Plusieurs milliers de personnes ont défilé ce samedi dans les grandes villes françaises contre le projet de loi Hortefeux sur l'immigration (déclaré en urgence) et sa disposition controversée sur les tests ADN, qualifié de « détail » par le Premier ministre. Il s’agissait d'une « journée nationale de la solidarité avec les étrangers ».
Trois jours avant l'adoption définitive du texte par le Parlement, le Réseau éducation sans frontières (RESF) et le collectif Unis contre une immigration jetable (UCIJ), soutenus par des organisations de défense des droits de l'Homme et des partis de gauche, avaient lancé un appel à la mobilisation.
A Paris, environ 3 000 personnes, selon les organisateurs, 1 500 selon la police, ont rallié Belleville (20e arrondissement) à la place du Palais-Royal (2e) en passant par République. Plusieurs lieux de rendez-vous avaient été donnés dans l'Est parisien, dont un place Gabetta et un autre au carrefour de Blleville. Les slogans et banderoles réclamaient une « régularisation de tous les sans-papiers », disaient « halte aux rafles et aux expulsions », ou « halte au fichage génétique ».
Parmi les personnalités présentes, Arlette Laguiller, l’encore porte-parole de Lutte ouvrière, a dénoncé « la volonté du gouvernement (...) de flatter un électorat d'extrême droite ». Le président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), Jean-Pierre Dubois, qui trouve le terme de rafles « techniquement juste », a expliqué que « l'immigration est un phénomène irréversible qui n'a rien d'une invasion » et que l'enjeu était de « traiter ces travailleurs immigrés comme des êtres humains qui ne partiront pas de notre pays ».
A Poitiers, a été lu un pastiche de la lettre du Guy Môquet, jeune résistant communiste arrêté par la police française le 13 octobre 1940 à la gare de l’Est, qui doit être lue lundi dans les lycées (*), et la chanson de Serge Gainsbourg « Les p’tits papiers » a été détournée sur l'air « Laissez passer les sans-papiers ».
F .A., avec AFP, photo © Stéphane de Sakutin (AFP Paris)
(*) A la Réunion, où les élèves sont en vacances, l'échéance est reportée d'une semaine.
⇒ Le compte-rendu parisien sur le site de RESF.
⇒ L’appel concernait une quarantaine de villes.
Bataille de chiffres, erreur de jugement ou mauvaise organisation des permanenciers de l’AFP.
Il y avait hier au moins 10 000 manifestants rien qu’à Paris, puisqu’il restait encore des gens à Belleville quand ceux qui en étaient partis à 15h00 se trouvaient déjà au faubourg du Temple (soit 1,3 kms plus en avant). Certains organes ont conclu à un « flop » de la mobilisation, mais il s’agit sans aucun doute d’une erreur de jugement de la consœur sur place, qui n’a été rectifiée dans les délais.
Un comptage de manifestants n’et pas chose aisée lorsque l’on en a pas l’habitude et, trop souvent (le 1er Mai mis à part, où les journalistes sont des habitués) les journalistes chargé d’une manifestation qui se déroule en fin de semaine ou un jour férié fait l’objet des chiffres les plus fantaisistes. Et laisse donc planer le doute.
Dans un tout autre registre, celui des transports en commun, dire que la Fédération Générale Autonome des Agents de Conduite ( http://www.fgaac.org/principal.php ) est minoritaire au sein de la SNCF est exact. Mais comme il ne s’agit que d’agents de conduite, une grève de leur part se voit davantage qu’une grève d’un syndicat plus important…
Rédigé par : Le ouaibemaître | 21/10/2007 à 19h04
Je confirme qu'il y avait une belle foule ! Même le soleil, pourtant en grève depuis un certain 6 mai, était avec nous.
Notre petit groupe se trouvait en queue du cortège et pour en rejoindre la tête, en passant par les trottoirs et en marchant d'un bon pas, il nous a fallu plus d'un quart d'heure.
En outre, la rue du Faubourg-du-Temple n'est peut-être pas très large, mais bien pentue, ce qui permet d'avoir une vue en perspective surtout quand on n'est pas très grand(e), et ce que l'on voyait ressemblait à une belle marée humaine.
Au plaisir.
Rédigé par : Doremi | 21/10/2007 à 19h32