Une alerte météo a été donnée samedi, très localement, peu avant 20 heures, au Parc des Buttes-Chaumont, dans le 19e arrondissement, qui a peu à peu été évacué. Outre les habituels promeneurs qui n’ont pu entrer ou les joggeurs qui ont dû contourner ce grand parc, il y avait à l’intérieur des réfugiés tunisiens, chassés depuis le 16 juin du 36, rue Botzaris, et deux Français venus passer la journée et la nuit.
Depuis que le 36, rue Botzaris est devenue une «annexe» de l’Ambassade de Tunisie, les Tunisiens qui avaient reçu le «soutien total» de leur ambassade y sont persona non grata. Des vigiles et trois chiens d’une société privée gardent jalousement les entrées.
Et depuis jeudi soir, aucune solution de substitution n’a pu être trouvée.
Les Tunisiens qui sont restés dans l’arrondissement sont, pour la plupart, dans ou aux abords du Parc des Buttes-Chaumont. Faute d’un accord jeudi soir avec M. Bordin, du Secrétariat général, qui gère les places dans les dispositifs d’urgence de la Ville, c’est Fabienne Giboudeaux, adjointe au maire de Paris en charge des Espaces verts, qui s’est déplacée. La seule chose qu’elle a pu permettre, c’est le fait que les personnes qui seraient au sein du parc au cours de la nuit n’en seraient point chassées.
Sur le site Internet des Verts Paris, dont elle est l'une des élues, la recherche du mot «Tunisiens» ne laisse apparaître dans l’actualité récente que deux communiqués relatifs à l’expulsion de l’avenue Simon-Bolivar et une intervention de Daniel Cohn-Bendit. Fabienne Giboudeaux estimait utile jeudi soir que l’histoire de la rue Botzaris soit portée à la connaissance du Conseil de Paris, qui se réunira les 20 et 21 juin.
Reste que, ce dimanche soir, les Tunisiens s’apprêtent à passer leur quatrième nuit dehors.
Hier soir samedi 19, ce fut quelque peu mouvementé. Un très étrange avis de tempête s’est abattu pile-poil sur les vingt-cinq hectares du Parc (la superficie de Paris est de 105 km2). Avant 20h, toutes les entrées secondaires des Buttes-Chaumont étaient fermées, ainsi que la plupart des grandes grilles. Ailleurs, il fallait demander à un gardien pour sortir. Mais, lorsque l’on voulait entrer, la réponse était laconique: «Le parc est fermé». A la première demande d’explications, la réponse était qu’il y avait un “avis de tempête”, dont le bruit se répandit assez rapidement sur le réseau social twitter.
Rien, toutefois, sur le site Internet de la Ville de Paris annonçant une quelconque fermeture des jardins et des cimetières pour le dimanche.
Paul, l’un des deux soutiens presque en permanence sur place avec Elisabeth, a lui aussi été surpris par cette alerte météo. Il raconte ici ses dernières 24 heures. Et comment il a pu, le plus naturellement du monde, retourner à l’intérieur en passant par une porte ouverte.
Voici cinq semaines, France Terre d’Asile lançait une pétition —mettant en avant la signature de Bertrand Delanoë— avec le malencontreux emploi de l’expression “question tunisienne”. On note en effet peu d’empressement à trouver une solution humanitaire d’urgence à traiter ce que Jean-Michel Planche considère comme un problème local qui «doit être traité de façon locale».
Ce n’est peut-être pas pour rien que la fameuse alerte météo était si locale, après tout ?
Fabien Abitbol, ill. copie d’écran twitter avec les premiers messages concernant l’avis de tempête ayant servi d’excuse à l’évacuation du Parc
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une tornade est vite arrivée, et c'est très local...
bon, ok, faut un temps orageux mais on ne sait jamais...
Rédigé par : miss P | 19/06/2011 à 20h54
Nous au moins à Rouen et sa banlieue, on a des églises pour abriter les sans-papiers !
Rédigé par : Miss A | 19/06/2011 à 23h09
Une telle précision va faire des jaloux chez tous les météorologues de la planète.
Et pour ceux qui pensent notre si "accueillante" Europe envahie, il est bon de rappeler certaines choses : http://www.lesoir.be/actualite/monde/2011-06-20/les-pays-pauvres-accueillent-80-des-refugies-846550.php
Rédigé par : Anne-Marie | 20/06/2011 à 09h09