En adoptant aux petites heures de vendredi le projet de loi Hortefeux sur la maîtrise de l'immigration, et en particulier l'amendement revu et corrigé, mais finalement maintenu dans son principe, du recours aux tests ADN pour les candidats au regroupement familial, les sénateurs, après les députés, ont fini d'esquisser le visage le plus inquiétant de la France. S'il advenait que ce texte soit maintenu au sortir de la commission mixte paritaire prévue le 16 octobre, alors il faudra acter que notre pays a fait litière de son histoire et de sa géographie au détriment des étrangers.
Admettre que la famille ne vaut que par le lien biologique établi entre ses membres, considérer que seul le sang donne son sens et sa validation à la stricte parenté entre une mère et ses enfants, c'est nier la différence des autres. C'est nier l'existence de cultures singulières ou fermer les yeux sur les drames de contrées à fléaux qui font qu'un enfant peut ne pas être élevé par sa mère. Que des demi-frères ou demi-sœurs peuvent être des fils et des filles à part entière dans le coeur d'une femme qui ne les a pas enfantés.
Il n'est que de lire les réactions blessées de nombre de responsables africains pour mesurer combien cette tentative dommageable de tri dans les familles, outre la suspicion de fraude a priori qu'elle suggère, risque de couper la France de ses meilleurs amis. Réservée aux étrangers, la traque de l'enfant illégitime n'est pas seulement contraire au droit fixé par la loi de bioéthique, qui limite la recherche de la signature génétique à des fins médicales ou judiciaires. Il y a de la haine dans cette course à l'ADN, de la haine des autres, de la haine de soi. On ne se respecte pas quand on manque ainsi d'humanité. A gauche, mais aussi à droite, des voix s'élèvent contre cet amendement, se mêlant aux voix des Eglises et du Conseil national d'éthique. On aimerait que la représentation nationale les entende. Sauf à miser sur le Conseil constitutionnel pour préserver notre législation de repoussantes dérives.
Eric Fottorino, dans Le Monde daté du 6 octobre
l'autre nuit, je suis tombée sur une rediff de "riposte" sur France 5...Brice Hortefeux a réussi le tour de force de nous dire, sans sourciller ni rire, que les tests ADN étaient faits pour aider les futurs immigrants, afin qu'ils prouvent leur paternité; que ces tests étaient là pour pallier les états civils défaillants dans certains pays du tier monde...
mouais...il est fort !
Rédigé par : l'horrible belle-mère | 06/10/2007 à 23h48
Hortefeux était le mois dernier en Guyane :
http://guyane.rfo.fr/article210.html
il devrait savoir que, dans ce département français d'Amérique, le département qui possède la plus longue frontière avec des pays étrangers, certains Français ne peuvent pas prouver leur nationalité car l'Etat civil n'est pas généralisé.
Peut-être est-il mal conseillé, ou mal téléguidé…
Rédigé par : Fabien | 06/10/2007 à 23h54