Dans son n°188 du mercredi 9 novembre, PPrama, l’infolettre hebdomadaire de la préfecture de police de Paris (PP), rappelle que nous sommes entrés, depuis le 1er novembre (et jusqu’au 31 mars prochain), dans la période d’activation du Plan d’urgence hivernale sur Paris «et dans chacun des départements de la Région Ile-de-France».
Ce Plan, compte tenu de la situation climatique, permet en théorie «la mise en place d’un système d’alerte, de prise en charge et d’hébergement des personnes sans-abri et, en période de froid extrême, d’accompagnement des personnes vulnérables et isolées».
L’an passé, indique la police, 45035 contacts ont été pris avec les SDF, 23255 transports réalisés au centre hospitalier d’accueil pour les sans-abri (le CHAPSA de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, ouvert toute l'année) et 1596 dans d’autres centres, et 12098 rapatriements effectués du CHAPSA à Paris. Selon PPrama, 8086 SDF ont refusé d’être pris en charge. En 2010, les chiffres étaient de 45991 contacts, 27942 transports, et 11083 refus, selon les archives encore accessibles le 9 novembre sur le site de la PP. Le nombre de refus de prise en charge de la part des sans-abri est donc en net recul…
Le Plan d’urgence hivernale s’articule autour de deux situations de mobilisation, en fonction des prévisions météorologiques établies au jour le jour par Météo France, et expliquées sur le site Internet de la PP.
La brigade d’assistance aux personnes sans-abri (BAPSA) constitue l’élément central du dispositif de la préfecture de police aux sans-abri. Elle a été créée en 1955, un an après l’appel de l’Abbé Pierre, et a pris sa dénomination actuelle en 1968. La plaquette éditée par le service communication de la PP en juillet 2008 (à consulter ici), indique que, avec l’abrogation des lois sur le délit de vagabondage et de mendicité en 1994, elle inscrit l’action des policiers «dans une logique globale d’assistance et de soutien».
Selon les chiffres rendus publics cette semaine par le Collectif des morts de la rue (à lire sur 7 ici que ça se passe), 428 SDF sont décédés en France les douze derniers mois, dont 175 entre mai et octobre 2011, c'est-à-dire quand il ne fait pas froid.
F. A., photo PP
Une pensée pour les plus démunis.
Rédigé par : romain blachier | 09/11/2011 à 22h20
Le plan d'urgence d'hébergement hivernal est opérationnel dans toute la France après la parution d'une circulaire ministérielle du 21 octobre 2011
http://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2011/10/cir_33974.pdf
Il y a 3 niveaux de froid :
Le temps froid : entre – 5°C et – 10°C
Le grand froid : entre – 10°C et – 18°C (celui de la circulaire et de la mise à l’abri)
Le froid extrême : inférieur à –18°C
Tant que la température ne descend pas plusieurs jours de suite à -5°, rien ne devrait se passer, aucune prise en charge supplémentaire...
A Grenoble, il y a déjà certainement plusieurs centaines de personnes, dont des familles avec enfants, à la rue et le dispositif préfectoral ne prévoit que 218 places supplémentaires pour le niveau 1 ! Largement insuffisant. En France, on meurt dans la rue à n'importe quelle saison ...
et pourtant, un toit, c'est un droit.
Rédigé par : Caro | 10/11/2011 à 22h01
Oui, Caro, il est vrai que désormais la France est harmonisée sur ce point. Sinon, concernant les morts de la rue, j'ai déjà publíé le bilan annuel, de 428, dont 175 en été, sur le blogue 7ici, afin de pouvoir largement le faire savoir, les médias traditionnels étant trop obnubilés par ce qu'on tente de nous faire admettre. Au point d'en oublier certains rendez-vous, y compris politiques, hum...
Rédigé par : Ménilmuche | 11/11/2011 à 01h39