Le secrétaire d'Etat à la Défense Jean-Marie Bockel a prôné aujourd'hui dimanche « la plus extrême fermeté » face aux profanations de cimetières et aux propos négationnistes, lors d'une cérémonie de commémoration de la Shoah dans la capitale au côté du maire de Paris Bertrand Delanoë.
« Dès qu'il y a profanation ou propos se rapprochant du négationnisme, comme ce qui a pu être dit récemment par Jean-Marie Le Pen, il convient de réagir avec la plus extrême fermeté, (de) ne rien laisser passer », a déclaré à la presse M. Bockel, après la cérémonie organisée au Mémorial de la Shoah à l'occasion de la Journée nationale de la Déportation.
Le président du FN a qualifié à nouveau les chambres à gaz de « détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale », dans un entretien au magazine Bretons vendredi, suscitant des réactions indignées et s'attirant des menaces de poursuites judiciaires.
Le secrétaire d'Etat a insisté sur « la pédagogie à faire passer en direction des jeunes générations ». Nier ou relativiser des faits « est une manière de revenir sur le péché fondateur du IIIe Reich, d'essayer de banaliser cette période historique. Tout ça n'est pas neutre », a-t-il dit, affirmant qu'il fallait « lutter sans relâche contre le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie ».
M. Delanoë a exhorté à « faire face aux barbaries d'aujourd'hui ». « Profaner des cimetières, c'est déjà un acte barbare, c'est insulter les morts, donc nous avons besoin de nous donner de la force à travers les enseignements de l'Histoire », a déclaré le maire de Paris, alors que cinq tombes civiles chrétiennes viennent d'être profanées par des tags à caractère nazi dans un cimetière de Friville-Escarbotin (Somme), après celles de combattants musulmans de l'armée française dans le Pas-de-Calais voisin.
Il a lui aussi appelé à « se dresser » face aux « propos négationnistes ».
Après s'être recueillis dans la crypte du Mémorial et s'être attardés devant « le mur des noms », où sont gravés ceux des 76 000 juifs de France déportés sous l'Occupation, MM. Bockel et Delanoë ont pris la tête d'une marche silencieuse dans le quartier de l'Hôtel de Ville.
AFP
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