Quelques-unes des brèves publiées dans la rubrique « Téléphone rouge » du Nouvel Observateur daté du 24 mai.
La vengeance de Juppé
L'hypothèse d'une entrée de Philippe Séguin, premier président de la Cour des Comptes, au gouvernement de son poulain François Fillon a été stoppée net par Alain Juppé. L'ancien Premier ministre a fait part à Sarkozy de son opposition absolue. Séguin se serait bien vu au ministère de la Justice, qui a été confié à Rachida Dati.
Razzia à la Fnac
Des membres de l'équipe de Ségolène Royal ont fait main basse le vendredi 11 mai à la Fnac-Montparnasse sur « la Femme fatale », le livre de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin sur la campagne de la candidate socialiste, qui venait d'être mis en vente. Ils ont acheté les 150 exemplaires arrivés dans la librairie.
Buffet a dit oui
Marie-George Buffet a approuvé la décision prise par Nicolas Sarkozy de faire lire à chaque rentrée scolaire la lettre de Guy Môquet à ses parents. Cela tranche avec ses réactions précédentes. Pendant la campagne présidentielle, agacée par les références du candidat UMP à ce jeune communiste fusillé à 17 ans par les Allemands, la numéro un du PCF s'était exclamée : « J'interdis à ce ministre d'Etat qui fait la chasse aux enfants dans les écoles , qui veut emprisonner les mineurs, d'utiliser le nom de Guy Môquet. »
Le cas Bruguière
Inquiétude au ministère de l'Intérieur sur la candidature aux législatives sous l'étiquette UMP du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière en Lot-et-Garonne, même si le préfet et le tribunal administratif l'ont validée. On craint en effet que le Conseil constitutionnel, qui sera inévitablement saisi par le socialiste Jérôme Cahuzac, ne l'invalide. Le Code électoral interdit aux magistrats d'être candidats dans le ressort où ils ont exercé depuis moins de six mois. Or Bruguière était juge au sein de la section antiterroriste de Paris qui a compétence nationale. Lui met en avant sa compétence parisienne en tant que vice-président du TGI de Paris.
PS : une déroute salutaire
Certains socialistes, parmi lesquels des strauss-kahniens, confient à voix basse qu'il vaudrait mieux que le PS n'ait que 80 députés en juin. « Comme cela, on devra tout remettre à plat et examiner sérieusement les causes de la défaite à la présidentielle . Le vrai responsable, c'est François Hollande qui a refusé depuis cinq ans de parler politique », disent-ils.
La bévue de Douste
Philippe Douste-Blazy ne le cache plus : il a commis une énorme bévue en décidant en 2002 de quitter Lourdes pour Toulouse, à la demande de Dominique Baudis, le maire sortant de la Ville rose. L'ancien ministre des Affaires étrangères observe en effet qu'il était élu sans coup férir au premier tour à Lourdes. Alors qu'à Toulouse il est si peu sûr d'être élu qu'il vient de renoncer à se présenter aux élections législatives...
Un maire, pas une femme
La fédération socialiste du Pas-de-Calais, la deuxième en nombre après celle de Paris, a montré sa toute-puissance face à François Hollande. Elle a ainsi décidé de retirer la candidature aux législatives d'une femme au profit de Jacques Mellick, qui avait reconquis en 2001 sa mairie de Béthune http://www.denistouret.net/constit/Mellick.html">après ses déboires dans l'affaire du match de football truqué VA-OM.
Devedjian, l'ami oublié
Promis au poste de secrétaire général de l'UMP dès que les statuts du parti majoritaire seront modifiés, Patrick Devedjian a envoyé un télégramme de félicitations à Rachida Dati pour sa nomination au ministère de la Justice qu'il convoitait. Se disant « déçu » , il a apprécié cependant le message de l'Union syndicale des Magistrats vantant son « goût du dialogue » et estime que l'UMP lui assurera, sur le long terme, « une dimension politique nationale » ainsi qu'une tribune médiatique. Ce vieil ami de Sarkozy devrait également hériter de la présidence du conseil général des Hauts-de-Seine.
Longuet en rade
Humour grinçant de Gérard Longuet, conseiller politique de Sarkozy à l'UMP, privé de ministère notamment parce qu'il est mis en examen dans l'affaire du financement du Parti républicain depuis près de treize ans. « Si le juge, qui ne m'a pas convoqué depuis 2000, daigne terminer son l'instruction , j'ai peut-être une chance de redevenir ministre vers 75 ans. J'ai été l'un des plus jeunes ministres de France, j'ai une petite chance d'être un jour le plus vieux. » Longuet fut ministre des PTT entre 1986 et 1988.
Le bonjour de Cécilia
Lors de la cérémonie de passation de pouvoirs à l'Elysée, Cécilia Sarkozy a quitté l'emplacement réservé à la famille afin de serrer la main de Michel Roussin, caché derrière les corps constitués. Roussin, ancien bras droit de Jacques Chirac à la Mairie de Paris, et ex-ministre de Balladur, a été condamné en appel en février dernier à quatre ans de prison avec sursis dans l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France.
Télégrammes
• « Politicien sans frontières » : c'est le méchant surnom donné par le député fabiusien François Loncle à Bernard Kouchner depuis son entrée dans le gouvernement.
• Pierre Joxe, seule personnalité de gauche du Conseil constitutionnel, est resté au fond de la salle des fêtes durant la cérémonie d'investiture de Sarkozy. Pour éviter de serrer la main du nouveau chef de l'Etat ?
• Christian Estrosi, qui convoite la présidence du groupe UMP à l'Assemblée, se définit comme « le candidat des territoires » face à « celui des cabinets » que représente à ses yeux son rival Jean-François Copé.
Les mots de la semaine
Nicolat Hulot s'est félicité de la première réunion de préparation du « Grenelle de l'environnement » après avoir eu une discussion sans « tabous » avec Nicolas Sarkozy. « Enfin on met de côté nos petits préjugés ! On n'a plus l'éternité devant nous » , a-t-il déclaré.
François Fillon : « Je fais partie des responsables politiques, hommes ou femmes, qui pensent que la légitimité politique, ça s'acquiert par l'élection. Je pense qu'il est très important que les responsables du gouvernement, en particulier le chef du gouvernement , soient des élus » , a déclaré le nouveau Premier ministre.
Jean-Pierre Raffarin a prévenu que si Bernard Kouchner entrait dans le gouvernement, il « devrait soutenir le projet que Nicolas Sarkozy a présenté aux Français » pendant la campagne. Il ajoute qu'en cas de désaccord « tout le monde a le droit de s'exprimer , mais il y a un pacte d'honneur à respecter avec le président ».
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