Un demandeur d’emploi de 45 ans a pris en otage deux responsables d'une agence Pôle emploi du 11e arrondissement, lundi 17 octobre en fin de matinée, durant quelques heures. Il voulait médiatiser la situation des chômeurs un peu trop âgés, et aussi faire passer dans les médias des revendications sur le Proche-Orient.
La prise d'otages a débuté vers 11h30, rue Pelée, et s'est terminée environ trois heures plus tard avec la libération des deux otages, sains et saufs. Le preneur d'otages s'est rendu et a été interpellé. Un courriel était arrivé au site Internet Rue89, selon l’agence Reuters:
«Mon âge est, à l'évidence, devenu un handicap certain dans ma recherche d'emploi (en fait, dès 35 ans vous êtes trop vieux). Les CDI sont introuvables. CDD de plus en plus rares, de moins en moins qualifiés et rémunérés», écrivait Christian Denisot, informaticien au chômage, muni d’un pistolet factice, affirmant retenir la directrice de l’agence Pôle emploi de la rue Pelée et le sous-directeur.
L’homme se décrivait comme d’une «intelligence moyenne, culture moyenne, sans talents particuliers, Français moyen» et réclamait par ailleurs «la dissolution des groupuscules sionistes violents» en France.
En décembre 2009, une prise d’otages avait eu lieu à Morteau (Doubs), dans une agence de Pôle emploi, rappelle France3 Franche-Comté.
Pierre Haski, l’un des fondateurs de Rue89, s’est longuement entretenu avec le preneur d’otages avant que celui-ci ne soit interpellé. Le site Internet publie ici de larges extraits de ses revendications.
Notons que —comme l’indique la capture d’écran ci-dessus— le très officiel Salon Emploi des Seniors s’adresse aux quadras, ce qui, sur ce point précis des revendications du preneur d’otages, ne lui donne pas totalement tort.
A titre personnel, ayant un téléphone portable depuis mai 2010 (à la veille de mes 47 ans) je reçois des alertes SMS pour ce genre de salons, qu'ils soient organisés par le ministère idoine, par la Ville de paris, ou par Pôle emploi: depuis fin 1990 je suis inscrit sur les listes parisiennes des demandeurs d'emploi, sauf périodes de maladie, d'hospitalisation, ou de CDD. J'étais donc déjà «vieux» (pardon… on dit “Senior”) lorsque j'ai fait l'acquisition de mon premier téléphone en 06. Ce qui ne m'empêche pas d'être actif sur ce blogue depuis cinq ans, et sur ses deux annexes depuis un an.
F. A., ill.: capture d’écran du Salon Emploi des Seniors, parrainé par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé
Je ne cautionnerai jamais la violence.
La prise d'otages est d'une violence inouïe. Je te renvoie si tu veux bien, à la lecture du petit opuscule de Pierre LEGENDRE : " Le crime du caporal Lhorty".
Ce type est "cinglé" et dangereux, pour lui-même et pour les autres.
Il a de plus, tout faux, il est en GAV,demain en Maison d'Arrêt,en apnée en milieu ultraviolent ... au mieux pour lui, à l'Infirmerie de la Santé, sans même un bouquin à lire.
Personne ne s'intéresse à son cas, sauf toi et ton grand coeur... et moi qui répond pour dire surtout que le chômage détruit les gens ... mais qu'il y a des asso "intermédiaires" comme tu le sais ... qui remettent, en les employant, le pied à l'étrier à des personnes ayant le profil de ce monsieur.
Bien amicalement
Rédigé par : Apolline | 17/10/2011 à 20h15
Personne ne s'intéresse à son cas? Comment cela?
Je relève une centaine de médias différents, en Suisse, en Belgique, à La Réunion, en France évidemment, et un communiqué du maire de Paris:
http://www.paris.fr/accueil/Portal.lut?page_id=1&document_type_id=7&document_id=107307&portlet_id=24052
Je ne comprends pas en quoi "personne ne s'intéresse à son cas"…
Que cette prise d'otages, comme toute prise d'otages, soit une absurdité, soit. Mais il ne faut pas nier la réalité.
Et cette citation d'un agent des impôts: «depuis que Nicolas Sarkozy a stigmatisé la fonction publique, certains individus croient désormais pouvoir proférer menaces et insultes avec la bénédiction du chef de l'État. Les déclarations du Président, le 27 septembre dernier, devant des ouvriers de l'Oise, ont été dévastatrices», qui n'excuse rien, mais fait comprendre certaines choses. A lire sur la Dépêche http://www.ladepeche.fr/article/2011/10/16/1193640-violence-insultes-on-craque-aux-impots.html
Rédigé par : Ménilmuche | 18/10/2011 à 03h35
A 25 ans trop jeune, à 35 ans trop vieux, et à 30 ans manquant d'expérience, le chercheur d'emploi a toujours tout faux.
Et pour les rares qui trouvent un CDI (malgré tout, il en existe encore), la hiérarchie fait tout ce qu'elle peut pour les dégoûter, afin qu'ils partent d'eux-mêmes, et laissent la place à un autre. La culture d'entreprise, l'esprit de corps, la solidarité sont balayés au nom d'un hypothétique profit pour les actionnaires. "Les chefs" participent à leur corps défendant, ou pas, à une course absurde à la nihilisation de l'efficacité, avec pour prétexte justement une plus grande efficacité. La culture du management est celle de l'absurde. Jarry s'en délecterait, Breton, Courteline également : c'est dire le niveau de bêtise auquel nous en arrivons maintenant.
Quel est le plus à plaindre : l'employé-ouvrier esclave, robot au service d'un $Y$TEM qui le tue, ou celui qui recherche désespérément ce genre d'emploi "pour vivre" ?
Quant aux preneurs d'otage, aux armes le plus souvent fictives, ils sont simplement un tout petit peu plus désespérés que les autres. C'est alors que certains s'immolent en public, en criant "C'est pour vous !". Violence suprême, que les manieurs de langages, fussent-ils ministres, esquivent d'un haussement d'épaule.
Rédigé par : Gotch | 18/10/2011 à 05h43