Entre 3000 (chiffres police) et trente mille (selon les organisateurs) habitants de Belleville, pour la plupart asiatiques, ont défilé dimanche 19 juin, de la République à la Nation, à partir de 15h (et non 13h comme annoncé précédemment) pour réclamer la «Sécurité pour tous». Des portraits de Jang Hiu, toujours dans le coma depuis fin mai, et des drapeaux français émaillaient le cortège…
Dans son compte-rendu de la manifestation (à lire ici), Aurélie Sarrot, de Metrofrance Paris, explique que «des photos d’un jeune sur son lit d’hôpital étaient brandies par petits et grands dans le cortège». Il s’agissait de Jang Hiu (voir ici), le plus jeune des fils du patron du Nouveau Palais de Belleville qui, depuis l’agression, est plongé dans un coma artificiel, à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. Ce dernier avait voulu, selon ce qui se dit dans le quartier, garder des traces (photos ou film) des agresseurs de deux jeunes femmes qui sortaient d’une fête.
La manifestation était solidement encadrée. Tout se déroulait dans le calme, entre colère et émotion.
D’aucuns regrettaient l’absence manifeste d’élus à leurs côtés. Seul Hamou Boukkaz, élu du 20e arrondissement et adjoint au maire de Paris en charge de la vie associative, a rejoint le cortège en cours de route. A la mi-juin, M. Bouakkaz avait participé, en compagnie de Me Jean-Claude Beaujour, candidat UMP aux élections municipales dans le 20e et législatives dans la 6e circonscription, à la préparation de cette manifestation, y apportant par là un soutien.
A la mi-juin, l'adjoint au maire de Paris Hamou Bouakkaz (PS, à gauche) et l'avocat Jean-Claude Beaujour (UMP, à droite) se retrouvaient au Nouveau Palais de Belleville, devant lequel l'agression avait eu lieu
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La principale banderole, mentionnant "Liberté, égalité, fraternité et sécurité", avait un air républicain, bien que de nombreux manifestants ne soient pas de nationalité française, et que —précisément— la plupart se plaignent de ne pouvoir porter plainte lorsqu’ils sont victimes de vol ou d’agression, du simple fait qu’ils ne sont pas en situation régulière… ce dont profiteraient certaines “bandes” du quartier de Belleville. Mais l’un des mots d’ordre lancé sur le mur Facebook de Belleville Sécurité pour tous était de ne pas prêter le flanc à la critique en ne désignant aucune communauté ethnique…
Cela n’a pas empêché un manifestant français marié à une Chinoise de préciser que si «les Chinois» sont souvent pris à partie, c’est parce qu’«il y en a beaucoup qui n'ont pas de papiers et une certaine catégorie de la population française les agresse sachant qu'ils n'iront pas porter plainte à la police».
A Belleville, terre d’immigration par excellence, sont venus s’installer dans l’entre-deux Guerres des migrants juifs d'Europe de l'Est. Puis les années soixante ont vu arriver un lot de population d’Afrique du Nord, tant des Maghrébins musulmans que des Français juifs. Ce n’est qu’à compter du début des années quatre-vingt que la communauté asiatique s’est peu à peu implantée, avec des ressortissants de pays d’Afrique noire, notamment aux abords immédiats du carrefour de Belleville.
La manifestation de l’an dernier, qui s’était déroulée à pareille époque (le 20 juin) avait rassemblé près de trois fois plus de monde, selon les chiffres de la police, environ autant, selon les organisateurs. Elle se déroulait à Belleville et avait fini sur de violents incidents ayant mené à l’intervention des forces de l’ordre.
F. A., photos DR
je peux comprendre que beaucoup d'entre eux n'y aille pas, y aller pour peut être se faire agresser, non merci !
Rédigé par : =D | 20/06/2011 à 17h46