Créée en 1993, l’association Cyclamed cessera fin octobre de récolter les médicaments (de moins en moins) rapportés dans les pharmacies. Un « manque à gagner » d’un million d’euros, rien que pour Médecins du Monde, un coup dur pour les ONG…
Le bras de fer avait commencé en 2005. Certains dénonçaient l’inefficacité du dispositif, d’autres des détournements de la part de pharmaciens peu scrupuleux. Cyclamed ripostait sous forme de reportages, entre autres sur son site, et de publicités télévisuelles.
Le 11 janvier 2007, il était décidé par l’Assemblée nationale d’abandonner le dispositif, ce dont se félicitait le Réseau Médicaments et Développement (ReMeD). Avec un délai minimal de 18 mois. A compter du 1er janvier 2009, plus aucun médicament non utilisé ne devrait être recyclé, mais détruit, purement et simplement.
Selon Les Entreprises du médicament (Leem), « 80 000 tonnes de déchets d’emballages médicamenteux sont à traiter par an, ce qui représente un investissement annuel de 10 à 15 millions d’euros. Devant ces chiffres, plusieurs questions se posent : pourquoi tant de médicaments inutilisés ? Pourquoi le nombre et le conditionnement des médicaments sont si mal adaptés aux prescriptions ? Pourquoi ne pas adopter un système similaire à la Grande-Bretagne, où les pharmaciens ne délivrent que la quantité exacte de médicaments correspondants à l’ordonnance, ce qui évite tout gaspillage ? » Des contrefaçons aussi seraient en cause.
Selon Europe 1, qui a dépêché Diane Shenouda dans le 11e, au siège de Médecins du Monde, les médicaments commencent déjà à manquer. Et si Médecins du Monde doit mettre la main à la poche, il lui faudra un million d’euros pour toute la France.
Pour lire et écouter le reportage d’Europe 1, cliquer ici.
Ce sont de nouveau les plus faibles qui vont en pâtir.
Rédigé par : raannemari | 14/08/2008 à 16h19
Je sais que, pendant un temps, il a été question que des labos fournissent des génériques, mais je ne sais pas trop où en est cette histoire.
Une chose est certaine : il y a urgence.
Rédigé par : Fabien | 14/08/2008 à 23h20
Si les firmes pharmaceutiques consacraient ne fut-ce qu'une infime partie de leur budget publicitaire à fournir aux associations ces génériques une bonne partie du problème serait sans doute réglé.
Mais le profit passe avant tout.
Rédigé par : raannemari | 15/08/2008 à 09h34
C'est une façon de voir les choses.
Mais à ma connaissance (courant 2007, je n'ai pas eu le temps hier de chercher), il était question d'une fourniture de matériel (médicaments) et non d'argent, de la part des labos. Je ne sais vraiment pas où ça en est, car en France beaucoup de médicaments baissent, ne serait-ce que de quelques centimes pour des nouveaux ne pouvant pas encore exister en générique, voire de 30 à 40 % pour des choses anciennes, banales et (parfois) sans ordonnance, tandis que la parapharmacie, dont les pays bénéficiaires du régime Cyclamed n'ont généralement que faire, a une tendance haussière plutôt nette.
Rédigé par : Fabien | 15/08/2008 à 10h17