
Maurice Papon, haut-fonctionnaire français, secrétaire général de la préfecture de la Gironde chargé des quastions juives (1942), préfet de police de Paris de 1958 à 1967 (donc en 1962, Guerre d'Algérie), ministre du Budget sous Raymond Barre, condamné pour crimes contre l'Humanité en 1998, est mort en 2007, alors qu'il était né en 1910 et qu'il avait été libéré en vertu des lois Kouchner (car malade…).
Si l'Autriche a ressorti des avis de recherche sur Aloïs Brunner et Aribert Heim en 2007, c'est que le doute persiste sur leur mort. 2007 correspond à la publication d'un ouvrage jetant le doute sur divers criminels nazis, dont certains sont ou ont été hébergés dans des pays arabes "amis" de la France.
C'est pourquoi le directeur du Centre Simon Wiesenthal est sceptique. D'une façon ou d'une autre, le fils de Heim a menti. Soit dans le reportage qui sera diffusé ce soir à la télé et dans la journée dans la presse écrite, soit au cours des précédentes années.
Et comment un mort peut-il percevoir une retraite et accumuler jusqu'à 1,2 USDM (environ un million d'euros) ? S'il est vraiment mort, cet argent doit bien servir à quelque chose, ou à quelqu'un.
Et qu'un musulman (ou un converti) ne soit pas inhumé selon le rite mais dans une fosse commune est assez peu… commun, surtout lorsqu'on a les moyens (réseaux et finances).
Rédigé par : Fabien | 05/02/2009 à 08h59