Certains ont pu être choqués par bien des aspects, en décembre de la visite du président Sarkozy au Vatican afin d’obtenir le titre de Chanoine d’honneur de l’archibasilique Saint-Jean de Latran (l’un des titres religieux catholiques qu’il détient de droit, sans avoir à se déplacer…), et la branche française du mouvement sioniste de gauche extra-parlementaire La Paix Maintenant (anciennement Les Amis de Shalom Arshav) avait à l’époque publié le communiqué « Le Chanoine et la République » — repris mot pour mot à l’époque sur ce blogue.
Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l’article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s’imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République.
La mise en cause de ce principe constitutionnel indispensable à la paix civile est inacceptable. Depuis 1905, grâce à la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat, la République assure à chaque citoyen la liberté de conscience, garantit sa liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer le culte de son choix, de n’en pratiquer aucun ou de pouvoir en changer. Elle permet ainsi de vivre ensemble, dans le respect de chacun, quels que soient ses origines, ses choix philosophiques ou ses convictions religieuses. Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité doit être richesse et non source de conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l’égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l’expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin.
Dans un monde aujourd’hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d’accès à l’information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l’émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute leur place au doute, à l’imagination et à la créativité.
C’est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s’opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l’heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l’égalité et la fraternité.
Les organisations signataires sont ici. Les individuels sont là.
⇒ Ce soir, à compter de 19h15, Public Sénat diffuse le dîner annuel du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF), dont l’invité d’honneur est… le président de la République. Il s’agit d’un programme spécial dans la mesure où les règles de la chaîne des deux Assemblées font qu’elles ont chacune un temps d’antenne de 1h30. En alternance. Le 4 février, par exemple, la retransmission du Congrès de Versailles avait duré 180 minutes (soit deux tranches, pour les deux chambres). Ce soir, la rediffusion est annoncée pour durer 150 minutes. Le dernier financement de Public Sénat a été fixé le 18 décembre. Et la chaîne est la seule en France à n'être point soumise aux recommandations du CSA.
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