Dimanche 23 janvier, le compte Facebook de Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il ne se représenterait pas en 2012 pour un nouveau mandat. A 22h30, une mise au point a été publiée.
Pendant au moins une vingtaine de minutes, les Internautes ont pu lire un message contenant , fautes incluses:
«Chers Compatriotes, compte tenu des circonstances exceptionnelles que connat [sic] notre pays, j'ai dcid [sic] en mon me [sic] et conscience de ne pas me reprsenter [sic] l'issue de mon premier mandat en 2012.»
La suite du message renvoyait vers l’un des groupes Facebook déjà existant, conviant ses membres à un pot de départ le 6 mai 2012, l’une des dates possibles de la prochaine élection présidentielle.
Le compte de Nicolas Sarkozy recèle un peu plus de 382000 «amis». 123 personnes ont eu le temps de cliquer sur le bouton «j’aime», qui permet d'être tenu informé de l'évolution d'une publication, et de ses commentaires, avant que Vincent Glad ne procède à la capture d’écran ci-dessus.
Nicolas Sarkozy n’avait pas posté de message depuis le 25 décembre 2010 (pour souhaiter un «joyeux Noël à tous») et le 1er janvier (pour souhaiter une «belle année» et «remercier» ses lecteurs de leur «soutien»). Il fêtera son anniversaire le 28 janvier. Vers 22h30, il a reconnu que son compte avait été piraté, «peut-être pour me rappeler qu'aucun système n'est infaillible», écrit-il. Le président dit prendre note «de la leçon d'écriture et d'orthographe» mais estime les conclusions du faux message «un peu hâtives» (capture d'écran ci-dessus).
Fabien Abitbol
C'est un crime de lèse-majesté de pirater le FB de son Altesse, ça mérite au moins une plainte !
Bises Fab'
Rédigé par : Mon-Al | 23/01/2011 à 23h53
Les 'fautes', ce sont seulement des accents manquants, on peut facilement déduire qu'il y a eu un problème d'encodage entre le navigateur du 'pirate' et facebook
Rédigé par : Anonyme | 24/01/2011 à 00h17
Il faudrait juste expliquer à ce spécialiste de l'informatique (et ses compétentes équipes) que le problème de l'orthographe est purement technique ; une question de norme, UTF-8 vs ISO9001. Les caractères manquants sont dus à leur accentuation non reconnue...
Pour ce qui est de "la leçon d'écriture", tout commentaire me semble superflu !
;-)
Rédigé par : @Deemee3 | 24/01/2011 à 00h24
@Anonyme,
c'est plausible et vu ce que dit Deemee3 c'est plus que vraisemblable
@Deemee3,
oui, pour le français (la "leçon d'écriture"), nous avions remarqué depuis un certain temps…
@Mon-Al,
merci d'être passée
Rédigé par : Ménilmuche | 24/01/2011 à 00h25
il le prends plutôt cool...enfin, sur le "papier"...
Rédigé par : miss P | 24/01/2011 à 11h32
382000 «amis»
humm... Cela me fait penser à une étude parue il y a à peu près 2 ans et qui expliquait que plus on a d'amis sur facebook, plus on est égo-centré.
Bon ! Je ne sais pas si l'étude prenait les hommes politiques dans leur échantillon. On peut donc laisser le bénéfice du doute, voire même la présomption d'innocence bien que ce soit un concept qui se perd de mode.
En même temps, 382000 «amis», ce n'est que 2% des comptes français de facebook.
Rédigé par : Tita | 24/01/2011 à 19h39
@Tita,
Le terme “amis” désigne les gens qui s'intéressent à l'activité et/ou souhaitent correspondre.
A titre de comparaison, le compte de la préfecture de police, créé en mai 2010, a à ce jour un millier d'«amis», à la suite de ce reportage diffusé sur Canal+:
http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/Mediatheque/Videos/pp-canal.flv
Sur twitter, il y a à peine 600 abonnés (et ils ne suivent que 130 comptes):
http://twitter.com/prefpolice
A titre de comparaison toujours, je suis sur twitter depuis un peu moins de deux ans, fin mars 2009, et approche les 2700 abonnés: ce qu'on appelle un «gros compte». En revanche, sur Facebook, je n'ai que 120/130 «amis», sur un compte encore plus ancien, qui me servait jusqu'à il y a peu surtout à aller à la pêche aux infos et dont je me sers dorénavant aussi pour diffuser —de façon automatique, en couplage— les sujets de mes trois blogues.
