France terre d’asile lance ce vendredi 6 mai une pétition dont le titre est «La France doit apporter une réponse digne et responsable à la question tunisienne». Parmi les signataires, le maire de Paris Bertrand Delanoë. Deux jours après l'évacuation, à la demande de la Ville de Paris, d'un bâtiment squatté par des hommes majoritairement tunisiens…
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La pétition rappelle que «plus de 20 000 Tunisiens sont arrivés sur les côtes italiennes et quelques milliers, qui se sont vus délivrer par Rome une autorisation provisoire de séjour à titre humanitaire, se sont dirigés vers la France». Elle indique que «certains errent aujourd’hui dans les rues et les squares des grandes villes, Marseille, Nantes et surtout Paris [et] bénéficient du soutien d’urgence que leur apportent les associations, certaines municipalités et d’une importante entraide communautaire et citoyenne».
Et, devant l’attitude du gouvernement français, elle demande notamment que «le gouvernement cesse les interventions policières sur les lieux de rassemblement des Tunisiens», estimant que «ces interventions sont discriminatoires, agressives et inutiles». La pétition est à lire ici dans son intégralité. Et à signer, pour celles et ceux qui le souhaitent.
Parmi les signataires, on note que celui le plus mis en avant n’est autre que… Bertrand Delanoë, le maire de Paris.
Certes, ce dernier, natif de Tunisie et y ayant toujours des attaches, s’est montré favorable au sort des Tunisiens. Mais c’est tout de même la Ville de paris qui a fait évacuer le squat de l’avenue Simon-Bolivar. Et, par-delà la violence de l’intervention policière (imputable, elle, au gouvernement) beaucoup retiendront le bilan des interpellations. A ce qu'indique Europe1, le nombre des reconductions en Italie est passé à seize.
Pour justifier sa demande d'évacuation des lieux par les forces de l'ordre, M. Delanoë invoquait des risques «notamment en cas d’incendie» au 51 avenue Simon-Bolivar. Ce sur quoi il était rejoint par le Collectif Jeudi noir, qui avait squatté les mêmes lieux le 14 avril, sinistre date de l’incendie meurtrier de la Cité du Labyrinthe, qui fit cinq morts dont quatre étudiantes à Ménilmontant. Mais, dans son communiqué, Jeudi noir disait d’une part «Malheureusement ce bâtiment est dangereux, Jeudi Noir […] le sait bien», et d’autre part considérait que «Demander à la préfecture d’expulser les migrants de l’immeuble, c’était “livrer sur un plateau” 120 migrants à la police de Sarkozy et de Guéant».
La mise en avant de cette signature est, à mon sens, une faute de goût. Dommage.
Fabien Abitbol, ill.: copie du communiqué de presse de la Ville du 4 mai annonçant l’évacuation (à lire ici dans son intégralité)
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