Quel avenir pour les victimes de la rue Julien-Lacroix ?
Dans la nuit du 26 au 27 octobre, un incendie dans un immeuble d'habitation du 20e arrondissement de Paris a fait trois blessés graves et cinq légers.
Le sinistre s'est déclaré vers 01h20 au premier étage d'un bâtiment ancien, rue Julien-Lacroix et a été maîtrisé une heure plus tard. Les pompiers ont procédé à des sauvetages par échelle, et des jeunes du quartier qui passaient par-là ont aidé certaines victimes à être évacuées. Un responsable des sapeurs-pompiers de Paris a indiqué que « trois victimes dans un état grave avaient été transportées à l'hôpital » et que « cinq personnes ont été légèrement intoxiquées ».
Le feu a détruit deux appartements sur 120 m2 et s'est propagé par la cage d'escalier, endommageant plusieurs niveaux.
Hier lundi 30, comme convenu avec Laurent Boudéreaux (adjoint au maire du 20e, chargé de la prévention, du contrat local de sécurité et de l’aide aux victimes), toutes les familles sinistrées étaient au rendez- vous devant la mairie du 20e.
Des membres du Réseau éducation sans frontières (RESF) ont fait parvenir le communiqué suivant :
Étaient présents, Laurent Boudéraux, Fernanda Marruchelli (PC) et une élue des Verts pour la mairie.
Les familles avec papiers sont relogés gratuitement pendant 8 jours par la DASES et ensuite rentreront dans le processus de relogement par l'ASE.
Les familles sans-papiers ont été prises en charge par le SAMU Social et sont pour 8 jours à Saint-Denis dans un hôtel social très propre, aux dires de Guillaume, qui les a accompagnées.
Et là, je lance un grand coup de gueule !
Depuis vendredi matin, nous assistons à une prise en charge des familles par nos soins, simple citoyens membres de RESF. La façon stupéfiante dont avait commencé la gestion de ce sinistre n'a fait que s'accentuer tout au long de la journée, du moins pour les trois familles sans papiers.
Lundi matin en mairie, aucune cellule de crise n'était mis en place pendant le week-end pour aider et soutenir les familles. C'est à dire aucune aide psychologique pour ces familles et ses enfants traumatisés, ou pour cet homme qui a appris la mort de son ami. Aucun interprète pour ces familles chinoises qui ne comprennent pas le Français.
Les solutions administratives ayant été « rondement » menées, les familles les plus démunies se sont retrouvées sur le trottoir sans avoir rien compris ni savoir ou aller. Rien n’avait été organisé par la mairie pour que ces familles soient à l'abri le temps que le Samu social les appelle (contrairement à ce qui avait été prévue) où pour les nourrir. Car je rappelle qu'elles n'ont plus d'argent, plus de fringues , plus rien. Connaissant bien le quartier, l'idée nous est venue d'emmener tout le monde au centre social Elisabeth (boulevard de Belleville). Heureusement l'accueil fut chaleureux et tout le monde a pu se reposer ; un repas leur a été procuré, et deux interprètes se sont succédés pour parler avec les familles. Car, à 17h, nous n'avions toujours pas de nouvelles du Samu. Eh oui, car la responsable était en réunion et seul son répondeur recevait les coordonnées des familles et où les joindre ! Je vous passe le sketch surréaliste des discussions avec le Samu Social et l'interrogatoire des familles. Bref à 18h nous avions l'adresse de l'hôtel à Saint-Denis. Il restait à les accompagner......
Nous aimerions, monsieur le Maire, qu'une mairie qui organise des parrainages, que vous, qui tapez du poing sur la table devant les médias lorsque le premier jeune majeur habitant le 20ème est expulsé ne reste pas qu'une tribune.
Devant un accident grave, devant une situation dramatique, ce que nous attendons dans la solidarité est que soient mis en place les secours adéquats. Que les familles soient humainement accompagnées devant les questions qui se posent : logement, affaires personnelles, argent, rentré des classes, vêtements, santé...
Pour finir, nous demandons à tous ceux qui peuvent donner des vêtements, serviettes de toilettes, des jouets ou livres.... de les déposer à partir de mardi au centre social Élisabeth (126, boulevard de Belleville). Il y a trois petites filles de 2, 4 et 10 ans, un bébé de cinq mois et un garçon de deux ans et demi.
Devant l'inquiétude des familles nous avons prévu une réunion. Rendez-vous devant la mairie vendredi à 14h car se pose la question pour l'ensemble des familles du relogement passé le délai des 8 jours et de la rentrée des classes.
Nous espérons que la mairie nous donnera une salle.
Nous demandons du soutien.
Sophie Nédorézoff et Guillaume Guschlbauer, Comité de soutien Bas-Belleville
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