L’agresseur présumé est sous mandat de dépôt
Une agression à caractère antisémite a été commise le samedi 21 juillet 2007 à 21h15, rue Armand-Carrel (19e), conduisant la victime à l’hôpital avec une incapacité de travail de 60 jours, indique dans un communiqué le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). Son président, Sammy Ghozlan, joint ce matin par téléphone, précise que l’agresseur présumé a été placé sous mandat de dépôt provisoire et doit comparaître le 28 août au TGI de Paris.
Alors qu’il se rendait à l’office de fin de Shabbat, le 21 juillet au soir (le Shabbat se terminait ce soir-là à 22h45), un jeune homme de 23 ans, marié et père d’un enfant, a été pris à partie par un automobiliste qu’il a décrit comme une homme de forte corpulence, d’une trentaine d’années et d’origine maghrébine.
Selon la victime, le conducteur d’un véhicule de location l’a reconnu comme juif, du fait qu’il portait une kippa et un chapeau. L’agresseur serait alors sorti de son véhicule, proférant des injures antisémites (« Sale juif… je vais te finir… etc ») et frappé à coups de pieds et de poings ; puis, ramassant un objet métallique, il voulait lui « fracasser la tête », indique le communiqué.
Des témoins de la scène ont relevé le numéro minéralogique du véhicule qui prenait la fuite et ont aidé l’agresseur qui, grièvement blessé à la tête et au bras, a été transporté à l’hôpital où une première incapacité temporaire de travail de 60 jours lui a été délivrée.
La victime a déposé plainte. L’agresseur présumé, retrouvé par la police, a été déféré et se trouve en détention provisoire, a précisé ce matin M. Ghozlan, président du BNVCA, au téléphone.
« En dépit des mesures prises par les institutions de la République, nous déplorons chaque jour un nombre constant de faits antisémites, dans la rue, dans les moyens de transport, parmi le voisinage, et même dans l’entreprise (…) Cette situation devient intolérable (…) Le BNVCA a décidé de suivre cette affaire avec la plus grande attention et d’apporter son soutien juridique et psychologique au jeune Yossef », indique notamment le communiqué du président Ghozlan.
Dans son édition en ligne, le gratuit 20 Minutes s'interrogeait hier soir sur le caractère antisémite de l'agression et évoquait une interruption de travail de 40 jours.
Le Diasporablog a mis en ligne le 1er juillet une interview de M. Ghozlan.
F. A.
Odieuse agression quelque soit la victime ou l'agresseur celui ci arrêté ne sévira plus... un certain temps
une chose m'intrigue cependant dans le commentaire il est dit « portait une kippa et un chapeau ». L'un dans ce cas ne cache t il pas l'autre ?
mais bon ça ne change rien à l'histoire…
Rédigé par : andré974 | 27/07/2007 à 13h56
Certes André, cela peut faire beaucoup. Mais on peut aussi supposer que le jeune homme a levé son chapeau pour une raison ou une autre, conservant tout de même la tête couverte…
J'aurais imaginé plutôt que tu ferais une remarque sur mon titre… Certes, la religion de l'agresseur présumée n'est pas mentionnée, mais son origine oui. Donc il eût été de meilleur aloi de titrer “agression antijuive” que “antisémite”, les protagonistes étant tous deux étant a priori de type sémite :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Sémites
Tu as raison, cela reste inadmissible. Et à Paris intramuros, depuis la fin 2001 (après septembre) c'est suffisamment rarement déclaré pour être souligné.
Rédigé par : Fabien | 27/07/2007 à 18h51
Bien le coup du chapeau à la main belle pirouette on dirait du Sarkozy ,je plaisante naturellement.
Sur le titre ça ne m'a pas choqué pour deux raisons
-1 il est devenu banal de qualifier "d'antisémite" uniquement les agressions visant un juif (et par ailleurs on sait rarement si c'est pour cette raison (je veux dire parcequ'il est vu comme étant juif) ou pour une autre qu'il a été agressé
-2 je ne porte aucun jugement (je crois) a priori sur les gens en fonction de leurs origines, donc juif ,arabe, ou autre, ce n'est pas ça qui m'influence, persuadé que je suis que l'acquis ayant sur l'individu beaucoup plus d'influence que l'inné, sur l'individu et ses rapports avec les autres. Partant de là qu'importe ses origines, c'est l'individu qui m'intéresse ou bien je passe mon chemin…
Rédigé par : André974 | 28/07/2007 à 05h56
Salut Fabien,
encore mes félicitations pour ton article et pour ton travail en général !
Je viens de relever une petite erreur dans le texte (inversion agresseur/victime de l'agression)
"...prenait la fuite et ont aidé l’agresseur qui, grièvement blessé à la tête et au bras, a été transporté ..."
À plus
Rédigé par : Concombre | 22/06/2008 à 17h18
La banalisation du mal
L’enquête en cours devra démontrer si l’agression survenue le soir e la fête de la musique est antisémite
Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, « a jugé "probable" mais "pas certain" », lundi sur RTL, que l'agression contre un jeune juif, samedi soir à Paris, ait une connotation antisémite.
Rappelons qu’un adolescent juif de 17 ans a été violemment agressé par un groupe de jeunes, samedi dans le 19e arrondissement de Paris. Le jeune homme, grièvement blessé, est toujours hospitalisé dans un état extrêmement grave.
• S’il existe un racisme en général, l’antisémitisme, plus ancien, demande des formes particulières de lutte : ce vieux démon ressort toujours en période de crise et le juif, ce n’est pas l’étranger, l’antisémitisme ne ressort pas d’un problème d’intégration, des relations Nord-Sud ou des relations avec les anciennes colonies. Il reste ancré dans la culture européenne et dans la construction d’un bouc émissaire. Il faut faire un travail pédagogique envers les jeunes, car l’antisémitisme en période de crise politique et sociale évite de penser, de réfléchir. Les antisémites ne disent jamais « je n’aime pas les juifs », ils prennent des prétextes, comme les guerres et les conflits, par exemple. La banalisation de l’antisémitisme entraînera la banalisation de tous les racismes.
Martine Lozano et Maguy Darmon, militantes associatives, Paris.
Rédigé par : martine lozano et maguy darmon | 24/06/2008 à 15h24