Des policiers ont spontanément manifesté mercredi soir, à Bobigny et à Paris, après qu’un de leurs collègues a été déféré pour «violences volontaires avec arme par une personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner», suite à la mort samedi à Noisy-le-Sec de Amine B., 28 ans, touché d’une balle dans le dos.
Samedi 21 avril au soir, après avoir reçu un appel anonyme, quatre policiers s’étaient rendus dans Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Ils recherchaient un homme de 28 ans, suspecté de vols à main armé. Trois d’entre eux étaient à pied, le quatrième en voiture.
Coups de feu. Mort du supposé braqueur. Le policier, âgé de trente-trois ans, dira par après qu'il s’était trouvé face au fuyard qui l'aurait visé «en tendant son bras armé vers lui». Mais l’autopsie ne confirmera pas cette version… «La contradiction entre les déclarations du fonctionnaire de police affirmant avoir tiré en état de légitime défense face à un individu qui le visait de sa propre arme et les conclusions de l'autopsie qui établissent que ce dernier a été mortellement touché par une balle entrée à l'horizontale dans son dos a conduit le procureur de la république au placement en garde à vue du fonctionnaire le 23 avril», expliquera le parquet.
Un témoignage, également, va à l’encontre de la version du fonctionnaire de police, qui a été mis en examen mercredi 25 avril du chef de violences volontaires avec arme, avec contrôle judiciaire et interdiction d’exercer.
Mécontents, ses collègues ont manifesté devant la direction territoriale de la sécurité de proximité, à Bobigny, puis se sont rendus à Paris, sur les Champs-Élysées. De là, ils voulaient, avec des voitures banalisées et d’autres siglées de la police, se rendre au ministère de l’Intérieur, mais en ont été empêchés par… la police qui faisait son travail. Son “vrai travail”, aurait pu dire un candidat à la présidence.
Les manifestants ne comprennent pas la qualification des faits par la juge et trouvent inadmissible l'interdiction d'exercer, qui va priver leur collègue de son salaire.
En décembre 2010, des policiers avaient manifesté également avec leurs véhicules de service, à Bobibgny aussi, après la condamnation de sept de leurs collègues qui avaient injustement condamné un homme en garde à vue. Une «dérive institutionnelle» avait estimé le syndicat de la magitrature.
F.A., ill.: capture d'écran BFMTV
"Touche pas à ma police" dit-on trop souvent à Beauvau. L'impunité pratique constatée depuis longtemps (dix ans environ, tiens donc) continuera-t-elle ses ravages ? Là-dessus, laissons faire la Justice sans que personne n'interfère.
Rédigé par : Achar | 26/04/2012 à 02h47
Il vient de descendre un homme, et, certains de ses collègues s'inquiètent du fait qu'il ne va pas toucher son salaire !
J'en reste sans voix.
Faut dire que je viens d'avoir une discussion, disons musclée, avec un flic (pour moi c'est pas ça un policier) qui me disait tranquillement qu'on devrait supprimer les droits de l'homme partout comme cela il pourrait faire son boulot sans avoir Amnesty dans les pattes ! J'en suis pas encore revenue.
Rédigé par : Anne-Marie | 26/04/2012 à 13h17
Sarkozy, Le Pen, aussi pourri l'une que l'autre.
http://www.lesoir.be/dossiers_speciaux/special2/2012-04-26/marine-le-pen-salue-une-victoire-ideologique-du-fn-911936.php
Et encore plus de bavures en vue.
Rédigé par : Anne-Marie | 26/04/2012 à 17h03