Pierre Lescure, ancien président de Canal +, a été mis en examen le 26 mai pour « faux et usage de faux » dans le cadre d'une enquête sur des golden parachutes prodigués par l'ancienne direction de la chaîne cryptée à une quinzaine de ses cadres (parmi lesquels Alain de Greef, ancien directeur des programmes de la chaîne, et Denis Olivennes, ancien directeur général de Canal +, actuel président du directoire du Nouvel Observateur), précise-t-on de source judiciaire, confirmant une information publiée sur Mediapart.
C’est le juge Henri Pons qui est chargé de l’enquête. Président de la chaîne cryptée de 1994 à 2002, Pierre Lescure est soupçonné d'avoir produit des avenants antidatés aux contrats de travail de plusieurs cadres pour leur permettre de toucher des primes de départ (« parachutes dorés »). Une information judiciaire avait été ouverte en septembre 2003 pour « abus de biens sociaux, recel, faux et usage de faux », à la suite du dépôt d'une plainte contre X… avec constitution de partie civile de l'actuelle direction de Canal +, qui jugeait anormalement élevées ces primes de départ (de l’ordre de 60 M€).
Pierre Lescure avait fait un retour remarqué à la télévision en octobre 2003, sur France 5, puis, à la rentrée 2007, lorsqu’il prit les commandes de « Ca Balance à Paris » (l'émission de Paris Première, filiale de M6, dont il était déjà chroniqueur). Lors de l’émission du 14 juin dernier (enregistrée après sa mise en examen), il a indiqué qu’il devait remplacer Robert Hossein à la tête des théâtres Marigny (groupe Pinault) à la rentrée, sans toutefois préciser s’il restait ou non sur Paris Première.
A son arrivée à Canal +, Bertrand Méheut, son successeur, avait contesté ces indemnités de départ versées en 2000.
Le juge Pons a également mis en examen, le 5 juin, toujours pour « faux et usage de faux » l'ancien responsable du pôle TV-Films de la chaîne cryptée, Fabien Sfez, soupçonné d'avoir bénéficié d'un de ces avenants antidatés. Fabien Sfez a bénéficié de promotions à la FNAC avant le départ récent de Denis Olivennes.
Fabien Abitbol, avec Reuters et AFP, photo Le Figaro
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