Alex Türk, président de la CNIL, a attendu six mois pour voir son avis publié
Il aura fallu à notre gouvernement, par habitude si prompt à prendre des mesures, y compris pour parfois revenir en arrière, cinq mois pour publier un texte… Un texte pourtant nécessaire car la France doit être « en capacité d'émettre, avant le 28 juin 2009, des passeports dotés d'un composant électronique contenant non seulement l'image numérisée du visage de son titulaire mais aussi celle de deux de ses empreintes digitales ». Petite tentative de compréhension.
Appelée à se prononcer sur ce décret du 30 décembre 2005 (publié au JO dès le 31 décembre 2005, lui…, M. Sarkozy était à l’époque ministre de l’Intérieur), la Commission nationale de l’Informatique et des libertés (CNIL), qui, sur son propre site, avait publié encore le 7 mai dernier son avis de décembre 2007 a dû attendre hier pour que le Journal officiel de la République française (JORF) publie, enfin, son texte, alors que l’ensemble des médias nous a déjà annoncé depuis plusieurs jours en résumé que les passeports délivrés avant avril 2006 n’avaient plus de valeur et que les photos seraient désormais à faire faire sur les lieux où l’on demande les passeports. Et que huit empreintes seraient prises, contre les deux obligatoires à l'échelon européen.
Et l’on a déjà entendu les fabricants et distributeurs de machines automatiques se plaindre, car ils avaient anticipé les décisions et modifié la plupart des cabines et du papier…
Comme l’indique ici le portail de l’administration française (en date du 18 janvier… 2006), « En France, "les premiers passeports électroniques seront mis en circulation en mai prochain, avec un déploiement généralisé à tout le territoire en juillet 2006" a indiqué à la presse le ministère de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire vendredi 13 janvier 2006. ». Un rectificatif (qui ne semble pas en être un, d’ailleurs) a été brièvement publié… le 5 mai sur le portail de l’administration française, soit cinq jours avant la publication au JO de l’avis de la CNIL !
M. Sarkozy était allé un peu vite en besogne. Lorsque cela l’arrangeait. Bien que siégeant au Sénat comme non inscrit, M. Alex Türk, le président de la CNIL, élu par ses pairs européens à leur tête depuis trois mois, a été membre du RPR jusqu’en 1992. Est-ce un défaut ?
André Léger
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