La presse nationale commence à se réveiller
Le 22 juillet, sous le titre Le bâtonnier, le procureur et la ministre, le Journal de l’Ile de la Réunion (JIR, de l’ancien Groupe France-Antilles) expliquait les conditions dans lesquelles, pour une plaidoirie remontant au 15 mai, le bâtonnier de Saint-Pierre de La Réunion, Maître Georges-André Hoarau, allait être poursuivi en justice.
Le procureur de la République, Patrice Cambérou, avait (semble-t-il) pris sur lui de diligenter une enquête, faisant ainsi resurgir le passé de Mme Rachida Dati, Garde des Sceaux, ministre de la Justice relatif à son cursus universitaire. Ce qui n’avait pas l’heur de plaire à la ministre, qui aurait préféré que cette histoire se dégonfle d’elle-même.
Contre toute attente, l’histoire est passée inaperçue dans les médias français nationaux, pour… sortir ce vendredi. Deux mois après que le JIR en ait fait état. Outre une dépêche AFP, on trouve, entre autres, un compte-rendu texte et audio sur Europe 1, un sujet dans Le Monde intitulé Un avocat poursuivi pour crime de lèse-Dati, ou Dati attaque en justice le bâtonnier de la Réunion, dans Le Figaro (alors que, officiellement, à l’époque, elle ne voulait pas faire de vagues…).
A regarder de près, on s’aperçoit que la dépêche AFP est datée de Saint-Denis de la Réunion et sourcée « de source judiciaire ». Le correspondant de l’AFP à La Réunion ne lit pas la presse locale ou était-il nécessaire, utile pour quelqu’un(e) que l’on parle enfin de l’histoire en France hexagonale ?
La seule chose que l’on apprend dans la dépêche, et que l’on ne savait pas dans le JIR du 22 (mais dont on pouvait se douter à la lecture du même journal deux jours plus tard), c’est qu’aucun avocat n’a été trouvé jusqu’à présent. Et il n’y en aura vraisemblablement pas pour défendre Me Hoareau.
Toutefois, la Conférence des bâtonniers a fait savoir qu’elle délèguerait un représentant à l’audience. Mais si cet avocat n’est pas inscrit au barreau local, il ne pourra pas plaider, dans une salle noire… de robes noires, en signe de protestation.
Fabien Abitbol
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