Une solution pour la moitié des campeurs ?
Au cours d’une conférence de presse ce matin dans le 10e, la Fédération nationale d'Associations de réinsertion (FNARS) a indiqué que 122 SDF qui s'étaient installés le long du canal Saint-Martin mi-décembre à l’appel des Enfants de Don Quichotte, se sont vu proposer un « hébergement adapté », tout en précisant qu'il restait 122 tentes sur les 250 installées par les Don Quichotte.
« Sur les 122 SDF à qui on a proposé un hébergement, 75 % l'ont accepté, dont la plupart vivent actuellement dans des hôtels, en attendant de rejoindre l'hébergement promis », a expliqué Nicole Maestracci, présidente de la Fnars.
Il reste autant de tentes sur un campement qui en a compté jusqu'à 250 au plus fort du mouvement lancé par les Enfants de Don Quichotte, a précisé la Fnars. D'après la fédération, il ne devrait rester en « fin de semaine » qu'un « noyau dur » d'une trentaine de tentes sur cet emplacement.
Sur les 269 SDF recensés sur le campement, 44 se sont vu proposer un logement (ville de Paris, contingent préfectoral, maison-relais etc.), 24 une place en résidence sociale, 45 un hébergement dans un centre de réinsertion (CHRS, lits de stabilisation, halte soins etc.) et neuf dans d'autres structures.
Peu avant de se rendre au ministère de la Cohésion sociale, où il devait rencontrer Jean-Louis Borloo, Jean-Baptiste Legrand, le président des Enfants de Don Quichotte, a lancé ce midi un « appel à la remobilisation nationale ». Il a aussi souligné qu'« un travail remarquable avait été fourni au canal Saint-Martin (…) Maintenant nous sommes toujours en situation de crise. Je vais voir M. Borloo pour envisager ensemble une solution pour que le processus mis en place canal Saint-Martin soit proposé à tous », a-t-il expliqué.
La Fnars a recensé 16 campements de type Don Quichotte en France (en sus de celui du 10e), dont les plus grands se trouvent à Lyon, Nice et Strasbourg. Sur les 14 campements où la fédération a obtenu des informations, 357 tentes et 477 personnes ont été recensées.
« Le travail très important fourni par les services de l'Etat, la Fnars et les Don Quichotte montre qu'on peut proposer des solutions durables aux personnes qui sont accueillies en urgence. A l'évidence, il faudra qu'on puisse proposer une solution durable à toutes les personnes qui sont en situation d'urgence. Nous n'y sommes pas encore », a déclaré Mme Maestracci, qui avait été nommée en décembre 2006 présidente de la FNARS pour tenter de sortir de la crise. Magistrate de profession, Mme Maestracci dirigeait la Mission interministérielle de lutte contre les Drogues et la toxicomanie (MILDT). Nommée en 1998 par le gouvernement Jospin, elle avait fait l’objet d’une « chasse aux sorcières » en 2002 et rejoint la magistrature comme présidente du Tribunal de Grande instance de Melun, ville dont le ministre-délégué au Budget, Porte-parole du Gouvernement est le maire. Ce matin, la présidente de la FNARS a appelé de ses vœux une « mise à plat » des dispositifs « très cloisonnés » de sortie de l'urgence pour permettre « un suivi social » et un « travail de diagnostic » s'inspirant de ce qui a été fait canal Saint-Martin. La Fnars a par ailleurs annoncé qu'une « cellule de suivi » serait opérationnelle dès la semaine prochaine pour les sans domicile du canal Saint-Martin.
Retrouvez le blogue de la FNARS ICI. On y trouve entre autres l’action menée par les travailleuses sociales de la Permanence sociale d’accueil Gambetta (20e), qui s’occupent des hommes de Paris de moins de 28 ans… C’est à la PSA Gambetta que le maire de Paris était allé pour le réveillon du Jour de l’An.
Lire également le compte-rendu de la réunion des Verts 20e de vendredi dernier ICI.
Fabien Abitbol
Commentaires