Dificile de décrypter les messages qu’ont voulu faire passer hier aux parisiens M. Bertrand Delanoë, maire sortant, et Mme Françoise de Panafieu, députée de Paris. Hier soir, sur le plateau de Canal +, Bertrand Delanoë et Françoise de Panafieu ont démarré un peu en avance, fini un peu en retard, pour « débattre et confronter leurs programmes respectifs ». Cinq thèmes ont été abordés à la va-vite, la candidate de l’UMP coupant souvant la parole au maire socialiste… qui parfois le lui rendait, mécontent. Ni vainqueur, ni vaincu.
Les deux candidats sont tout de même tombés d'accord sur un point : appeler les Parisiens à voter au second tour : le taux d'abstention s'est élevé à 43, 06 % au premier tour. Pour les détails de participation par arrondissement, cliquer ici.
• Logement
Françoise de Panafieu a parlé du « problème du logement insalubre à Paris », tout en avançant parallèlement la somme de 150 M€ par an pour « relancer la construction de logements ».
« Mais nous avons financé 30 000 logements pendant ma mandature, contre 9 000 durant la précédente », lui a répondu le maire, ajoutant que 250 M€ avaient été dégagés pour le logement insalubre.
• Transports
Le maire souhaite développer l’autopartage (Autolib') et « encourager l'acquisition de deux-roues électriques », tout en développant le tramway. « Bien sûr que je suis aussi pour le développement du tramway », répond Françoise de Panafieu, qui l’avait voté sous la précédente mandature mais pour la Petite ceinture et non pour les Maréchaux. « Je ne le vois pas dans votre document de campagne », jette Bertrand Delanoë, face à une adversaire un tantinet prise au piège.
• Vie économique et solidaire
« Depuis 2001, Paris a vu sa courbe de chômage baisser de 25 %, quand elle baissait de 18 % sur le plan national », dit le maire. Qui se fait répondre par la députée : « Les chiffres sont têtus. Aujourd'hui, il y a 60 000 érémistes sur Paris, contre 48 000 à la fin de la précédente mandature. Du reste, le taux de chômage est supérieur à la moyenne nationale ». C'est oublier que beaucoup de chômeurs sont devenus érémistes…
« Vous avez dit quelque chose d'énorme Mme de Panafieu », répond Bertrand Delanoë, expliquant que « toutes les capitales d'Europe ont un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale. Il y a 60 000 érémistes à Paris. Oui, c'est vrai ! La faute à qui ? Qui à supprimé les allocations chômage à certaines familles ? C'est vous, le gouvernement. Vous êtes députée je rappelle »…
• Culture
Mme Panafieu s’étonne qu’il y ait si peu d’événements culturels à Paris et que les Rolling Stones soient au Stade de France (autrement plus grand que le Parc des Princes, dont les riverains se plaignent fréquemment)… Et sort comme argument récent le concert de Michel Polnareff… voulu par le président de la République ! « Je propose d'accueillir l'Exposition universelle de 2020 », annonce-t-elle. « Elle permettra de recevoir 40 millions de visiteurs en six mois ». Bertrand Delanoë rappelle l'inauguration du Centre culturel Barbara, ainsi que l'ouverture prochaine du « 104 », dédié à l'art contemporain. « Je créerai aussi 3 000 places supplémentaires dans les conservatoires ».
• Hors sujet
Outre le fait que la députée se tournait presque toujours vers Laurence Ferrari, qui n’était là que pour animer le débat et le chrnonométrer, lorsqu’il lui a été demandé ce qu ‘elle frait « si elle n’était pas élue », Françoise de Panafieu a répondu : « Je serai le maire de l'essentiel, 100 % pour Paris »… en référence aux ambitions supposées de Bertrand Delanoë de prendre la tête du Parti socialiste dans les prochaines semaines. « J'ai été un maire à temps complet pendant sept ans », a répondu le maire. « Et renoncerez-vous à d'autres fonctions ? », a demandé directement la candidate UMP au maire socialiste ? « Contrairement à vous, qui avez été adjointe au maire de Paris et ministre, j'ai exercé ma fonction pendant sept ans et je compte en faire autant pendant les six ans qui viennent », a assuré le maire, qui avait abandonné son mandat de sénateur dès son élection.
F. A.
⇒ Ce soir à partir de 19h, à La Bellevilloise (20e), Bertrand Delanoë donnera son dernier meeting en soutien à la liste menée par Frédérique Calandra, qui, au second tour, sera opposée à celle menée par le maire sortant, Michel Charzat, l’un des fondateurs du Parti socialiste, exclu du parti en 2007. Un duel gauche-gauche, inédit dans la capitale.
⇒ Françoise de Panafieu ne restera pas à la tête du groupe UMP à la mairie si elle est battue
Etant provinciale, j'étais installée avec nonchalance devant mon écran de tv afin de visionner ce débat… que dis-je « the » debat ! Les ténors parisiens en lutte sans merci.
C'est dans une certaine molesse que j'ai juste pu constater un débat purement parisien où les ploucs vivant au delà du périph (y en a ?!) n'entravent que pouic… on s'étripe sur le sort d'une personne (visiblement, les deux, et eux seuls, avaient lu le même dossier) ou d'une rue…
on aurait pu retirer le son et on aurait tout compris juste avec les mimiques outragées et empourprées des deux candidats…
bilan, rien de très constructif, juste des coups bas (et encore ! là au moins ça aurait pu être drôle) et des réponses confuses…
je ne comprends pas que ce soit passé sur une chaîne « nationale »… Un bon France 3 Ile-de-France aurait été plus judicieux.
Rédigé par : l'horrible belle-mère | 16/03/2008 à 00h41
Certes, d'autant que l'audience n'a pas été au rendez-vous. de l'ordre de 400 000 téléspectateurs, avec un pic à 625 000, selon Médiamétrie®.
L'heure aussi était mal choisie.
Les débats régionaux comme il a pu y en avoir le lendemain sur F3 (sur Paris/Ile-de-France, cétait la Seine-Saint-Denis) étaient bien mieux.
Peut-être aussi était-ce dû à deux éléments non pris en compte dans le commentaire précédent :
1/L'un des deux candidats avait pris des médicaments avant le débat
2/La journaliste a son père en ballotage dans une autre commune…
Rédigé par : Fabien | 16/03/2008 à 01h01