L’Institut national de la statistique et des études économiques a publié la semaine passée son bilan définitif des mariages en France en 2010. Si le nombre de mariages conclus est le même qu’en 2009 (251.654 en 2010 contre 251.478 en 2009), divers indicateurs continuent leur évolution…
Contrairement aux idées véhiculées par certaines idéologies, la part des mariages où au moins l’un des époux est étranger poursuit sa baisse, entamée en 2003. De 20% en 2003 elle chute à 15% en 2010, dont 3% de mariages entre deux étrangers. Il n’y a donc que douze pour cent de mariages “mixtes”, entre un conjoint français et un conjoint de nationalité étrangère.
Cette baisse est notamment liée au recul depuis 2003 des mariages entre une Française et un étranger non ressortissant d'un des pays de l'Union européenne. Leur part dans l'ensemble des mariages a nettement régressé, passant de 8,2% en 2003 à 4,9% en 2010.
La proportion des mariages où au moins l’un des époux est étranger (Européen ou non), relève l’Insee, «varie fortement selon les régions allant de 6% en Basse-Normandie à 28% en Île-de-France. Dans le département de la Guyane, plus de la moitié des mariages impliquent au moins un conjoint étranger».
Nés à l’étranger…
Là où les statisticiens deviennent facétieux —du moins font-ils leur travail consciencieusement— c’est quand il décortiquent les mariages «impliquant au moins un époux né à l'étranger». Ce qui ne présume en rien de la nationalité de l’heureux élu… mais, si l’on est un brin xénophobe ces chiffres brouillent l’écoute.
Par exemple, parmi nos dix candidats à l’élection présidentielle, trois sont nés à l’étranger: il s’agit de Mme Eva Joly (Oslo, Norvège), de M. Jean-Luc Mélenchon (Tanger, Maroc), et de M. Jacques Cheminade (Buenos Aires, Argentine). Peu importe qu’ils soient ou non mariés, mais ils doivent être Français pour pouvoir prétendre à la magistrature suprême… Mais pour l’administration française, ils ont un peu plus de justificatifs à fournir que d’autres.
Ainsi, la part des mariages «impliquant au moins un époux né à l'étranger» passe à 21% en 2010 (contre 26% en 2003). Cette proportion représente 6% seulement des mariages dans le Pas-de-Calais, la Manche ou en Vendée, mais dépasse 52% en Seine-Saint-Denis et 63% en Guyane, suivant en cela la même évolution que celle des mariages où au moins un conjoint est de nationalité étrangère. Ce qui, pour les personnes de mauvaise foi, peut procurer un argument de plus.
Age du bonheur
L’âge moyen du mariage a reculé de… trois ans entre 2000 et 2010. Les hommes qui se sont mariés en 2010 avaient en moyenne 36 ans et demi et les femmes 33,8 ans. Pour la petite histoire, sans aucun rapport avec l’Insee, il paraît que le bonheur commence à 33 ans.
La part plus importante en 2010 qu'en 2000 des remariages de veufs et de divorcés dans les mariages explique en partie ce recul de l’âge moyen du mariage. Pour certains, un divorce ne rebute pas; quant aux veufs (ou veuves) ils hésitent de moins en moins à refaire leur vie. «Parmi les divorcés, hommes et femmes, qui se sont remariés en 2010, un sur cinq avaient divorcé en 2008 ou en 2009; parmi les veuves ou les veufs remariés en 2010, près de un sur quatre s'est remarié après deux à quatre années de veuvage», détaille l’Insee.
En quarante ans, la part des remariages a ainsi presque triplé. En 2010, 71% des mariages ont été célébrés entre deux célibataires, 10% entre deux divorcés, 9% entre un homme divorcé et une femme célibataire et 8% entre une femme divorcée et un homme célibataire.
La “saisonnalité” du mariage reste, elle, très marquée dans les campagnes françaises, où 71% des unions sont célébrées entre mai et septembre.
Plus la commune est petite, plus la saisonnalité est marquée.
Dans la France rurale, 59% des mariages ont lieu entre juin et août. Dans l'agglomération parisienne et les communes de plus de 100.000 habitants, les mois de juin à août ne totalisent que 43% des mariages annuels. Le phénomène de saisonnalité moins marqué dans les grandes villes serait lié, selon l’Insee, au nombre moins important des mariages franco-français.
Fabien Abitbol, ill.: En 2008, après deux divorces, l’un des actuels candidats à la présidence épousait une étrangère ressortissante d’un pays de l’Union européenne, devenue française depuis, par Catherine Créhange
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