Le rassemblement est à 18h Place Gambetta
En mémoire de Lamine Dieng, décédé dans d’étranges circonstances dans la nuit du 17 juin dans le 20e, la famille et les proches appellent à un rassemblement ce soir à 18 heures Place Ganbetta. Une mort qui semble bien embarrassante pour les « bœuf-carottes » et dont la presse ne parle que très peu.
Ce Vendredi 6 juillet 2007 à 18h sur la Place Gambetta Paris 20e, nous vous invitons à une mobilisation citoyenne afin d'obtenir « Vérité et Justice pour Lamine Dieng », peut-on lire dans le 20e arrondissement sur de nombreux murs. La famille et les proches, désespérés, tentent toujours de comprendre et de savoir pourquoi et comment ce jeune homme de 25 ans est décédé, dans la nuit du 17 juin… entre les mains de la police.
Si l’on parle d’« arrêt cardiaque », cela n’explique en rien le fait que la famille n’ait été prévenue que 36 heures plus tard, ni qu’elle ait dû attendre le 19 juin (58 heures après l’heure officielle du décès du jeune homme) pour reconnaître le corps.
Le 22 juin, une plainte contre X… avec constitution de partie civile a été déposée auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris. La législation n'ayant changé qu'au 1er juillet 2007, cette plainte devrait donc faire l'objet de l'ouverture d'une instruction.
Le 27 juin, la famille a remis à la nouvelle députée de la 21e circonscription George Pau-Langevin (avocate de formation) une lettre de saisine de la Commission nationale de Déontologie de la sécurité (CNDS), dont le mode de saisine a récemment été modifié.
La famille a rencontré le vice doyen des Juges d'instruction le 29 juin. La magistrate se serait engagée à ouvrir une information judiciaire dans les plus brefs délais, mais, le 3 juillet, rien n’était fait (pas de désignation de juge d’instruction, indique la famille, qui pense que le dossier est bloqué au parquet de Paris).
Ainsi, le corps de Lamine attendait encore, il y a trois jours, à l'Institut médico-légal (IML de Paris) qu'une décision de justice soit prise.
La famille et les proches de ce jeune homme « sans histoire, sans antécédents et qui devait être prochainement embauché comme gardien d’immeuble », s’interrogent et appellent au rassemblement pour que leur « action soit juste et que [leurs] voix puissent se faire entendre ». Ils demandent aux habitants, déjà venus nombreux défiler dimanche dernier, de « revendiquer avec respect et dignité ». En mémoire de Lamine. « Pour symboliser ce rassemblement, nous vous demandons de porter un haut blanc », indiquent les affiches placardées dans l’arrondissement.
On peut s’interroger sur le mutisme de la presse française (à part « Le Parisien », dans son édition locale, qui avait annoncé la marche de dimanche dernier la veille… sans même être relayée par l’AFP (qui a tout de même relaté la marche).
Parmi les médias qui relaient l’information, il y a bien Grioo.com, par exemple, Hactivist News Service (avec d’émouvants et dignes dessins), Indymedia Paris, son équivalent bruxellois (!) et une partie de la presse sénégalaise (qui dispose d’un correspondant permanent à Paris) et diffuse une vidéo… que l'on peut aussi retrouver là.
Un Comité de soutien « Vérité et Justice pour Lamine Dieng » s’est créé. Il est posssible de lui écrire ICI pour le rejoindre. La famille a mis en ligne le 5 juillet ce communiqué. Il se passe de commentaires.
Fabien Abitbol
Photos © Gabriel Laurent, tirées du reportage en mémoire de Lamine de dimanche dernier.
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