Les candidatures pour les élections législatives des 10 et 17 juin prochains sont déposées. A Paris, il y en a en gros trois cents, dont 23 pour la nouvelle 8e circonscription, qui correspond approximativement à l’ancienne 12e et un morceau de l’ancienne 21e, sur l’est parisien.
A Ménilmontant, devant le bureau de vote n°68 (école élémentaire des Amandiers), les services municipaux avaient installé une vingtaine de panneaux. C'est cette circonscription que brigue Cécile Duflot, qui a pour suppléante la députée sortante Danièle Hoffman-Rispal (photo FA)
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Au total, la préfecture avait reçu vendredi 18 mai à 18h (heure limite de dépôt) 301 candidatures à Paris pour les dix-huit circonscriptions qui remplacent les vingt-et-une que comptait la capitale jusqu'ici. Des candidatures dont il reste à vérifier la validité, et qui feront l’objet, sous quatre jours, d'un récépissé définitif.
Dans la 8e circonscription, 23 candidatures ont été déposées (autant que en 2002 dans la 6e circonscription). Ce territoire est partiellement sur le 12e et partiellement sur le 20e. Le redécoupage des circonscriptions figure au Journal officiel dans cette annexe de l’Ordonnance du 29 juillet 2009.
Outre Sandrine Mazetier (PS), déjà élue sur la majorité de cette circonscription, on relève parmi les candidats Charles Beigbeder (UMP), Alexis Corbière (Front de gauche) et Franck Margain, élu UMP au Conseil régional d’Ile-de-France, mais vice-président du Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin. Sa permanence fait partie des permanences politiques vandalisées dans la capitale à la veille de l'élection présidentielle.
D’autres dissidences se montrent à droite. C’est le cas par exemple dans la 3e circonscription (17e et 18e arrondissements) où Thierry Coudert (conseiller de Paris du groupe UMPPA comme l'indique sa fiche sur Paris.fr) se présente, alors que la candidate investie par l’UMP est Valérie Paparemborde. Dans la 4e (16e et 17e arrondissements) la maire UMP du 17e Mme Brigitte Kuster, s’est mise en congé de son parti. Elle brigue un siège, et le candidat “estampillé UMP” est Bernard Debré. Dans la 14e circonscription (16e arrondissement) le député sortant, le maire UMP Claude Goasguen, aura carrément deux candidatures dissidentes: Mme Valérie Sachs et M. David Alphand, tous deux conseillers de Paris.
Dans la 11e circonscription (14e et 15e arrondissements) en revanche, l’ancienne secrétaire générale adjointe de l’Elysée qui s’estimait victime d’un «délit de mariage» voici quatre mois, a décidé de jeter l’éponge. Dans un communiqué publié le 11 mai, Marie-Claire Carrère-Gée indiquait son intention de voir gagner la famille gaulliste malgré les dissentions.
Dans la 2e circonscription (le 5e arrondissement et des bouts des 6e et 7e) la maire du 7e Rachida Dati a abandonné elle aussi. L’ex-Premier ministre François Fillon, élu dans la Sarthe depuis l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand, est donc candidat dans les beaux quartiers de Paris et a pris comme suppléante… Mme Dominique Stoppa-Lyonnet. Cette femme de 55 ans «Parisienne de naissance» qui «a habité le Ve arrondissement pendant 10 ans, et habite le VIIe depuis 20 ans» travaille dans le 5e: elle est chef du service de génétique de l'Institut Curie. C’est sur cette circonscription que se présente pour le PS le généticien Axel Kahn. Un choix tactique pour François Fillon, qui tente par là d’estomper un tant soit peu son parachutage…
Parachutage toujours, mais cette fois chez Les Verts: Denis Baupin, élu dans le 20e arrondissement depuis 1995 ne se présente dans aucune des trois circonscriptions de cet arrondissement, mais dans la 10e (13e et 14e arrondissements), avec comme suppléant un homme: le maire PS du 13e Jérôme Coumet. Le député sortant, Serge Blisko, a finalement décidé de ne pas se représenter.
Toujours chez Les Verts, un autre parachutage, beaucoup plus médiatisé, est celui de Cécile Duflot. Devenue cette semaine ministre, l’élue régionale du Val-de-Marne brigue la 6e circonscription (11e et 20e arrondissements, dont les quartiers de Belleville et Ménilmontant) et a finalement rallié à sa cause comme suppléante la députée sortante Danièle Hoffman-Rispal (PS), qui a fait deux mandats. Forte des 16,62% obtenus par Jean-Luc Mélenchon sur les bureaux de vote de cette circonscription au premier tour de la présidentielle, la secrétaire nationale du Front de Gauche, élue du 20e depuis deux mandatures et conseillère de Paris depuis 2008, mène une active campagne de terrain.
Fabien Abitbol
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