C’était il y a trente ans
Voici trente ans, le 10 septembre 1977, Hamida Djandoubi, ressortissant tunisien condamné à mort le 25 février de la même année, était le dernier prisonnier à être exécuté en France. La peine de mort a été abolie en 1981 après une dizaine d’autres condamnations, jamais effectives.
Né en 1949, Hamida Djandoubi, jeune manutentionnaire tunisien, avait été amputé d’une jambe en 1971 à la suite d’un accident du travail, ce qui, relata à l’époque la presse, avait pu contribuer à ses agissements, sans pour autant les excuser. Connu des services de police de Marseille comme un proxénète notoire, il lui était reproché d’avoir, en 1973, tenté par la force de prostituer sa maîtresse, Elisabeth Bousquet, âgée de vingt ans, qui porta plainte. Après avoir passé plusieurs mois en prison, le manutentionnaire jurait de se venger.
En juillet 1974, il kidnappa Elisabeth, la conduisit chez lui et lui infligea pendant des heures d'affreuses tortures. Puis il la transporta (nue et sans connaissance) à une quarantaine de kilomètres de Marseille, la cacha dans un cabanon et l'étrangla.
Le corps ne fut retrouvé que quelques jours plus tard par des enfants.
—————
Reconnu coupable d'assassinat et d'actes de torture et de barbarie, Hamida Djandoubi a été le dernier condamné à mort à être décapité, le 10 septembre 1977, à la prison des Baumettes.
Photo wikipédia Pologne.
—————
Arrêté au bout de quelques mois, Hamida Djandoubi passa aux aveux et fut condamné à mort le 25 février 1977 par la Cour d'assises des Bouches-du-Rhône, siégeant à Aix-en-Provence, pour assassinat après actes de torture et de bardarie. Le 10 septembre 1977, à 4h40, il était guillotiné dans la cour de la prison des Baumettes, annonçait un communiqué de la Chancellerie. Il était le troisième condamné à mort à être exécuté sous le septennat de Valéry Giscard d’Estaing (son prédécesseur, Georges Pompidou, n’étant pas favorable à la peine de mort). Il fut le dernier. Avant lui, parmi la dizaine de personnes en attente d’une exécution capitale, seuls furent guillotinés deux hommes reconnus coupables d’avoir assassiné des fillettes de huit ans, Christian Ranucci (juillet 1976) et Jérôme Carrein (juin 1977).
Quatre ans plus tard, la peine de mort était abolie (l’une des promesses de François Mitterrand tenue, bien que fort impopulaire à l’époque) par la Loi du 9 octobre 1981. Les deux derniers bourreaux, appelés « exécuteurs en chef des arrêts criminels » (l’un à Marseille, l’autre à Paris) ont bénéficié d’une retraite anticipée d’office.
Le 28 avril 1983, la France signait le protocole additionnel N°6 de la Convention européenne des Droits de l’Homme (jugé conforme à la Constitution deux ans plus tard), stipulant en son article 1 qu’aucun condamné à mort ne peut être exécuté et que la peine de mort est abolie.
A la fin de son second mandat, le président Chirac fit procéder à une nouvelle modification de la Constitution, le 19 février 2007, incluant pêle-mêle l’abolition de la peine de mort, la modification du corps électoral calédonien et le statut pénal du Chef de l’Etat. Il quitta le pouvoir moins de trois mois plus tard.
A. L.
Des hommes comme Badinter, Mitterrand ou Chirac ont eu bien fait de faire évoluer les mœurs, puis la loi, puis la Constitution car, même si certains êtres abjects nuisent ces temps ci, la peine de mort n'a jamais rien résolu...
à voir, justement, l'affaire Ranucci (1er guillotiné sous Giscard) où le doute semblait planer et plane encore, surtout suite aux récents rebondissements.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Christian_Ranucci#Un_dernier_rebondissement_.3F
mais le gars est mort ! et je pense que son éventuelle réhabilitation lui ferait une belle jambe du fond de sa tombe...
Rédigé par : Eve | 10/09/2007 à 20h31
Quelle grossiére erreur ! on voit maintenant tous les monstres recommencer leurs barbaries ! ils ressortent de prison et peuvent se donner à "merveille" à leurs penchant sanguinaires ! Merci Badinter ! Merci Chirac ! Grâce à vous des monstres courent encore !
Rédigé par : brunoth84 | 23/04/2008 à 17h50
pourquoi avoir retiré la vie d'un jeune de 22 ans,sans etre sur de sa culpabilité.et meme !
je crois moi,qu'a l'epoque notre president devait surement vouloir plaire pour etre reelu.pas de chance cette fois pour lui !
mais heureusement des hommes comme Mr BADINTER et d'autres ont fait que la france a retrouvé sa
grandeur en mettant cette horrible machine au musée des souvenirs.
Rédigé par : bernard provost | 24/09/2011 à 23h20
@ brunoth84
Oui, il y a des personnes qui méritent la peine de mort, même si pour eux comme pour les autres cet expédient barbare est à rejeter. Particularité : ils sont riches, souvent natifs du neuf-deux, et plus particulièrement d'une banlieue malsaine nommée Neuilly.
Mais bien entendu la réclusion criminelle à perpétuité leur est acquise, assortie d'une peine de sûreté de 99 ans.
Rédigé par : Gotch | 30/09/2011 à 10h13