Etre «ami» sur Facebook ou «abonné» sur twitter ne signifie pas partager les opinions. Il y a aussi un aspect pratique, pour correspondre rapidement avec certaines personnes, qui m'a beaucoup servi par exemple lors des élections régionales, et que j'utilise occasionnellement, avec twitter (je ne pratique que très mal Facebook).
Et le “suivisme” se fait aussi parfois par curiosité. Prenons l'exemple de deux comptes twitter que je ne suis pas, tous deux d'actuels membres du gouvernement: celui de Luc Chatel est à moins de 3700 abonnés (et il suit 39 comptes) assez désobligeant), et celui de Frédéric Lefebvre est à 5800 (il en suit 153). Le premier a été porte-parole du gouvernement, le second porte-parole de l'UMP. Le premier est bien plus ancien que le second. C'est tout simplement qu'il y a eu un attrait pour le second, du fait de ses sorties, assez désopilantes parfois. Ainsi, sans le suivre, je sais fréquemment ce qu'il dit.
Rédigé par : Ménilmuche | 24/01/2011 à 23h55
@ Fabien
Donc, si je comprends bien. 382000 amis, cela fait beaucoup par rapport à d'autres hommes politiques, mais cela n'implique surtout pas une concordance d'opinion, juste la volonté de se tenir informer.
Ceci étant, 3820000 journalistes (professionnels ou amateurs), cela me parait beaucoup. On peut se douter qu'il y a là tout un tas de fans qui trouvent fun d'avoir l'illusion d'un contact familier avec Nicolas.
De la part de Nicolas, c'est même bien vue. Plus on est familier (ou plus on croit avoir un contact familier) avec quelqu'un, plus on l'aime. Ce genre de page facebook est probablement fort utile pour une campagne et plus économique que de serrer les mains d'un foule (dont le candidat se défie).
Rédigé par : Tita | 25/01/2011 à 10h38
c'est correctement résumé @Tita. je voyais passer tout à l'heure les statistiques quotidiennes des hommes politiques élus (tous mandats confondus) et leur présence que les réseaux sociaux: aujourd'hui, la plus forte progression revient à… Nicolas Sarkozy (en gros, de mémoire, 2800 «amis» supplémentaires, contre une trentaine pour des politiques autant dans l'actualité, et 2 ou 3 pour les autres).
Et, ce matin, un nouveau piratage:
http://www.france24.com/en/20110125-france-president-nicolas-sarkozy-facebook-hacked
Rédigé par : Ménilmuche | 25/01/2011 à 11h04
Encore ?
Ce hacker s'amuse peut-être, mais à ce jeu, il fait de la pub pour ce compte et légitime la volonté déjà bien présente chez le propriétaire du compte de contrôler internet et de renforcer la sécurité (hadopi, etc...)
Rédigé par : Tita | 25/01/2011 à 11h44
Que ce soit le même hacker ou pas, on peut aussi voir la chose sous un autre angle:
Un homme politique de premier plan se fait détourner son compte, dit prendre note, et se re-fait pirater moins de 48h plus tard. Cet homme est à l'origine de la loi créant l'Hadopi. Cette Haute autorité oblige le citoyen lambda à sécuriser son équipement.
On peut légitimement penser que M. Nicolas Sarkozy, jouissant des pouvoirs et des moyens qui sont les siens, est plus à même que n'importe qui de sécuriser une connexion. Que dira alors un père de famille dont le gamin aura téléchargé deux ou trois titres de façon pas très réglo?
C'est une autre façon de voir, et je ne serais pas surpris que des juristes travaillent sur ce cas d'école.
Rédigé par : Ménilmuche | 25/01/2011 à 14h44
Il est sûr qu'il y a là un parfum d'arroseur arrosé qui peut paraitre amusant. Cependant, tout en n'étant pas juriste, je n'imagine pas qu'on puisse trouver là un argument de défense juridique. On voit juste que même Nicolas peut avoir son compte piraté par un téléchargeur compulsif. Si j'osais une comparaison, je dirais que c'est comme les médecins, ils ne sont pas à l'abri de tomber malade même s'ils connaissent bien les pathologies et les moyens de lutter contre. Puis-je alors refuser la médecine sous prétexte que mon médecin est malade ?
Ceci étant, je te crois volontiers que la crédibilité du bonhomme perd encore du brillant (un comble pour bling-bling) après son "prendre note" et se retrouver devant la même situation. Ceci étant, sa crédibilité n'est pas forcément élevée et surtout, selon l'adage "j'écoute, mais j'tiens pas compte", on déduit donc "je prends note, mais je fais rien". ;-)
Rédigé par : Tita | 25/01/2011 à 21h07