Un sondage exclusif Liaisons Sociales-CSA, réalisé du 19 au 27 novembre 2008 auprès de 802 salariés inscrits sur les listes prud’homales, présuppose un nouveau recul de participation le 3 décembre prochain.
Photographie très attendue de l’audience électorale des syndicats au niveau national – d’autant plus que la loi du 20 août 2008 portant rénovation de la démocratie sociale (lire ici) fait de l’audience électorale le critère prédominant de la représentativité syndicale –, les élections prud’homales du 3 décembre pourraient se solder par un nouveau recul de la participation.
Selon notre sondage exclusif Liaisons sociales-CSA, réalisé fin novembre auprès d’un échantillon de 802 salariés, l’abstention pourrait encore progresser : ayant atteint 59,7 % en 1992, 65,6 % en 1997, puis 67,3 % en 2002, elle pourrait culminer à 69 % cette année.
La CGT creuserait l’écart avec la CFDT et FO
Comme lors des précédents scrutins, le paysage syndical ne devrait pas connaître de profonds bouleversements le 11 décembre prochain. Toutefois, selon notre sondage, quelques déplacements de voix significatifs pourraient toutefois intervenir au détriment des uns et au profit des autres.
• Premier syndicat français, la CGT continuerait à réunir sur son nom un tiers des suffrages exprimés, soit 33 %, affichant ainsi une étonnante stabilité puisque, s’il se confirmait le 3 décembre prochain, son score serait légèrement meilleur qu’en 2002 (32,1 %), mais quasiment inchangé par rapport à 1997 (32,9 %) et 1992 (33,4 %). Rappelons que lors des scrutins antérieurs de 1979, 1982 et 1987, la CGT avait vu son audience s’éroder. Ses meilleurs scores, la CGT les ferait auprès des femmes (36 %, contre 31 % chez les hommes), des salariés âgés de 30 à 49 ans (36 %, contre 29 % chez les moins de 30 ans et 28 % chez les 50 ans et plus) et des non-diplômés (50 %).
• Si la centrale de Bernard Thibault progresserait peu, elle creuserait l’écart avec la CFDT. Mauvaise nouvelle en effet pour la confédération dirigée par François Chérèque : elle perdrait 1,2 point par rapport à son score de 2002, reculant de 25,2 % à 24 %, et revenant ainsi pratiquement à son résultat de 1992 (23,7 %), après avoir culminé à 25,5 % en 1997. Ses meilleurs scores ? Auprès des hommes (26 %, contre 21 % chez les femmes), des jeunes (31 % chez les moins de 30 ans, contre 20 % chez les 30-49 ans et 29 % chez les 50 ans et plus), ainsi qu’auprès des salariés les plus diplômés (28 % chez les bac + 2 et 30 % chez les diplômés du supérieur).
• Bien installée à la troisième place, FO serait aussi en retrait, dans des proportions équivalentes à la CFDT, refluant de 18,3 % il y a six ans à 17 % le 3 décembre. Avec un électorat plutôt homogène en matière de sexe (même score chez les hommes et les femmes) et d’âge. Mais, comme la CGT, la centrale de Jean-Claude Mailly ferait ses meilleurs scores chez les moins diplômés (21 % chez les non diplômés et 22 % des titulaires d’un BEPC, d’un CAP ou BEP).
• La CFTC perdrait également un peu de terrain, passant de 9,7 % à 9 % des suffrages exprimés, mais moins que la CFE-CGC, qui reculerait d’1 point de 7 % à 6 %.
• Les outsiders de la scène syndicale effectueraient une percée, l’Unsa passant de 5 % à 6 % des suffrages et l’Union syndicale Solidaires (dont SUD) doublant son score de 1,5 % à 3 %. Ils récolteraient ainsi les fruits de leurs efforts pour présenter plus de candidats.
Source : Liaisons Sociales (Quotidien du 2/12/2008)
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