Numericable-Completel pourrait devenir le champion de la consolidation du câble en Europe mais sa priorité immédiate est d'améliorer son service clients, notamment en augmentant le nombre de ses boutiques, déclare son nouveau P-Dg Pierre Danon.
« Il faudra au moins un an pour mettre l'entreprise en état de marche complet - digérer Completel, amener la satisfaction du client à un niveau correct et rénover le réseau », a-t-il dit lors d'un entretien accordé à Reuters au surlendemain de sa prise de fonctions.
Numericable, qui regroupe la quasi-totalité des réseaux câblés français, a racheté en 2007 Completel, opérateur spécialisé sur le marché des entreprises.
Pierre Danon a déclaré que Numericable, dont le service client est passé « d'une situation catastrophique à "pas très bonne" », s'emploierait à améliorer la formation des membres de sa hotline et à porter le nombre de ses boutiques de 60 à 100 à la fin de l'année, et « si possible » 140 l'année prochaine pour améliorer l'accueil des clients.
Nommé début juin, Pierre Danon compte rester cinq ans à la tête de Numericable-Completel, comme il l'avait annoncé à son arrivée à la tête de l'opérateur irlandais Eircom il y a deux ans.
« C'était un peu l'occasion unique », a-t-il expliqué au sujet de son poste chez Numericable-Completel, mentionnant également les changements de stratégie envisagés au sein de Babcock & Brown Capital, qui détient 57 % d'Eircom. « Ce qui compte, c'est de se mettre dans l'état d'esprit de rester pour cinq ans, la durée de vie d'un P-Dg quand il fait bien son travail de nos jours. »
Pierre Danon, qui a occupé des fonctions de direction chez BT et Capgemini, a également quitté son poste de conseiller chez JP Morgan, mais reste vice-président non exécutif de l'opérateur danois TDC.
Numericable-Completel, qui compte quatre millions de clients pour 9,9 millions de foyers raccordés, est détenu à 30 % par Alice, fonds dirigé par le spécialiste câble Patrick Drahi, aux côtés de Cinven et de Carlyle avec 35 % chacun.
La présence au capital de bon nombre de câblo-opérateurs européens de fonds de capital investissement par nature destinés à en sortir fournira des occasions d'expansion, a souligné Pierre Danon, notant cependant que l'état des marchés financiers n'était pas propice à de tels mouvements actuellement.
« Si dans un an, les marchés financiers s'améliorent et qu'il commence à y avoir des sorties, on regarderait (les opportunités) et on pourrait être d'une certaine manière le champion français de la consolidation du câble européen », a-t-il déclaré.
« Cela serait bien pour la France de jouer un rôle dans cette industrie comme elle a pu en jouer dans l'aéronautique et dans un certain nombre grands segments. »
Pas de « big-bang » dans le mobile
Pour l'heure, Numericable a lancé en juin une offre ADSL sur le réseau de Completel pour éviter de perdre des clients qui déménagent dans des zones non couvertes par le câble et une offre limitée de téléphonie mobile sur le réseau de Bouygues Telecom afin d'étoffer son offre.
« Dans le mobile, on a mis un doigt de pied dans l'eau, on apprend très modestement, mais on travaillera sur le sujet », a expliqué Pierre Danon. Il a ajouté que le groupe étudierait des offres convergentes fixe-mobile, à l'image d'Unik chez Orange et de Twin chez Neuf Cegetel, à condition de trouver des applications susceptibles de convaincre les clients, en particulier dans les contenus.
Il n'est plus question en revanche d'envisager de débourser 619 millions d'euros pour la quatrième licence de téléphonie mobile de troisième génération (3G), comme l'avait réitéré Patrick Drahi au printemps. Iliad, maison mère de Free, avait déposé l'unique candidature, rejetée en octobre 2007 par l'autorité des télécoms (Arcep).
Le gouvernement décidera à l'automne s'il divise ou non les fréquences disponibles en plusieurs blocs, mais Pierre Danon ne s'est pas montré beaucoup plus empressé pour cette solution-là.
« On a déjà beaucoup sur notre assiette », a-t-il dit. « Ne vous attendez pas à un "big bang" de Numericable dans le mobile. »
« Nous ne sommes pas riches, nous sommes une PME endettée, mais agile et rapide », a-t-il ajouté.
Numericable-Completel, dont la dette est « de l'ordre de trois milliards d'euros », affiche un chiffre d'affaires supérieur à un milliard d'euros et une valeur d'entreprise de 6,5 milliards.
Cyril Altmeyer, pour Reuters, photo de Pierre Danon par Capgemini (2004)
Et il a mis une cravate assortie à ton blog !
Rédigé par : delugio | 06/09/2008 à 22h39
C'est moi qui ai choisi une photo d'il y a quatre ans, afin qu'elle soit dans le bon sens.
j'en profite pour signaler que vendredi, Numericable m'oblige à changer de blogue.
par conséquent, les citations (URL), par exemple chez toi, mèneront vers des erreurs 404… désolé. chez Carlyle/Sarkozy, on ne rigole pas !
Rédigé par : Fabien | 06/09/2008 à 22h44