M. Sarkozy explique une évidence… et il est relayé !
Depuis ce soir, les dépêches tombent, annonçant le départ de Nicolas Sarkozy de tous les endroits où il est… au cas où il serait élu. En clair : votez pour lui, il s'occupera de vous. Et plus c'est gros, plus ça passe. Deux exemples :
1/ Nicolas Sarkozy abandonnera la présidence de l'UMP s'il est élu
Nicolas Sarkozy quittera « immédiatement » la présidence de l'UMP s'il est élu le 6 mai à la présidence de la République.
« Si je suis président de la République, j'abandonnerai immédiatement toute fonction élective et partisane », a déclaré le candidat de l'UMP lors de l'émission "A vous de juger", sur France 2.
(Reuters le 26/04/2007 22h05)
2/S'il est élu, Sarkozy abandonnera toute autre « fonction élective et partisane »
Le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy a promis jeudi que si il est élu président de la République, il abandonnera immédiatement toute autre « fonction élective et partisane ».
Invité de l'émission "A vous de juger" sur France-2, Nicolas Sarkozy a rappelé qu'il ne souhaitait pas que le président « ne s'occupe que de l'international » et que « le Premier ministre ne s'occupe que du national ».
« Le président de la République, s'il est élu pour cinq ans, c'est pour qu'il fasse du travail à la maison. Le président de la République ne peut pas se désintéresser de la réforme de l'état », a ajouté Nicolas Sarkozy, soulignant : « si je suis président de la République, j'abandonnerai immédiatement toute fonction élective et partisane ».
(Associated Press le 26/04/2007 22h40)
Mise au point.
Alors que le sénateur centriste des Yvelines Nicolas About demande, depuis novembre 1999, qu’un membre du gouvernement ne puisse pas exercer de mandat électoral (« proposition de loi constitutionnelle » n°98, présentée déjà depuis le 29 novembre 1999 et qui suit son train de sénateur), M. Nicolas Sarkozy a déclaré ce soir sur France 2 que, s’il était élu, il abandonnerait toute fonction élective et partisane.
Au moins une promesse dont on peut être certain qu’elle sera tenue (et qui ne coûte rien), puisque le président de la République ne peut, de par la Constitution, rien être d’autre !
A présent, pour mémoire, rappelons que M. Sarkozy est le président de l’UMP (parti majoritaire aux deux chambres), conseiller général de Neuilly-sur-Seine-Nord (depuis 1985) et président (depuis 2004) du Conseil général des Hauts-de-Seine (l’un des départements les plus riches de France), que, conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine depuis 1977, il a été maire de cette ville de 60 000 habitants de 1983 à 2002 (il en est présentement « adjoint hors-rang », c’est-à-dire sans attribution). A plusieurs reprises avant 2002, M. Sarkozy a été ministre tout en restant maire de Neuilly. Ce n’est que depuis 2002 qu’il ne l’est plus officiellement.
Comment se fait-il que des confrères s’attardent sur ce qui est un simple non-événement, ou plus précisément un simple respect de la Constitution ?
Pourquoi cet orateur (il est avocat de formation) passe-t-il du temps à expliquer qu’il ne se consacrera qu’à sa fonction ? Partirait-il du postulat qu'on ne croit pas ce qu'il dit ou de celui que les électeurs sont des imbéciles ? (les deux ne sont pas exclus…)
Est-ce à cause des menaces qu’il a laissé planer sur les élus de l’UDF qui n’auraient pas le soutien de l’UMP s’ils ne le soutenaient pas ?
Depuis ce matin, plusieurs rumeurs circulent sur des ralliements. On en trouve dans la version suisse de 20 minutes, dans la version électronique du Mensuel du Golfe du Morbihan, à Sciences-Po Grenoble, entre autres, et, comme par hasard, sur le blogue d’un élu UMP des Hauts-de-Seine !
Or, comme l’a fait remarquer en fin d’après-midi une dépêche Reuters, il s’agit d’un canular ! Le site Le débat UDF-UMP a été monté de toutes pièces et déjà des vidéos circulent sur Dailymotion.
Est-ce un contre-feu qu’a péniblement tenté ce soir d’allumer un homme qui a été pendant de longs mois à la fois ministre de l’Intérieur et candidat à la présidence de la République en sus de tout ce qui est déjà énuméré ci-dessus ?
Heureusement tout de même qu’il n’a pas oublié de parler du plan Alzheimer, sans doute un clin d’œil au plan Handicap d’un président sortant plus âgé… mais qui est doué d’une excellente mémoire.
Un peu de respect.
André Léger
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