Selon lui, Simone Gbagbo « a peur et ne maîtrise plus ses nerfs »
Stupéfait par les récents développements pris dans l’Affaire Kieffer (au Burkina-Faso, alors que le président Burkinabé était en visite officielle à Paris, un éditorialiste estimait que la justice ivoirienne voulait « noyer le poisson dans la lagune Ebrié »), l’un des frères de notre voisin Guy-André Kieffer, le journaliste disparu à Abidjan le 16 avril 2004, réagissait par voie de communiqué. Et Bernard Kieffer, cadre dirigeant d’une grande société française, et frère cadet de GAK, a mis à jour hier soir le site officiel de soutien au journaliste disparu, sous le titre « Simone Gbagbo (dite "Delta", première dame de Côte d'Ivoire) tente de faire taire le témoin clé de l'affaire Guy-André Kieffer ». Le communiqué est intégralement repris ci-dessous, clair comme de l'eau de roche, résumant ce qui a pu être lu dans la majorité de la presse africaine et dans les quelques organes européens qui ont repris l'information. Il se passe présentement de commentaires, pour ceux qui, ici ou ailleurs, ont une suffisante connaissance du dossier.
Par l'intermédiaire de son avocat, Simone Gbgagbo (dont le nom revient avec insistance dans l'affaire GAK) tente de faire taire le témoin principal de cette affaire, M. Berté Seydou, qui est réfugié en France.
Ce témoin a fait part à la justice française des informations dont il a eu connaissance en tant que chauffeur de Jean-Tony Oulaï, chef présumé du commando "Cobra" qui aurait enlevé puis assassiné GAK.
Après avoir porté plainte contre Berté Seydou pour diffamation en juillet dernier (ce qui est surprenant car Berté n'a jamais désigné formellement Simone comme étant la commanditaire de l'élimination de GAK), Simone Gbagbo est à l'origine du mandat d'arrêt international lancé le 17 octobre 2008 à l'encontre du témoin Berté Seydou.
Dans sa déclaration du 19/11/2008, l'avocat de Simone accumule erreurs et contre vérités :
⇒ contrairement à ce qu'il affirme, Berté Seydou n'est jamais revenu sur ses déclarations. Bien au contraire, il n'a jamais cessé de les confirmer devant la justice française ;
⇒ les investigations menées par celle-ci ont confirmé le sérieux de ce témoignage ;
⇒ Berté Seydou ne perçoit aucun « salaire mensuel » en rémunération de son « faux témoignage », contrairement à ce qu'affirme, sans le moindre commencement de preuve, cet avocat peu soucieux de rigueur et de vérité ;
⇒ M. Jean-Tony Oulaï n'est pas « injustement détenu en France » : la justice française s'est prononcée à plusieurs reprises pour son maintien en détention, compte tenu des lourdes charges qui pèsent sur lui.
Il ne fait aucun doute que Simone Gbagbo a peur et ne maîtrise plus ses nerfs : ce témoignage de Berté Seydou qui pointe du doigt l'entourage du président ivoirien est une menace permanente, une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et de son avenir politique. La détention de Tony Oulaï, qui en sait probablement long sur les commanditaires de ce crime d'Etat, est une autre menace pour elle. Et si Oulaï se mettait à parler, lui aussi, à dire ce qu'il sait de cette affaire et de ses commanditaires ?
Courage Simone, la route est longue et vous n'avez pas fini d'entendre parler de cette affaire !
Bernard Kieffer
⇒ Le blogue pour laisser un message de soutien à la famille est ici. Dans douze jours, nous serons vraisemblablement sans nouvelles de Guy-André depuis 1700 jours…
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