Sur le trottoir s'entreposent des pots de fleurs multicolores, la porte de la petite maison ne cesse de s'ouvrir, laissant s'échapper une douce odeur de café chaud… « Bientôt, il pourrait bien ne plus rien y avoir », se désole Marie, qui a installé son atelier de peinture dans cette petite maison située juste à côté du métro Belleville (20e), dans la rue Dénoyez. Car les artistes de la Maison de la plage occupent illégalement ces trois étages délabrés depuis 2002.
Aujourd'hui, ils sont convoqués devant le tribunal d'instance de la mairie du 20e par la Ville de Paris, propriétaire des lieux, pour les faire partir.
« Oui, nous squattons, avoue Marie. Mais quand nous sommes arrivés, ce lieu était vide depuis dix ans ! Et maintenant, la Ville veut notre départ alors qu'elle n'a aucun projet. » Et si Marie, Christine ou encore Rosalie évoquent leurs difficultés pour trouver un atelier d'artiste dans la capitale, elles défendent aussi la Maison de la plage comme lieu de la vie locale. « Ce squat, nous l'ouvrons aux habitants alors que le quartier manque d'endroits pour se réunir », plaide Rosalie. Fête au printemps, repas dans la petite rue, salles mises à disposition pour fêter les anniversaires des enfants… les projets n'ont pas manqué. Du coup, la maison a reçu le soutien de la mairie du 20e et de nombreux élus. « Les conditions de sécurité ne sont absolument pas respectées ici ! », argumente l'Hôtel de Ville. Mais rien n'y fait : « Les veilles dames de la maison juste en face nous disent qu'elles nous regardent à la place d'allumer la télévision », confie Marie.
Texte et photo : Violette Lazard, pour Le Parisien du 7 février
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