Deux mois après son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy a accordé un entretien exclusif au Journal du Dimanche. Il y confirme que Dominique Strauss-Kahn sera le candidat de la France à la direction du Fonds monétaire international, et y évoque les grands sujets de ses premières semaines à la tête de l'Etat: l'ouverture, la grâce du 14 juillet, l'Europe ou Clearstream... Extraits
⇒ Vous êtes élu depuis deux mois, les choses se passent-elles comme vous les aviez imaginées ?
Ce n'est pas à moi de faire un bilan et certainement pas au bout de deux mois ! J'essaye de faire ce que j'avais pensé devoir faire : l'ouverture, un style nouveau, une certaine rapidité de prise de décision, les grandes réformes engagées, oui tout cela je l'avais rêvé, j'en avais pris l'engagement. Je le mets en oeuvre. C'est lourd, c'est grave, c'est passionnant, c'est difficile, je n'en suis pas surpris.
⇒ Vous avez annoncé vouloir poursuivre l'ouverture...
Pour faire de grandes réformes, il faut une grande majorité. Président de la République, je dois me libérer de mes attaches partisanes, de mes liens amicaux. Il y a des talents dans toutes les familles politiques. Etre le Président de tous les Français est pour moi une obsession. Quand je commence ma journée de travail je ne me dis pas: je veux être le Président des 21 millions de Français qui ont voté pour moi, même si je ne veux pas trahir mes engagements vis-à-vis d'eux, mais je pense aux 17 millions qui n'ont pas voté pour moi. L'ouverture, je la fais d'autant plus facilement que je n'en avais pas besoin arithmétiquement. Ce n'est pas de la petite politique. Avec Bernard Kouchner, Jean-Pierre Jouyet, Eric Besson ou Jean-Marie Bockel les choses se passent bien. Je n'ai qu'à me louer de cette équipe.
⇒ Prendre dans votre équipe des personnalités du parti socialiste, c'est aussi un calcul politique ?
Je le répète, je ne dois pas être l'homme d'un seul parti. Je veux que Dominique Strauss-Kahn soit le candidat de la France à la direction générale du FMI parce qu'il m'a paru être le plus apte à ce poste. J'ai déjà présenté sa candidature à Zapatero, à Prodi, à Gordon Brown, à Bush... Je sais que c'est un poste très convoité. Pour obtenir ce poste, il faut avoir une forte crédibilité, une expérience incontestable, être polyglotte, Dominique Strauss Kahn a ces qualités. Lui et moi avons la même vision du fonctionnement du FMI. Et je devrais priver la France de sa candidature parce qu'il est socialiste? Comment serais-je le Président de tous les Français si je raisonnais comme ça. Je n'ai pas demandé à Dominique Strauss-Kahn de ne plus être socialiste. Le Président de la République doit rassembler.
Propos recueillis par Virginie Le Guay et Jacques Espérandieu pour le « Journal du Dimanche »
Photo © Patrick Othoniel/JDD
L'intégralité de l'entretien entre le JDD et Nicolas Sarkozy sera en vente demain, dimanche.
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Mise à jour de 21h15
Davantage de précisions se trouvent sur LCI.fr
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et alors qu'est ce qui vous choque là dedans ?...
Rédigé par : Eve | 07/07/2007 à 20h51