A l’occasion d’un meeting en Seine-Saint-Denis, le président sortant a une fois de plus adressé jeudi 26 avril un geste aux électeurs de Marine Le Pen. Il a en sus affirmé qu’il ne parlait «pas pour les bobos du boulevard Saint-Germain», l’un des rares endroits de Paris où il est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle le 22 avril.
Revenant sur la mise en examen d’un policier pour meurtre, le président sortant (ancien ministre de l’Intérieur de 2002 à 2004 et de 2005 à 2007, lire ici) a donné un gage inquiétant aux policiers, estimant qu’il devait y avoir «une présomption de légitime défense car dans un état de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan le policier dans l’exercice de ses fonctions et le délinquant dans l’exercice de ses fonctions à lui». Une proposition formulée par Marine Le Pen en novembre dernier, rappelle 20Minutes dans le verbatim du meeting.
Ce qui laisse supposer que Amine B., tué nuitamment dans le dos par un policier, était un «délinquant dans l’exercice de ses fonctions». Qu’il soit évadé de prison (il n’avait pas regagné sa cellule à l’été 2010), ou qu’il ait été plusieurs fois condamné, ne fait pas de lui un «délinquant dans l’exercice de ses fonctions» jusqu’à plus ample informé. Sauf pour le garant des lois et des institutions, qui espère l’être encore pour cinq années de plus.
M. Sarkozy, avocat de profession, s’est étonné de la mise en examen du fonctionnaire de police «avant même que l’enquête ait lieu». Or, en général, une mise en examen a lieu au début de l’enquête. Et permet l’accès intégral au dossier… Ce qu’il dénonce est chose courante, pour tous les délits et les crimes sur lesquels la justice pense avoir une piste sérieuse. Une (re)lecture du code de procédure pénale s'impose.
En matière de sécurité, le candidat Sarkozy a ajouté: «Je ne parle pas pour les bobos du boulevard Saint-Germain, mais pour les habitants de la Seine-Saint-Denis». Or, à déchiffrer les résultats parisiens sur le site du ministère de l’Intérieur, on voit que le 6e arrondissement tant critiqué par Nicolas Sarkozy lui a offert une large victoire (44,6% des suffrages, contre seulement 27,83% à François Hollande), et le 7e a été remporté haut la main avec 58,18% (contre 18,37% à François Hollande). Seul le 5e a placé François Hollande en tête, avec 35,42% contre 31,34%. Le boulevard Saint-Germain est sur ces trois arrondissements… Etrange dédain.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy a dit vouloir refuser les étrangers qui viennent en France «pour les prestations sociales». Or c’est sous Nicolas Sarkozy qu’a été instauré le Revenu de solidarité active (RSA), remplaçant le RMI (revenu minimum d’insertion). Si la condition pour l’obtention du RMI était d’être âgé de plus de 25 ans, celle pour prétendre au RSA est de justifier d’au moins cinq années d’autorisation de travail pour un étranger non européen. Il est donc impossible de venir en France “pour bénéficier” du RSA, déjà…
Paraphrasant Pierre Laval, le candidat soutenu par l’UMP a réagi à la Une de L’Humanité le comparant à Pétain que «Etre traité de fasciste par les communistes, c’est un honneur». M. Sarkozy semble oublier que L'Humanité n'est plus, depuis une décennie déjà, l'organe officiel du Parti communiste français.
Etrange “campagne”, vraiment. Dans laquelle le président sortant est désormais soutenu par Valery Giscard d'Estaing. Cet ancien ministre qui, plus jeune président de la Ve République (49 ans en 1974), fut rejeté par les Français au bout d'un mandat. Les Français lui préférèrent le changement, quelques années après la crise, que l'on appelait «choc pétrolier», où le litre de super dépassa 1,60FF, comme de nos jours l'essence sans plomb dépasse 1,60€, où le SMIG était à mille francs, alors que le SMIC à taux plein dépasse de nos jours péniblement les mille euros, etc…
Fabien Abitbol
Lol !!!
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2010/07/11/2148055_des-diamants-de-bokassa-aux-billets-de-bettencourt-giscard-et-sarkozy-meme-combat.html
OK, c'est pas drôle, je sors !
Amicalement.
Rédigé par : Apolline | 26/04/2012 à 19h21
Merci pour vos pensees. Quand j'etait avocat a laval je me suis posé souvent les memes questions. Les problemes en france sont un peu le probleme du monde, je crois
Rédigé par : Alex Leclerq | 03/12/2012 à 18h00