Des bandes très violentes, selon « Le Figaro »
Dans son édition du 3 janvier, sous la plume de Christophe Cornevin, « Le Figaro » évoque un faits-divers violent survenu dans le quartier Oberkampf (11e arrondissement), sous le titre « Des bandes très violentes agissent dans la capitale »… « À Paris », selon le journaliste, « la violence est souvent le fait de groupes organisés. Ils opèrent sans scrupules pour des butins dérisoires. ».
Ainsi, selon le quotidien de feu le Groupe Hersant, désormais (on se demande pourquoi…) installé en Suisse (Robert Hersant est mort à Neuilly le 21 avril 1996, un an avant la dissolution de l’Assemblée nationale par son ami le président de la République), la violence augmente considérablement à Paris…
Voilà qui n’est pas fait pour arranger le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, par ailleurs unique candidat à la course à la présidentielle au sein du parti dont il est le président, ce à moins de deux semaines de son « sacre », prévu le 14 janvier prochain et auquel ses « amis » chiraquiens se préparent à leur façon. Le maire d’Evreux et encore président de l’Assemblée nationale, M. Jean-Louis Debré, a déclaré sur RTL qu’il ne voterait pas pour le président du parti auquel il adhère. M. Debré était porte-parole de M. Chirac en 1995 lorsque M. Balladur était donné gagnant dans les sondages…
Toujours d’après « Le Figaro », depuis le début 2006, 1 100 personnes ont déposé plainte dans le seul 11e arrondissement de Paris pour des faits de violences physiques (combien se sont contentés d’une simple main-courante ne faisant pas grimper les chiffres, voire du silence ?). Pire : 450 personnes ont été agressées « gratuitement » selon le quotidien ! Ce qui représente plus de 40 % des plaignants…
On ose après cela nous dire que la politique sécuritaire de M. Sarkozy a du bon. Que les multiples lois qu’il a fait adopter servent à quelque chose. Des lois passées au grand dam des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, qui estiment tous deux qu’il y a trop de lois en France et qu’elles sont inapplicables.
De deux choses l’une. Soit M. Sarkozy s’est trompé sur toute la ligne, soit il délaisse l’Est parisien où il est plutôt mal accueilli…
Les voix de l’Est parisien sont plus difficiles à se mettre dans la poche que celles de la Corse, où résident la première épouse de M. Sarkozy et ses premiers enfants, à deux pas de la famille de Yvan Colonna, que le ministre avait, dès son interpellation, appelé « l’assassin » du préfet Erignac, sans prendre les moindres précautions élémentaires de langage sur la présomption d’innocence, lui qui est pourtant avocat de formation…
A moins que l’on ne nous refasse déjà le coup de la montée de la violence, du sentiment d'insécurité, voire de l'insécurité tout court, comme en 2002 à l’aube de l’élection présidentielle qui avait vu le président du front national accéder au second tour. Auquel cas, la stratégie de racolage des voix du FN par le président de l’UMP n’est pas la bonne, comme le pensent certains.
M. Sarkozy était autrefois un proche de M. Chirac. Il me souvient, du temps où j’étais correspondant permanent du « Monde » à la Guadeloupe et que M. Chirac, maire de Paris et Premier ministre, cherchait à devenir président de la République (1988), avoir attentivement écouté ce dernier, lors d’un discours devant ses compagnons du RPR. A la suite d’une série d’attentats, il avait tenu à peu près ce langage : « A la Guadeloupe encore plus qu’ailleurs, la loi doit être appliquée ». Comme près de deux décennies plus tard M. Sarkozy au sujet de certaines banlieues ou de la Corse…
L’histoire se répète. Les bourdes aussi. Et certains hommes politiques semblent oublier l’Article 6 de la Déclaration de l’Homme et du citoyen, ce qui est pour le moins fâcheux.
Lire l’article du « Figaro » ICI.
André Léger
N.B. : Ce n’est qu’un pur hasard si cet article est publié le jour de l’Epiphanie. Il ne faut pas y voir de malice ni de rapport avec cette note.
Le ouaibemaître
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