Voici la France bien protégée…
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, a assuré ce matin qu’un « bouclier sanitaire permettra de déterminer ce que paie chacun pour sa santé en fonction de son revenu » avec la mise en place de la franchise médicale.
Le 29 mai 2007, une procédure d’alerte avait été déclenchée concernant les comptes de la sécurité sociale, un peu absents de la campagne pour l’élection présidentielle.
Le 31 juillet, le président de la République, actuellement en vacances, avait annoncé une franchise médicale « plafonnée à 50 € par an »…
Le lendemain, Mme Bachelot-Narquin voulait cette franchise « juste » (un mot souvent employé par la candidate socialiste dans la campagne présidentielle…). Et annonçait qu’en seraient exclues « les femmes enceintes, les enfants et les bénéficiaires de la CMU » (plafond de ressources ici). Négligeant ou oubliant les faibles revenus. Car comment peut vivre décemment un célibataire avec 650 € par mois, ce qui l’exclurait de facto de la CMU ? Et les malades atteint d’une Affection de longue durée (liste des ALD ici) ?.
Les plus malades seront-ils obligés de payer cinquante euros par an, quelles que soient leurs ressources ?
Et comment faire pour ne pas se faire prélever sur ses remboursements plus de cinquante euros par an alors que ce plafond - qui existe déjà depuis des années - n’est pas respecté par les caisses primaires ? Le docteur en pharmacie qu’est le ministre de la santé a-t-elle réalisé que les malades pris en charge à 100 % par la sécurité sociale auront, pour la plupart, atteint la franchise (rien qu’en boîtes de médicaments) en trois à cinq mois ? Ou qu’une femme enceinte ne l’est que neuf mois ? Et que faire pour une femme qui est enceinte à cheval sur deux années civiles ? On lui applique deux boucliers ou elle paie en fait deux fois ?
Il est étonnant d’entendre parler de « franchise » dans le cadre d’une mesure qui n’est en soi pas franche, puisqu’elle n’a pas été débattue lors de la campagne électorale et qu’elle le sera peu à la Chambre à la rentrée.
André Léger
Pour lire le communiqué ministériel de ce jour, cliquer ici.
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