… où des sans-abri peuvent être accueillis tous les jours de la semaine…
Sous le titre « Bertrand Delanoë va réveillonner avec les sans logis du 20ème arrondissement » [et non pas "dans le 20e arrondissement], l’Agence France Presse (AFP) a publié ce dimanche matin à 6h33 une dépêche donnant l’agenda du maire de Paris pour la journée de la Saint-Sylvestre et indiquant qu’il passerait la soirée rue Stendhal, au foyer George-Sand.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë effectue ce 31 décembre diverses visites, entre autres au personnel de la Ville de Paris.
Ce soir, selon son service de presse, il devait aller réveillonner avec les sans logis dans le centre d'hébergement d'urgence du 20e, qui accueille des jeunes hommes sans toit de tout Paris, âgés de moins de 28 ans. Il s’agit du Centre d'hébergement d'urgence « Stendhal », (aussi appelé Foyer George-Sand) , situé rue Stendhal (à proximité de la rue de Bagnolet). Ce centre a la particularité d’être ouvert 24h/jour et 7j/7… contrairement à la plupart des foyers français qui ferment à 7 heures du matin et sont fermés les week-ends et jours fériés.
Par cet acte, sans doute M. Delanoë voulait-il montrer que certains centres d’hébergement d’urgence sont ouverts déjà sept jours par semaine, alors que la ministre déléguée à la Cohésion sociale, Mme Catherine Vautrin avait annoncé, le 27 décembre, une rallonge budgétaire de 70 M€ pour allonger de deux heures par jour et de deux jours par semaine l’ouverture des centres. Les détails des annonces de Mme Vautrin sont ICI.
A l'issue de cette annonce en effet, M. Delanoë avait fait savoir que la Ville de Paris hébergeait à elle seule (en urgence) un sans domicile sur cinq en France…
Le foyer George-Sand a une vieille tradition de luttes. Il y a dix ans déjà, le quotidien « L’Humanité » avait suivi la dernière des plus importantes, notamment en parlant de l'occupation de la mairie du 20e (passée à gauche depuis un an et demi) dans son édition du 23 août 1996 puis en dressant un bilan de la lutte des jeunes dans son édition du 11 décembre 1996.
Le Foyer George-Sand est géré par le Centre d’Action sociale de la Ville de Paris (CASVP) et, depuis 1995, remplace le Bureau d’aide sociale (BAS). Le CASVP regroupe environ 70 sites (essentiellement à Paris et en proche banlieue), donc des Centres d’hébergement d’urgence. Outre ses différentes missions, il publie aussi annuellement le Guide de la Solidarité, dont l’édition 2007 est ICI.
Au sujet des SDF du Canal Saint-Martin (et des autres), l’éditorial de Maurice Ulrich dans « L’Humanité » du 29 décembre est joliment titré Atmosphère, atmosphère et parle, justement, de ces fameux 70 millions d’euros…
Des chiffres de l’Institut national de la Statistique et des études économiques (INSEE) indiquent qu’en une semaine de janvier 2001, 86 500 adultes ont fréquenté au moins une fois soit un service d’hébergement soit une distribution de repas chauds. Parmi ces usagers des services d’aide, 63 500 n’avaient pas de domicile et étaient accompagnés de quelque 16 000 mineurs de moins de 18 ans.
En octobre 2003, près du tiers des SDF avaient un emploi, selon la lettre INSEE-PREMIERE. Sous le titre « Devenir sans-domicile, le rester : rupture des liens sociaux ou difficultés d’accès au logement ? », le magazine de l’INSEE « Economie et Statistiques » vient de publier un sujet très détaillé (30 pages) sur la répartition sociologique des SDF.
Fabien Abitbol
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