Deux policiers parisiens ont mis fin à leurs jours avec leur arme de service samedi et mardi, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture de police.
Samedi matin un brigadier-major de la police urbaine de proximité (PUP), âgé de 52 ans, s’est tiré une balle dans la tête dans le bois de Vincennes alors qu’il était en service. Il devait décéder des suites de ses blessures quelques heures plus tard.
Mardi vers 16h00, c’est un gardien de la paix, âgé de 24 ans, affecté à la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris, qui s’est tiré une balle dans la tête en pleine rue à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Le jeune homme, qui était en congé, est décédé quelques heures plus tard.
Dans un communiqué, l’Unsa-police (premier syndicat de gardiens de la paix) « s’interroge sur le nombre de suicides qui demeure très important dans la police nationale ». Pour le syndicat, « même si il est reconnu que deux tiers des suicides des policiers ont des causes privées, il n’en demeure pas moins qu’un tiers des cas est lié à des problèmes de métier et de rapports hiérarchiques ».
L’Unsa-police rappelle qu’elle a « toujours souligné la pénibilité et la dangerosité du métier de policier et a souhaité depuis février 2008 que le sujet ne soit plus "tabou" dans la police nationale ». L’Unsa-police veut savoir si le nombre de psychologues a augmenté à Paris, si des groupes de paroles abordant la question du suicide ont été mis en place et si des programmes de prévention sont accessibles aux policiers parisiens.
Vingt trois policiers se sont donnés la mort depuis le début de l’année, selon une comptabilité réalisée de sources policières. Le 14 avril, le comité central d’hygiène et de sécurité a créé « un groupe de travail » sur le suicide dans la police.
AFP, via RTL Info.be
⇒ La course aux chiffres accusée après des suicides de policiers (28 janvier 2008)
⇒ Voilà qui pourrait expliquer (en aucun cas excuser) ce fait divers de lundi, où un policier se retrouve blessé par balle, alors que le mort n’avait qu’un couteau. Pour leur part, les policiers du 20e arrondissement attendent toujours leur commissariat. Les travaux ont commencé, bien avancé même, mais la livraison promise pour juin ne pourra pas avoir lieu avant octobre, à en croire des sources policières locales, sous couvert d'anonymat.
Il faudrait connaître réellement les causes de ces suicides, mais le malaise ressenti par les citoyens est encore plus palpable chez les policiers. Les chiffres, les interpellations des clandestins, mais également la corruption dans la police. Les policiers intègres en ont ras le bol de devoir couvrir des collègues corrompus, mieux notés qu'eux.
Rédigé par : bernardg76 | 17/07/2008 à 16h51