Dimanche soir seront élus le grand rabbin de France et le président du Consistoire central, après une campagne souvent féroce dont l'issue reste incertaine pour les deux postes. Pour la fonction de grand rabbin de France, deux candidats se présentent : le grand rabbin Joseph Sitruk, 63 ans, brigue un quatrième mandat et le grand rabbin de la synagogue de la rue de la Victoire, à Paris, Gilles Bernheim, 56 ans, était déjà candidat en 1994.
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Les rabbins Bernheim et Sitruk dans les locaux de Actualité juive, à l'occasion du face à face qui est paru le 19 juin.
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Dès le mois de février, le grand rabbin Bernheim avait publié son programme pour construire l'avenir du judaïsme en France, s'engageant à « diriger de façon moderne, accessible et transparente ». Il a ensuite rendu visite aux communautés dans toute la France pour en discuter. Le grand rabbin Sitruk n'a publié son programme qu'en toute fin de campagne, après avoir débattu avec les communautés, comme il le dit dans l'hebdomadaire Actualité juive.
Mais le débat s'est emballé début avril avec une lettre ouverte d'un rabbin mettant en cause le dialogue inter-religieux pratiqué par le grand rabbin Bernheim. Il lui reprochait notamment de ne pas avoir utilisé toutes les ressources du Talmud dans son dialogue au sujet de la mort du Christ avec le cardinal Philippe Barbarin dans leur ouvrage commun Le Rabbin et le Cardinal (Stock). Le pamphlétaire semblait justifier la mort du Christ, suscitant un vif débat qui s'est répandu de blogs en sites. Au point que le père Patrick Desbois, directeur du service épiscopal des relations avec le judaïsme et inlassable chercheur des victimes de la « Shoah par balles » en Ukraine, a écrit au Consistoire central pour demander que « cette rumeur dangereuse s'apaise », rappelant que « l'accusation de "peuple déicide" a[vait] accompagné tant de pogroms, tant d'expulsions et d'assassinats d'enfants au cours de l'Histoire ».
Un mandat de 7 ans
Le grand rabbin Bernheim insiste sur son orthodoxie religieuse « égale à celle du grand rabbin Sitruk » et se défend de toutes les accusations de libéralisme. Il rappelle qu'ils ont tous les deux suivi les cours de l'école rabbinique de Paris avant de passer deux ans dans une Yashiva en Israël.
Les deux hommes ont eu un débat en face à face dans Actualité juive sur leurs conceptions du rôle du grand rabbin de France, l'enseignement, la formation des rabbins, etc. En conclusion Joseph Sitruk dit de Gilles Bernheim qu'il est « un garçon cultivé mais inexpérimenté » et Gilles Bernheim dit de Joseph Sitruk qu'il est « chaleureux et mal avisé ». « Deux styles », résume l'hebdomadaire, qui se garde de prendre position.
Pour la présidence du Consistoire central, il y a 4 candidats en présence mais l'affaire devrait se jouer entre le président du Consistoire de Paris Joël Mergui et le président du Consistoire de Marseille Zvi Ammar, tous deux vice-présidents du Consistoire central. Paris et Marseille comptent les deux plus grosses communautés juives de France.
Joël Mergui, dermatologue, est né au Maroc, Zvi Ammar, chef d'entreprise, est né en Tunisie, tous les deux ont 50 ans. Ils veulent, l'un et l'autre, donner plus de moyens au Consistoire, développer l'enseignement, mettent en valeur leurs résultats dans leurs consistoires respectifs et donc s'affrontent assez sèchement. La campagne s'arrête vendredi soir avec le début du shabbat et la parole sera aux quelque 300 membres de l'assemblée générale du Consistoire (rabbins, présidents des consistoires régionaux, délégués de région). Celle-ci doit élire pour 4 ans le président du Consistoire central, et également, dans une configuration un peu élargie (+ 10 rabbins tirés au sort), le grand rabbin de France pour un mandat de 7 ans.
AFP
⇒ Quel grand rabbin pour les juifs français ? (Ouest-France)
⇒ Histoire des Juifs en France (wikipédia)
un dimanche ?!… le jour du Seigneur ?! quelle idée !! :-))
sinon, je suis étonnée qu'on parle encore, 2000 ans après, de la justification ou non de la mort du Christ… ça n'a vraiment aucun intérêt, à part attiser les émotions et les rancœurs… et puis, Il est ressuscité, il y a prescription.
Rédigé par : l'horrible belle-mère | 22/06/2008 à 00h10
Mon dieu, mon dieu, délivrez-nous de toutes les religions. (Guy Bedos)
Rédigé par : raannemari | 22/06/2008 à 13h32
En fait, Anne-Marie, il y a aussi ceci :
http://www.lepoint.fr/actualites/juifs-et-musulmans-francais-elisent-leurs-responsables-religieux/914/0/254932
mais depuis mai j’avais annoncé là :
http://menilmontant.noosblog.fr/mon_weblog/2008/05/la-grande-mosqu.html
les désaccords chez les musulmans… donc j’attends.
Rédigé par : Fabien | 22/06/2008 à 14h23