Ceux qui ont regardé Lie to me sur M6 et/ou Mentalist sur TF1 seront ravis,… ou angoissés: la synergologie débarque dans la police française. Et c’est PPrama, l’infolettre de la préfecture de police de Paris (PP), qui l’indique dans son édition n° 197 de ce mercredi 11 janvier, précisant que «Bruno Blouin, synergologue, sergent détective enquêteur au service de police de la ville de Montréal a tenu une conférence sur les “items non verbaux lors de l’interrogatoire”, devant un parterre de policiers issus de toutes les directions de la préfecture de police» le 5 janvier dernier.
La synergologie, pratique venue du Canada et vulgarisée entre autres par des séries TV américaines, permet aux enquêteurs de décrypter certaines réactions inconscientes d’une personne interrogée, qu’elle soit victime, témoin, ou auteur présumée. «Bill Clinton qui, devant le Congrès, au cours du procès dans l'affaire Monica Lewinsky, s'est gratté trois fois le nez… alors qu'on sait qu'une personne qui ment a cette tendance. Pour les synergologues, l'ancien président s'est trahi dès cet instant par sa gestuelle!», relève Katia Mayrant, journaliste à Montréal, qui nuance toutefois: «ce n'est pas parce que quelqu'un se gratte le nez en vous parlant qu'il vous ment. Cette personne peut avoir l'esprit ailleurs et donc le geste n'a pas de lien avec l'instant présent». Hum… Que dire alors d'un individu qui hausse les épaules ou dodeline de la tête presque à chaque fois qu'il fait une promesse?
Le “créateur” de la synergologie, Philippe Turchet, tient un blogue et le site officiel, qui affiche du reste dans sa colonne de droite diverses dates de formation en Europe, dont une session parisienne fin janvier affiche complet.
Selon la PP, cinq policiers en France, dont certains de Paris et de la petite couronne, sont formés à cette technique d’analyse.
Pour les habitués, du répertoire des 2800 gestes qui peuvent trahir, l’un des instants privilégiés est le moment précis où la question est posée, car certains micromouvements seraient observables sur la personne interrogée «avant même qu’elle puisse verbaliser sa réponse», précise la préfecture de police.
Le mot synergologie trouve ses racines dans le grec ancien: syn, ergon, logos, et, comme l’explique ici le wiktionnaire, traduit l’idée d’un «être ensemble, être actif en situation de discours».
Voilà qui promet de jolies batailles devant les tribunaux sur l’interprétation des procès-verbaux de garde à vue ou d’interrogatoire.
Fabien Abitbol, ill.: préfecture de police
A lire: Pour en finir avec la synergologie, une analyse critique d’une pseudoscience du «décodage du non-verbal», par Pascal Lardellier, professeur de sciences de l’information et de la communication à l’Université de Bourgogne (IUT de Dijon) et chercheur au LIMSIC/CIMEOS, sur le site Internet de l’Université de Laval (Québec), 2008.
aie, aie, aie.
Rédigé par : Anne-Marie | 11/01/2012 à 16h15
effrayant.
merci pour l'info
Rédigé par : Le Parisien Liberal | 11/01/2012 à 18h49
et si on met ses doigts dans le nez quand on vous arrête, c'est direct la peine de mort !
je sais où est la porte...
Rédigé par : miss P | 11/01/2012 à 21h40