En juin 2007, l'avocat de Jean-Pascal Couraud (JPK), Me Jean-Dominique des Arcis, avait fait référence à une « note circulant à Papeete en 1998-1999, faisant état de transferts de fonds par Wan [Robert Wan, richissime homme d'affaires proche de Gaston Flosse] à Jacques Chirac ».
Une assertion suffisamment intrigante pour pousser, le 20 novembre 2007, la chambre d'instruction de la cour d'appel de Papeete à réclamer un supplément d'information.
Le juge Jean-François Redonnet, chargé de l'enquête sur la disparition de JPK, a écrit à ses collègues parisiens, le 23 novembre 2007, afin d'avoir accès au dossier Clearstream. Une requête acceptée par les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, qui, au détour de leur instruction sur les fichiers informatiques falsifiés, ont découvert des écrits du général Philippe Rondot se rapportant à une enquête de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) sur un éventuel compte japonais détenu en 1992 à la Tokyo Sowa Bank par Jacques Chirac.
« Filière nippone »
Gaston Flosse serait cité comme l'un des éléments de cette « filière nippone ». Aucun élément tangible n'est jamais venu étayer cette rumeur, et les magistrats n'ont pas souhaité suivre cette piste.
Il est fort peu probable, selon Me Des Arcis, que JPK ait détenu des informations sur ce compte japonais. « J'étais son conseil, il me l'aurait dit, confie l'avocat. Il n'avait aucune preuve objective de financement occulte, JPK ne savait rien sur ce compte japonais ! »
Tout est parti, en fait, des confidences de Me Des Arcis sur l'existence de la fameuse note liée à des transferts de fonds au Japon. « Cette note, explique Me Des Arcis, j'en étais l'auteur, pour garantir ma sécurité. A l'époque, j'étais visé par l'équipe Flosse. » Dans cette note, Me Des Arcis faisait état du témoignage d'un employé des entreprises Wan, qui aurait, entre autres, brûlé les preuves de transferts de fonds au Japon en faveur de Jacques Chirac.
Joint par Le Monde, cet employé, Marcel Chong, dément formellement : « Jamais je n'ai brûlé quoi que ce soit ayant trait à des transferts de fonds », jure-t-il.
Me Des Arcis l'assure : JPK ne travaillait pas sur d'éventuelles connexions financières entre Jacques Chirac et le Japon, via Tahiti. « Aucun numéro de compte n'a jamais été trouvé, assure aussi Gaston Flosse, il n'y a jamais eu de précisions sur ces mouvements de fonds, juste des on-dit. Jamais je n'ai mis le moindre centime dans une banque pour le compte de Jacques Chirac. Je suis à la disposition de la justice si elle souhaite m'interroger. »
Article paru dans Le Monde daté du 18 janvier
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